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Throma Super héros Toxic


Inscrit le: 25 Nov 2004 Messages: 3335 Localisation: Masse à chaussettes
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Posté le: Sam Mai 13, 2006 10:16 pm Sujet du message: [M] [Critique] Jeunes, désespérés, violents |
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Histoire d'épauler xawa qui doit bien se sentir seul dans sa croisade contre (enfin pour) les polars.
Après "les baskets qui se déchainent", voici donc venir dans notre thématique "les titres à coucher dehors avec un jargon sportif à côté de la plaque" les "racket boys"
Jeunes, désespérés, violents - 1976
Titre original : Liberi armati pericolosi
Origine : Italie
Genre : Polar
Un film de Romolo Guerrieri
Avec Stefano Patrizi, Eleonora Giorgi, Max Delys, Benjamin Lev, Tomàs Milian, Venantino Venantini, Salvatore Billa...
Un matin pas comme les autres, trois fils de bonne famille échoués dans la délinquance, surnommés "Blondie" (Stefano Patrizi), "Joe" (Benjamin Lev) et "Luis" (Max Delys), vont mettre la ville de Milan à feu et à sang en multipliant les braquages, bains de sang et agressions. Un commissaire incarné par Tomàs Milian prend en main la difficile opération de police consistant à stopper coûte que coûte la cavale meurtrière des trois paumés.
Fait rarissime dans le polar italien des années 70 : les voyous présentés ici ne sont pas les perpétuels marginaux, fils d'ouvriers ou anarchistes d'extrême gauche dépeints dans ce genre de film mais des rejetons de magistrats, nés du bon côté de la barrière et reconvertis pourtant dans le banditisme à leur majorité. A ce propos, leurs motivations demeureront floues jusqu'à la fin. Un début d'hypothèse sera toutefois émis par le personnage du commissaire qu'interprète Milian qui, au détour d'une conversation avec les parents des trois bandits (dont Venantino Venantini dans le rôle du père de Luis) leur déclare que si leurs progénitures en sont arrivés à un tel point de non-retour, c'est en partie à cause de leur incapacité à élever correctement un enfant. Le discours moralisateur est lâché. "Jeunes, désespérés, violents" comme le clâme très justement d'ailleurs le titre d'exploitation français, tout l'inverse du retitrage vidéo bidon "Racket boys", qui schlingue à mort le teen-movie potache. Autre élément inhabituel : les évènements prenant place dans "Jeunes, désespérés, violents" s'étalent sur une seule journée, conférant au film une dimension réaliste plus consciencieuse qu'ailleurs et autant dire qu'en 24 heures, il va s'en passer des choses. Tout le mérite en revient au maître du polar, Fernando di Léo, ici scénariste de cette cavale sans issue brillamment concoctée qui démarre déjà très fort par une séquence d'ouverture percutante : Luis, Blondie et Joe en bagnole, sur le point de faire un casse dans une station-service, plaisantent quant au fait de braquer les lieux avec des faux pistolets. Blondie, le cerveau de la bande, s'extirpe de la voiture puis se dirige vers le tenancier de la pompe qu'il braque avec son revolver pour enfants. Relevant la supercherie, le pompiste lui balance alors : "Tu crois quand même pas que tu vas me braquer avec un jouet fiston ?".
Contre toute attente, Blondie fait feu sur le pauvre bougre qui s'écroule, raide mort, révélant ainsi l'authenticité de l'arme. D'autres retournements de situation de cet acabit sont présents tout au long du métrage pour le plus grand bonheur du spectateur attentif aux effets de surprise. Si l'action tient une place importante dans le récit (on nous gratifie même d'une très longue poursuite en voiture de près de dix minutes entre les forces de l'ordre et la voiture des fuyards), di Léo n'en délaisse pas pour autant la psychologie de ses personnages. Ainsi, chacun des trois hors-la-loi a une place bien définie dans le groupe. Joe est l'instable de la bande, constamment à se marrer avec son rire de hyène totalement irritant à la longue et à balancer des vannes indigestes, Luis est le garçon posé, et finalement inoffensif, embarqué contre sa volonté dans cette sordide histoire, influencé qu'il est par Blondie, le cheftain et sans conteste le plus dangereusement impulsif d'entre eux. La relation entre ces deux là demeure assez ambigüe, comme le soulignera Leo (Eleonora Giorgi et ses étincelants yeux bleus), la fiancée de Luis forcée à les accompagner par la suite dans leur fuite qui déclarera en cours de route : "De toute manière, tous les deux, quand vous vous regardez, on dirait deux amoureux". La remarque est plutôt amusante puisque paradoxalement, Blondie balance à plusieurs reprises des injures homophobes. Du côté de Milian, en revanche, c'est pas vraiment ça. Le personnage du commissaire (sans nom au passage) apparaissant comme relativement effacé, le jeu de notre cubain préféré reste très sobre, sans l'exubérance à laquelle il nous a tant habitué. Bien sûr, un polar italien n'en serait pas vraiment un sans une bonne dose prescrite de violence. On retiendra surtout ici la scène où un truand a les jambes broyées par l'avant d'une voiture où bien celle où une petite frappe se prend en pleine poire une rafale de mitrailleuse. Dans la famille Girolami, les inconditionnels du polar all'italiana voudraient donc remercier le tonton d'Enzo et son bras droit Fernando pour nous avoir mijoté 90 minutes des plus agréables.
Accroche : ... mais sympa sinon
 _________________ http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma |
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xawa 99 % irradié

