mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
|
Posté le: Sam Avr 12, 2014 8:56 am Sujet du message: Toi, le venin - 1958 |
|
|

Toi, le venin - 1958
Origine : France / Italie
Genre : Thriller
Réalisé par Robert Hossein
Avec Robert Hossein, Marina Vlady, Odile Versois, Henri Crémieux, Héléna Manson...
"Toi... le venin" (je reprends histoire de, les pointillés de son générique, lesquels disparaissent lorsque le titre est cité sur le net, au profit d'une virgule) est donc un thriller qui ressemble à une flopée qu'on verra ensuite pulluler dans des genres gothiques, giallesques, hammeresque, etc. et pour cause, il s'agit d'une adaptation d'un roman de Frédéric Dard sorti deux ans avant aux éditions Fleuve noir. ("C'est toi le venin").
Alors, ça commence pas mal avec cet homme perdu de nuit sur une route déserte et cette voiture qui s'arrête (on pense au début de "En 4ème vitesse" d'Aldrich). Celui-ci est donc pris en auto-stop par une blonde à la longue chevelure qui en plus de l'inviter à monter dans sa voiture, lui ouvre grand son manteau de fourrure, exhibant sa nudité (dont de gros nibards à l'écran).
Le type, de plus en plus paumé, se retrouve donc peu après, par coïncidence (?) hébergé chez deux soeurs dont l'une d'elles l'aurait pris en stop. Deux soeurs qui se ressemblent singulièrement (encore qu'Odile Versois soit blondie pour le coup) et dont l'une d'elle (Marina Vlady) est clouée à un fauteuil roulant, ne pouvant se déplacer.
S'ensuit, comme vous pouvez aisément l'imaginer (et pour ceux qui ne l'auraient vu ni ne comptaient le voir) une machination dont on a tôt fait de comprendre les tenants et aboutissants.
Robert Hossein, en tant que réalisateur, n'est pas tellement à blamer (on a du reste les stigmates ici-même de ses exploits(tations) filmiques via Une Corde, un Colt et s'il s'agit là de sont troisième film, il s'agit aussi de sa seconde adaptation de Dard après "Les salauds vont en enfer" (avec un excellent Serge Reggiani).
Par contre, je me suis fait deux réflexions à le revoir longtemps après une vieile diff télé d'il y a 30 ans :
- Quitte à voir du thriller français proches des gialli machination à venir, autant revoir le thriller Montmartrois Constance aux enfers, bien plus rafraîchissant, astucieux et somme toute, bien joué.
- Quand on voit comment Clouzot a su dynamiter avec ses "Diaboliques", 3 ans avant celui-ci, le genre thriller, tout en étant pourtant critiqué, on se demande comment un film si empesé et si prévisible que "Toi... le venin" a pu glaner autant bonnes critiques et d'estime en son temps.
(Dire qu'on a comparé Hossein à Welles, quand on regarde "La soif du mal" et celui-ci, tous deux tournés la même année, ça fait drôle !)
Car il faut bien le dire, tout cela, en plus d'être d'un prévisible presque culotté, est extrêmement théâtral, figé, dénué de rythme si ce n'était le jazz entrainant d'André Gosselain, avec en plus une composition calamiteuse de Robert Hossein en espèce de loser fataliste qui se fait malmener de façon tellement grossière qu'on se demande (encore qu'au bout d'un moment on ne se pose plus la question) s'il n'est pas en plus un peu neuneu.
Quant à l'exploitation des deux soeurs, Odile Versois et Marina Vlady (l'épouse d'Hossein d'alors), elle n'est pas si intelligente qu'on a pu le prétendre à l'époque : leurs rapports semblent faux, les regards appuyés, les sous-entendus grossiers, leur ressemblance pas si flagrante... (encore qu'on ait échappé à la troisième soeur, Olga Poliakoff, ici assistante réalisatrice, ouf !) et il est peu dire que le film est inférieur au roman, à l'écriture glissante et rythmée en plus d'être doté d'un esprit gaulois éludé ici (à l'exception de la présence d'acteurs ben d'chez nous tels que Charles Blavette).
Ce qui est dommage également, c'est de voir si mal employée, la géniale Héléna Manson (l'extraordinaire Torticola contre Frankensberg et sa tronche de sorcière malfaisante, d'autant que j'adore cette actrice.
Evidemment, on a le droit de pas être d'accord avec ce petit avis succinct, d'ailleurs Véronique Sanson nomma dans les années 80, l'un de ses albums "Moi, le venin" afin de rendre hommage à l'un de ses films préférés...
Le disque d'époque et celui de Véronique :
  _________________

Dernière édition par mallox le Lun Mai 07, 2018 9:39 am; édité 1 fois |
|