Un jeune noble se rend à la rencontre d'un vieux prisonnier, du genre colérique et musclé, du nom d'Arbor. Mais le jeune noble n'est pas venu les mains vides et a amené une graine d'aristotélice afin de l'offrir à son hôte, mais il a surtout une question à lui poser: il va lui demander de lui parler de ses origines. Le vieillard s'exécute alors et lui raconte un récit qui débute alors qu'il était enfant, au fin fond d'une forêt.

Plus exactement, l'histoire débute alors que le village s'apprête à passer la fête du renouveau et que deux visiteurs de l'empire arrivent au village. Bien qu'acceptés par les habitants, les nouveaux venus vont être soumis à certaines règles et devront notamment passer la nuit enfermés avec les enfants. Mais lorsque des bruits et des cris de terreur se font entendre, les deux hommes décident de s'enfuir et d'emmener les gosses avec eux.
Si le titre et ce court résumé peuvent laisser penser à une histoire de fantasy très classique, il n'en est rien, car on se retrouve à nouveau dans un royaume qui semble sans magie - mais ça commence à devenir un petit peu convenu - le seul détail qui renvoie au genre étant une étrange plante dont les branches vibrent quand on les touche et dont les feuilles contiennent un suc très corrosif. C'est assez léger mais c'est pourtant ce qui va servir de base à une histoire néanmoins intéressante.
Ce premier tome sera surtout le destin de quatre enfants qui vont passer de leur petit village perdu au milieu d'une forêt à la découverte de l'empire Askanide et de la « civilisation » qu'elle amène aux peuples décadents et sauvages. Mais l'empire Askanide, qui semble inspiré de l'empire Romain, a comme on sent doute une version très à lui de l'humanisme à appliquer à ses conquête et le destin des quatre enfants semble bien parti pour être cruel.
Surtout que parallèlement au récit des enfants, il y a également les passages dans la cellule qui semblent être autant des indices vers où le récit débute et amène autant de révélations que de questions. L'histoire semble donc être un peu plus complexe que la moyenne et subjugue par sa fluidité, par la façon dont sont amenés les principaux rebondissement de cet album, aucun d'entre eux ne semblant téléphoné ou tombant comme un cheveux sur la soupe.
Concernant le dessin, Etienne Le Roux nous livre ici de magnifiques planches dans un style réaliste et très détaillé qui donne autant de vie aux personnages qu'aux décors. Si ce n'est quelques monstres qui semblent un peu ratés au début, on sent à chaque image qu'on a affaire à un dessin d'une grande précision, servi par des couleurs tout aussi rigoureuses. C'est donc un véritable régal pour les yeux !
Ce premier tome est donc une très délicieuse mise en bouche à une saga qui semble plutôt originale et captivante, ce qu'on espère qu'Etienne Le Roux confirmera avec la suite. En tous cas, voilà une nouvelle série qui prouve que la fantasy ne se limite pas à des histoires de quêtes et de barbares, qu'elle peut même être originale en BD comme en littérature, quoiqu'en pensent certains détracteurs du genre qui feraient mieux de découvrir les bonnes séries que de médire.
Note : 8/10
Stegg
A propos de cette BD :
- Site de l'éditeur : http://www.editions-delcourt.fr/