Inscrit le: 28 Fév 2005 Messages: 1528
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Posté le: Dim Mai 14, 2006 1:08 am Sujet du message: Re: [Critique] Jeunes, désespérés, violents |
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Throma a écrit: |
Fait rarissime dans le polar italien des années 70 : les voyous présentés ici ne sont pas les perpétuels marginaux, fils d'ouvriers ou anarchistes d'extrême gauche dépeints dans ce genre de film mais des rejetons de magistrats, nés du bon côté de la barrière |
c'etait aussi le cas dans le trés rare mais pas folichon " Violence a Rome"
je te trouve un peu sévére c'est surtout la corruption , la gand banditisme et la delinquance qui sont visés par le polar italien , pas les marginaux d'extreme gauche
et dans Kill to kill ce sont les jeunes fachistes  |
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Throma Super héros Toxic


Inscrit le: 25 Nov 2004 Messages: 3335 Localisation: Masse à chaussettes
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Posté le: Dim Mai 14, 2006 1:57 am Sujet du message: Re: [Critique] Jeunes, désespérés, violents |
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xawa a écrit: | Throma a écrit: |
Fait rarissime dans le polar italien des années 70 : les voyous présentés ici ne sont pas les perpétuels marginaux, fils d'ouvriers ou anarchistes d'extrême gauche dépeints dans ce genre de film mais des rejetons de magistrats, nés du bon côté de la barrière |
c'etait aussi le cas dans le trés rare mais pas folichon " Violence a Rome"
je te trouve un peu sévére c'est surtout la corruption , la gand banditisme et la delinquance qui sont visés par le polar italien , pas les marginaux d'extreme gauche
et dans Kill to kill ce sont les jeunes fachistes  |
Dans la plupart des polars de Lenzi ou Castellari, il en ressort quand même que les sous-fifres au service des grosses pontes et des grands bandits sont la plupart du temps des anar de gauche et des cocos (et souvent aussi des dépolitisés ce qui arrangera tout le monde ).
Alors, je suis bien d'accord que les metteurs en scène ne font pas après une fixation sur eux non plus, mais n'empêche qu'ils sont bien présents. _________________ http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma |
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xawa 99 % irradié

Inscrit le: 28 Fév 2005 Messages: 1528
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Posté le: Dim Mai 14, 2006 2:51 am Sujet du message: Re: [Critique] Jeunes, désespérés, violents |
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Throma a écrit: | [Dans la plupart des polars de Lenzi ou Castellari, il en ressort quand même que les sous-fifres au service des grosses pontes et des grands bandits sont la plupart du temps des anar de gauche et des cocos . |
T'as des exemples en tete ?  |
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Throma Super héros Toxic


Inscrit le: 25 Nov 2004 Messages: 3335 Localisation: Masse à chaussettes
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Posté le: Dim Mai 14, 2006 3:07 am Sujet du message: |
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La scène du supermarché dans Big Racket entre autres
et je me souviens d'une séquence dans un autre polar prenant place dans la piaule d'un voyou dont l'un des murs est orné de la faucille et du marteau.
Je me souviens plus du film en revanche :timide: _________________ http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma |
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xawa 99 % irradié

Inscrit le: 28 Fév 2005 Messages: 1528
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Posté le: Dim Mai 14, 2006 1:02 pm Sujet du message: Le terrorisme intellectuel |
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Pourquoi jeter l'anatheme sur tout un genre pour un ou deux exemples ?
:happy: |
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Throma Super héros Toxic


Inscrit le: 25 Nov 2004 Messages: 3335 Localisation: Masse à chaussettes
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xawa 99 % irradié

Inscrit le: 28 Fév 2005 Messages: 1528
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Posté le: Dim Mai 14, 2006 1:14 pm Sujet du message: |
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Throma a écrit: | Je prefere les films de ninja de toute facon |
Le tip top c'est L'implacable ninja avec Nero tres a l'aise dans son costume pistache ( ou pisse-tache ou encore bis tache c'est selon ) et ses nunchakus qu'il a peur de se foutre dans la tronche  |
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Throma Super héros Toxic


