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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Lun Fév 03, 2014 9:52 am Sujet du message: [M] [Critique] Spider Labyrinth - 1988 |
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Spider Labyrinth - 1988
(Il nido del ragno)
Origine : Italie
Genre : Horreur / Thriller / Fantastique
Réalisé par Gianfranco Giagni
Avec Roland Wybenga, Paola Rinaldi, Margareta Von Krauss, Stéphane Audran, Claudia Muzi, William Berger...
Autre titre : The Spider Labyrinth
Alan Whitmore (Roland Wybenga), jeune professeur en archéologie, est envoyé à Budapest afin de retrouver les traces du Professeur Roth. Ce dernier travaillait, avant qu'on perde sa trace, sur le décryptage de vieux manuscrits... Ce même professeur est, de plus, censé avoir envoyé un artefact trouvé sur les lieux d'un culte secret, mais la société à qui il l'a fait parvenir en urgence ne l'a étonnamment jamais reçu.
Notre jeune chercheur, dès son arrivée, est reçu par ce professeur qu'il retrouve facilement, mais cloîtré chez lui de peur. Whitmore le trouve dans un état de panique tellement avancé qu'il le croit atteint de paranoïa aiguë. Or, le lendemain, alors que ce dernier n'a pas eu le temps de lui révéler ses soit-disant secrets mortels, il est retrouvé pendu. Non pas à une corde, comme d'ordinaire, mais à d'épais filins de soie, comme tissés par une araignée. Petit à petit, alors qu'il est régulièrement abordé par un étrange inconnu (William Berger), lequel s'obstine à vouloir le prévenir d'un danger imminent, Alan Whitmore intègre une secte vouée à l'adoration d'une arachnide ancestrale tandis que certaines personnes qu'il croise dans son enquête ont la fâcheuse manie de disparaître dans des circonstances aussi mystérieuses que violentes.
Produit et scénarisé en grande partie par Tonino Cervi ("5 gâchettes d'or", "Les sorcières du bord du lac"), "Il nido del ragno" est l'unique film réalisé par Gianfranco Giagni, lequel avait commencé sa carrière en 1976 comme assistant de Mauro Bolognini sur "L'héritage", avant de disparaître quelques années durant pour réapparaître à la fin des années 80, mettant alors principalement en scène des documentaires ainsi que deux séries pour la télévision italienne : "Donna" et "Valentina".
Parmi ses livraisons d'alors, on trouve donc "Spider Labyrinth", œuvre à la fois retardataire et atypique, film composite rassemblant plus de deux décennies de thrillers fantastico-horrifiques. Hommage aux pères et création des plus originales, on nage en plein thriller lovecraftien sur une base on ne peut plus classique et vue déjà bien des fois au sein, par exemple, du giallo : un homme est dépêché dans un milieu inconnu avant de se retrouver à l'état de jouet (ou de mouche pour le coup), au main d'une secte. On pense, outre "The Wicker Man", à "L'alliance invisible" de Sergio Martino ou encore à "Je suis vivant", le contexte hongrois n'est d'ailleurs pas sans évoquer parfois la ville de Prague captée par Aldo Lado.
Niveau traitement cependant, les emprunts ne se voilent pas la face et tiennent de l'évidence ; ils sont à chercher du côté de cinéastes déjà consacrés alors : "Spider Labyrinth" use des effets bavesques (bonjour à "Opération peur" dont il reprend la trame) autant qu'il puise au niveau esthétique chez Dario Argento auquel certaines séquences clignent de l'œil et lui font écho : un meurtre sauvage et sanglant dans des couloirs de draps éclairés de vert puise sans se cacher et sans complexe aucun dans "Suspiria". A ce sujet encore, si l'intrigue du film, toute en puzzle, fait penser à "Inferno", l'ensemble, à quelques arrangements prêts, aurait pu faire un excellent troisième opus de la fameuse trilogie (inachevée ?) des trois mères par le père Argento. Plus l'intrigue avance, plus l'aspect fantastique prend le dessus jusqu'à carrément bouffer la pellicule dans une dernière bobine aussi inattendue qu'impressionnante. A ce titre, on n'oubliera pas de louer l'excellent travail de Sergio Stivaletti qui parvient à illustrer et à faire vivre de manière fracassante une idée déglinguée.
Empruntant au départ les rails d'un giallo classique, "Spider Labyrinth" se fait progressivement de plus en plus atmosphérique, piochant aussi en passant chez De Palma ("Obsession" puis "Body Double", sentiment renforcé parfois par l'excellente partition de Franco Piersanti, revisitant subtilement le répertoire Hermann/Donaggio) puis évoluant non loin d'un univers en putrescence digne d'un Lucio Fulci au meilleur de sa forme, ce avant d'éclater son cocon purement thrilleresque et de s'émanciper dans l'horreur pure et dégénérée.
La difficulté à ce jour à voir "Il nido del ragno" dans une copie lui rendant pleinement hommage (le film se trouve néanmoins sur le net, doté d'une image correcte et dans une version assez complète, permettant au minimum de se faire un véritable avis - quid cependant de cette supposée version de 120 minutes ?) ne joue évidemment pas en sa faveur. D'autant moins qu'il emprunte tant de directions singulières et prend à revers qu'il est difficile d'en parler sans trop en dire.
"Spider Labyrinth" a une qualité aussi énorme que rare : il est impossible d'anticiper ce que recèle la bobine suivante. Quant à sa classification dans un genre spécifique, celle-ci est si peu aisée que cela peut expliquer, en partie tout du moins, la raison de son manque de renommée et de reconnaissance à ce jour. Gianfranco Giagni fait pourtant se succéder les segments mémorables, accumule à la fois les bons points et les détours délicieusement surprenants, brasse mystère, suspense et morceaux de bravoure sanglants, voire gores, le tout en tissant une toile dotée d'une belle électricité statique : de celle qui fait que de scène en scène, rien à faire, on ne décroche pas !
Si l'on excepte les présences de William Berger et de Stéphane Audran (dans un rôle très proche de celui d'Alida Valli dans "Suspiria"), le casting est constitué d'acteurs finalement assez peu connus. Ils sont pourtant à l'unanimité très bons. C'est le premier film de Roland Wybenga qui enchaînera avec "Sinbad of the Seven Seas" de Castellari (dans lequel il se faisait piquer sa promise par Lou Ferrigno). L'acteur ne fera qu'une éphémère carrière puisqu'il y mettra fin deux ans après, au bout de cinq films seulement. Idem ou presque pour la très rare Paola Rinaldi qui, à elle seule, amène tout le romantisme vénéneux que ce genre de bande, pour être réussie, réclame : passant d'un vis-à-vis coquin à une influence trouble menant peut-être au sacrifice, il n'y rien à redire au couple qu'elle forme avec notre professeur. Enfin, dans le genre "fille de" pouvant se transformer en furie, harpie, sorcière sur balai ou encore, au choix, en épeire anthropophage, Margareta von Krauss possède le physique idéal et amène une présence aussi flippante, déchaînée par moments, qu'elle y s'y montre parfaite dans l'ensemble.
Il n'y a, outre un récit semblant parfois légèrement heurté, que peu de reproches à faire à cette excellente toile que l'on peut considérer sereinement comme l'une des dernières réussites transalpines du genre avec les œuvres de Michele Soavi et que l'on pourrait grosso-modo ranger quelque part entre "Il profumo della signora in nero" de Francesco Barilli et "La maison aux fenêtres qui rient" de Pupi Avati.
Bref, avec toutes ces références à son avantage, "Spider Labyrinth" est une bien belle réussite que tout amateur de gialli et d'horrifiques italien se doit de visiter. L'auteur de ces quelques lignes regrettera quant à lui, qu'un aussi bel objet, en plus de n'être jamais sorti en France, n'ait jusqu'à présent bénéficié d'aucun dvd ou tout autre support moderne lui rendant pleinement hommage...
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Dernière édition par mallox le Sam Mai 19, 2018 6:22 am; édité 4 fois |
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Valor Psycho-cop


