Diablesse aux mille visages, La
Titre original: Qian Mian Mo Nü
Genre: Action , Aventures , Espionnage
Année: 1968
Pays d'origine: Hong Kong
Réalisateur: Chung Chang-wha
Casting:
Ting Hung, Tina Chin Fei, Chen Liang, Liu Liang Hua, Yang Chih Ching, Wang Hsiao Yin, Fan Mei Sheng, Liu Chun, Chang Yu Chin...
Aka: Temptress of A Thousand Faces
 

Experte dans l'art du travestissement, une jeune femme appelée "La tentatrice" multiplie les vols dans la ville, mettant en échec la police. Une jeune journaliste se lance à sa poursuite.

 


Depuis 2004, la société Celestia s'est mise a remasteriser et ressortir petit à petit tout le catalogue de la mythique Shaw Brothers (plus de sept cents films, quand même). Les amateurs peuvent enfin non seulement redécouvrir quelques chefs d'oeuvre dans des conditions optimales, mais aussi découvrir certaines petites curiosités que l'on croyait à jamais perdues. Parmi celles-ci, figure cet étrange petit film psychédélique fortement inspiré par les aventures d'un certain agent secret britannique (Sean Connery fait l'objet d’un véritable culte à l'époque en Asie !). En fait, le film est beaucoup plus futé, puisqu' il s'agit d'un remake chinois et féminin de notre célèbre Fantômas (version Louis de Funès / Jean Marais). Imaginez le personnage de la journaliste interprétée par Mylène Demongeot se battant comme Bruce Lee, escaladant des buildings comme Spiderman, et qui mènerait (brillamment) l'enquête comme Columbo. Le comique De Funès est remplacé par deux policiers particulièrement stupides et obsédés (voir la séquence où l'un d'entre eux est subjugué par les jambes de sa prisonnière, qui en profite pour s'évader). La fameuse "tentatrice", dont on ne voit jamais le visage, est comme son homologue français une adepte du déguisement. Elle n'hésitera pas à prendre la place de l'héroïne jusque dans les bras et le lit de son fiancé, le tout sous le regard horrifié de la belle, qui suit toute la scène prisonnière dans une base souterraine. Il n'en faudra pas plus pour qu'elle s'évade (en sous-vêtements), pour surprendre sa rivale. Ce qui nous donne un affrontement des plus cocasses entre les deux sosies, sous l'oeil étonné du pauvre fiancé.

 

 

Dans le cinéma asiatique, les femmes vedettes de films d'action (contemporain !), c'est une vieille tradition qui démarre dans les années 60. La mode venait d'être lancée avec"Angel with the Iron fist", une version féminine de James Bond produite justement par la Shaw, et gros succès au box office HK. C'est donc sans hésiter que, sur l'initiative du réalisateur, le héros de "Temptress..." se transforma en femme, histoire de profiter du succès de son prédécesseur. Une bonne initiative, car non seulement le film est un succès, mais d'autres productions suivront ("Angel Strikes Back", "Lady Professionnal", "The Sexy Killer"...). Une mode qui durera, malgré la concurrence de productions maison plus"macho", voire misogynes (genre Chang Cheh), et qui connaîtra son apothéose dans les années 80 avec la mode des films d'action appelés GWG (Girls With Guns).

"La diablesse aux mille visages" est le premier film chinois du réalisateur coréen Chung Chang-wha, qui deviendra célèbre en réalisant le mythique "La main de fer". Il tournera plusieurs autres films pour la Shaw, devenant un des fers de lance de la firme avant de passer chez l'ennemi : la Golden Harvest de Raymond Chow.

Scope et technicolor éclatant (normal dans une production SB), décors incroyables (le repère souterrain de la tentatrice), combat entre l'héroïne en sous vêtements et son sosie, anti machisme primaire (les hommes souvent ridiculisés en prennent pour leur grade), référence à la pop culture… autant le dire tout de suite, ce film est un vrai régal. Les actrices sont charmantes, habillées en mini jupes de rigueur en ces Golden Sixties (ça change des costumes traditionnels). Elles doivent faire face, au fur et à mesure des multiples péripéties du récit, à diverses situations que n'aurait pas renié un certain 007. Totalement inutile donc complètement indispensable, comme ces savons effervescents que l'on met dans son bain, voilà une petite fantaisie asiatique qui mélange serials, érotisme soft et arts martiaux. C'est parfois confus, souvent absurde, totalement kitsch, pour finalement 76 minutes de bonheur à consommer sans modération, et sans avis médical.

 

 

The Omega Man
 
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