Bigbonn Psycho-cop


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Posté le: Jeu Déc 26, 2019 9:50 am Sujet du message: [Fast série] The end of the f***ing world |
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The end of the f***ing world – GB – 2 saisons
De Charlie Covell, avec Jessica Barden et Alex Lawther
Tiré d’un comic US de Charles Forsman (pas lu), The end of the f***ing world retrace en 8 épisodes d’une vingtaine de minutes (pour la saison 1) le parcours chaotique de deux paumés en fin d’adolescence et en bout de course, cherchant un sens à leur vie et à l’absurdité de leur univers.
James est quasi persuadé d’être un psychopathe et se cherche une première victime humaine, Alyssa ne supporte plus sa famille recomposée et sa vie actuelle. Quand ils se rencontrent, ils décident rapidement de foutre le camp.
Romance tragi-comique et road-movie battant la campagne autant que les méandres des âmes perdues, The end of the f***ing world est une réussite d’humanité touchante, autour de deux personnages retranchés derrière leurs carapaces qu’ils apprennent petit à petit à ouvrir un peu pour se confronter l’un à l’autre et se renforcer dans leur adversité au monde extérieur.
Adaptée à la brièveté de ses épisodes, toujours soutenue par une bande originale qui fait écho aux émotions des personnages, la saison 1 offre l’occasion d’entrer dans la vie de James et Alyssa et de les suivre au gré de leurs rencontres plus ou moins effrayantes, enthousiasmantes ou déprimantes (l’écrivain mégalo et meurtrier, le père si cool en apparence, le jeune vendeur de la station-service, les deux femmes flics à l’histoire compliquée, et quelques autres).
D’épisode en épisode, on s’attache à ces deux êtres sensibles et qui semblent voués à courir à leur perte irrémédiablement tout en se trouvant une forme de monde à eux un peu moins f***ing et à fleur de peau.
La fin ouverte (et frustrante) de la première saison laissant le spectateur libre d’imaginer le pire ou non, on aurait très bien pu en rester là.
Il en a été autrement avec une saison 2 déstabilisante dans son premier épisode car centrée autour d’un nouveau personnage, Bonnie, aussi paumé que les deux premiers, et mue par une volonté de vengeance. Puis le retour des deux paumés magnifiques de la saison 1 toujours aussi perdus dans leur vie et dans leurs sentiments fait que la sauce reprend et monte crescendo d’épisode en épisode. Même si la première saison se suffisait à elle-même, celle-ci ne démérite pas et offre encore une fois une belle bande-son.
Enfin, outre l’histoire qui se construit dans les doutes et l’adversité, la réussite ne serait pas là si l’interprétation n’était pas à la hauteur. Or c’est le cas. Alex Lawther incarne un James prisonnier de sa geôle intérieure d’une fragilité parfaite et Jessica Barden une Alyssa provocatrice, excessive et déroutante impeccable. Bien que plus vieux que leurs personnages respectifs, leur aspect encore juvénile leur permet de camper les deux jeunes paumés avec brio.
Pour ma part, dans les quelques séries vues ces dernières années (avec parfois beaucoup de déception), il s’agit très nettement d’une de mes préférées.
Walking all day, par Graham Coxon :
https://www.youtube.com/watch?v=AMDkemefjxk |
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