Inscrit le: 22 Fév 2007 Messages: 4497 Localisation: Vanves
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Posté le: Lun Fév 03, 2014 10:15 am Sujet du message: Re: [Critique] The Spider Labyrinth - 1988 |
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mallox a écrit: | L'auteur de ces quelques lignes regrettera quant à lui, qu'un aussi bel objet, en plus de n'être jamais sorti en France, n'ait jusqu'à présent bénéficié d'aucun dvd ou tout autre support moderne lui rendant pleinement hommage... |
J'ai un TV rip de meilleure qualité mais avec un logo, si tu veux plus de captures...
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Lun Fév 03, 2014 10:28 am Sujet du message: |
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Oui, je connais bien cette copie (d'autant plus qu'elle faisait débat l'autre fois ailleurs , j'ai cru croiser flint à cet effet, d'ailleurs ! ).
Je l'ai aussi, mais j'ai fait les captures que je souhaitais et en petit sur le site, la différence ne se verra même pas ou si peu... enfin, je pense.
J'avais même découvert le film cet été avec la copie dont tu as mis les captures avant de me le ré-enfiler avant-hier pour cause de très bon film, avec la copie from VPM - un énorme merci à Throma en passant ! C'est tout de même drôlement agréable de le voir en vostfr.
Après, si tu veux en faire une dizaine/douzaine de ton choix, pas de problème (sauf la fin... ), mais je m'en voudrais que tu t'embêtes pour si peu. (honnêtement, en 235pix de largeur, je ne crois pas qu'on verra la différence, surtout que cette copie, bien que légèrement floutée par rapport à l'autre, est loin d'être vilaine, on a vu largement pire.)
p.s. : sinon j'en ai fait un paquet d'autres de captures mais je pense en effet que c'est un film parfois imprévisible dont il ne faut point trop en dire ni en montrer... _________________