Inscrit le: 25 Nov 2004 Messages: 3335 Localisation: Masse à chaussettes
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Posté le: Dim Mai 14, 2006 1:22 pm Sujet du message: |
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xawa a écrit: | Throma a écrit: | Je prefere les films de ninja de toute facon |
Le tip top c'est L'implacable ninja avec Nero tres a l'aise dans son costume pistache ( ou pisse-tache ou encore bis tache c'est selon ) et ses nunchakus qu'il a peur de se foutre dans la tronche  |
et le film se conclue par Nero qui apres avoir vaincu les mechants de service, balance une vanne et adresse à la caméra un clin d'oeil en se marrant, à la manière de n'importe quelle fin d' épisode de Hooker
Le pauvre homme. _________________ http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma |
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Bigbonn Psycho-cop


Inscrit le: 13 Déc 2004 Messages: 4107
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Posté le: Dim Mai 14, 2006 7:36 pm Sujet du message: |
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Vu qu'il semble y avoir au moins deux gros amateurs de polars italiens des années septante, oui, messieurs, c'est de vous que je parle, les deux chroniqueurs de films de raquettes avec des balles qui fusent de partout et même des voitures qui envahissent le terrain pour écraser les ramasseurs de balles, et vu les considérations thromatisantes de l'un sur les stéréotypes du genre, légèrement atténuées par l'autre, il serait intéressant je trouve de replacer ces polars dans leur contexte d'époque, à savoir, cette période dite des "années de plomb", qui vit une Italie particulièrement troublée et une démocratie plus que bousculée par des crimes sanglants et une violence omniprésente.
Yapuka comme on dit (enfin, si vous trouvez ça pertinent bien sûr! ) |
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xawa 99 % irradié

Inscrit le: 28 Fév 2005 Messages: 1528
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Posté le: Dim Mai 14, 2006 8:29 pm Sujet du message: |
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C'est quoi les années de plomb ?
et puis tu sais moi la politique :ele: |
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Bigbonn Psycho-cop


Inscrit le: 13 Déc 2004 Messages: 4107
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Posté le: Mar Mai 16, 2006 4:53 pm Sujet du message: |
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xawa a écrit: | C'est quoi les années de plomb ?
et puis tu sais moi la politique :ele: |
Bah, c'est juste que je pense que la vie sociale, politique, économique, influence forcément le cinoche, plus ou moins fortement d'ailleurs ou épisodiquement, que c'est intéressant d'avoir un contexte et que celui de l'Italie des années 70 m'a l'air assez en résonance avec les films.
Mais bon, l'essentiel est que les polars italiens t'intéressent et que tu en parles, pour le contexte, je me débrouillerai!
(à force d'en chroniquer et d'en parler, on peut espérer que les éditeurs se mettent à en sortir plus massivement qu'à l'heure actuelle où tout cela reste bien confidentiel) |
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xawa 99 % irradié

Inscrit le: 28 Fév 2005 Messages: 1528
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Posté le: Mar Mai 16, 2006 4:58 pm Sujet du message: |
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Bigbonn a écrit: |
(à force d'en chroniquer et d'en parler, on peut espérer que les éditeurs se mettent à en sortir plus massivement qu'à l'heure actuelle où tout cela reste bien confidentiel) |
Que Dieu t'entende
et pour le contexte social ouais , mais je me vois mal sortir a chaque fois " L'italie etait sous tension pendant les années 1970 etc . "
cela dit t'as raison :timide: |
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Throma Super héros Toxic


Inscrit le: 25 Nov 2004 Messages: 3335 Localisation: Masse à chaussettes
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Bigbonn Psycho-cop


Inscrit le: 13 Déc 2004 Messages: 4107
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Posté le: Mar Mai 16, 2006 5:10 pm Sujet du message: |
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xawa a écrit: | Que Dieu t'entende |
Je préfèrerai que ça soyent des éditeurs de Dividi qui m'entendent!
Le truc, c'est d'être patient, très patient, très très patient... Dans les années 90, Starfix puis le Cinéphage et quelques autres ont parlé très systématiquement de tas de films asiatiques qui ne sortaient pas ou très peu ou très confidentiellement (j'ai encore le HS du cinéphage Spécial Asie de 92 ou 93), qui étaient loin d'être tous accessibles en VHS et aujourd'hui, c'est le raz-de-marée (pas toujours justifié certes mais dans l'ensemble, on arrive quand même à trouver son bonheur). Je crois assez à ce genre de lame de fond qui fait qu'un public restreint devient potentiellement un public plus large et donc acquière un intérêt commercial pour les distributeurs.
Oui, je suis optimiste. (et très patient)
Citation: | et pour le contexte social ouais , mais je me vois mal sortir a chaque fois " L'italie etait sous tension pendant les années 1970 etc . " |
Nan mais rassure-toi, je ne voyais pas ça comme ça, ça serait carrément à côté de la plaque, je voyais plus une espèce d'"à propos" joint une fois et reprenant le contexte mais c'est pas indispensable non plus, celui qui veut peut plus d'info peut en chercher et en trouver (le gros avantage d'internet quand même, même si faut faire le tri). |
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