Dernière édition par mallox le Sam Fév 15, 2014 5:09 pm; édité 1 fois |
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Throma Super héros Toxic


Inscrit le: 25 Nov 2004 Messages: 3335 Localisation: Masse à chaussettes
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Posté le: Mer Fév 05, 2014 3:42 pm Sujet du message: |
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Film que curieusement, je connais par coeur
Mais il le vaut bien.
En terminant de le voir la première fois, c'est bien simple : FRAPPAGE DE DONUT !
Certes, les 10 spectaculaires dix dernières minutes ne sont pas étrangères à ce GIFLAGE DE PARIS-BREST.
Une scène de cauchemar comme celle-ci on n'en voit finalement que trop peu.
Et puis tout le reste est loin d'être dégueu.
"Spider Labyrinth" rappelle un peu les films d'épouvante de Poupée Avachie * avec cette terreur insidieuse et malinde comme un canard.
Et c'est vrai, cet authentique LYNCHAGE DE PROFITEROLLES représente l'une des dernières grandes réussites du cinéma italien (avec les Soavi).
*
http://data.sunfactory.fr/img/prd/big/mon-premier-poup%C3%A9e-corolle_1.jpg _________________ http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma |
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princesse.rosebonbon Stade de décomposition


Inscrit le: 22 Aoû 2005 Messages: 2027 Localisation: variable
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Posté le: Jeu Fév 06, 2014 8:01 am Sujet du message: |
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ben moi j'ai pas aimé
certes le film dégage une certaine atmosphère mais le rythme en pâtit. à cela s'ajoute une esthétique téléfilm certainement renforcée par la qualité de la copie et le bon goût de la fin des années 80.
une déception donc en ce qui me concerne, d'autant plus que la lecture d'éloges de part et d'autres m'avait préparé au MORNIFLAGE DE BUGNE. |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Jeu Fév 06, 2014 8:39 am Sujet du message: |
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Je ne comprends vraiment pas ce que certains ont après la copie.
nous sommes habitués ici à nous enfiler des copies bien plus pourries que celle-ci, non ?
Quant à Rosebonbec, il mériterait un FOUETTAGE DE BÛCHE !  _________________

Dernière édition par mallox le Sam Fév 15, 2014 5:09 pm; édité 2 fois |
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Throma Super héros Toxic


Inscrit le: 25 Nov 2004 Messages: 3335 Localisation: Masse à chaussettes
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Posté le: Jeu Fév 06, 2014 9:51 am Sujet du message: |
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Le "matage-sauvage-sur-copie-dégueu-de-troisième-essorage" fait pourtant partie intégrante de l'existence d'un bisseux.
Je suppute que vous avez tous la même copie que moi : elle est franchement loin d'être immonde.  _________________ http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma |
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princesse.rosebonbon Stade de décomposition


Inscrit le: 22 Aoû 2005 Messages: 2027 Localisation: variable
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Posté le: Jeu Fév 06, 2014 11:19 am Sujet du message: |
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je n'ai jamais dit qu'elle était dégueu, je l'ai trouvé un peu terne, ce qui renforce l'aspect téléfilm d'une photo (et d'une mise en scène aussi) par ailleurs très sobre(s), pas de reproche hein.
et puis je dis ça alors que j'ai dû le regarder sur un téléphone portable dans le métro  |
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crevardo 20 % irradié

Inscrit le: 05 Avr 2012 Messages: 144
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Posté le: Jeu Fév 06, 2014 6:18 pm Sujet du message: |
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Tu as du visionner une copie de la vhs jap! ;) |
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flint Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Dim Fév 09, 2014 9:57 am Sujet du message: Re: [C] [Critique] Spider Labyrinth - 1988 |
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mallox a écrit: | L'auteur de ces quelques lignes regrettera quant à lui, qu'un aussi bel objet, en plus de n'être jamais sorti en France, n'ait jusqu'à présent bénéficié d'aucun dvd ou tout autre support moderne lui rendant pleinement hommage...
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Peut-être que les Italiens de Cinekult seront en mesure de l'éditer un jour. |
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