Journal intime d'une nymphomane, Le - Le Chat qui Fume
Écrit par Valor   

 

Combo BLU RAY Double couche (1920x1080/24p)
+ 1 DVD en digipack 3 volets quadri avec étui cartonné

Éditeur : Le Chat qui Fume
Pays : France

Sortie du film : 21 juin 1973
Sortie DVD : 20 août 2018

Langues : Français - Anglais
Sous-titres : Anglais amovibles

Zone ALL

Durée : 86 mn 30 (DVD)

Édition limitée à 1 500 exemplaires


Bonus :

• LE JOURNAL INTIME DE JESS FRANCO par Alain Petit (41 mn)
• LE JOURNAL INTIME DE Gérard Kikoïne (47mn : la jaquette indique 60mn)
• JESÚS ET MOI avec Jacqueline Laurent (25 mn)
• Livret de 60 pages (pour les commandes effectuées auprès de l'éditeur)

 





 

A la différence de l'autre film de Franco édité simultanément par Le Chat qui fume, Les Possédées du diable, les éléments audio et vidéo utilisés par Mondo Macabro pour leur édition DVD de Sinner / Le Journal intime d'une nymphomane en novembre 2010 étaient globalement en bon état. La plus-value de l'édition du Chat est donc ici principalement le master HD qui a également bénéficié d'une restauration et d'un nettoyage des points blancs et noirs. L'image est d'une très belle qualité, sans défauts notables et les deux pistes audio sont irréprochables.

 

Contrairement à Les Possédées du diable, ce Journal intime n'aura (semble-t-il) connu que deux sorties françaises en VHS : chez l'éditeur franco-belge Vidéobox tout d'abord, puis chez Luxe Vidéo, dans sa version caviardée d'inserts pornos retitrée Les Inassouvies 77, sous une jaquette abominable. (Visuels sur VHSdb)

La VHS Vidéobox dure 80 minutes, soit 6'30 de moins de que le DVD mais il n'y a pas à proprement parler de scènes manquantes, la différence de durée est due à des rabotages à presque tous les changements de plans, allant de quelques images à une dizaine de secondes. La coupe la plus importante (2 minutes 14) se situe au tout début du film, juste après le titre, lorsque Ortiz assiste au spectacle érotique. Sur la VHS, on voit tout de suite Linda venir l'aborder.

La version X qui ne dure que 74 minutes fait, par contre, la part belle au spectacle érotique du début (qui reste néanmoins incomplet) mais ceci au détriment du reste de la scène... On voit en effet Ortiz qui parle avec Linda alors qu'elle est aussi sur la scène, puis il se retrouve à nouveau seul et Linda vient l'aborder !

Les coupes les plus longues se situent durant les scènes en boîte de nuit, pendant le shooting photo (37'34) et la "drogue-party" (61').

Quant aux fameux inserts pornos, on en compte seulement trois. Le premier se situe à 05'25, lorsque Ortiz et Linda se trouvent dans la chambre (4 minutes). On remarque que le monteur ne s'est pas vraiment soucié de la vraisemblance, vu que, outre la tapisserie et le dessus de lit qui changent de couleur, on a également droit à un long plan sur le visage de la "doublure" de Montserrat Prous qui n'est autre que Brigitte Lahaie !
Le second insert, un gros plan de pénétration, se trouve à 21'03, il ne dure heureusement que 7 secondes... Pour finir, cette version nous gratifie d'une masturbation féminine (2 minutes 21 à la 23ème minute), sans aucun rapport avec l'intrigue, puisque situé juste après la scène d'amour entre Anne Libert et son amant !

 



 

Revenons-en à cette édition du Chat qui fume sur laquelle nos amis anglophones noteront la présence de sous-titres anglais améliorés et débarrassés de quelques approximations et choix de traductions plus vulgaires que dans les dialogues originaux plutôt littéraires signés Elisabeth Ledu de Nesle (on évite par exemple l'utilisation systématique de "cock" pour "sexe" ou "membre viril".)

 



 

Pour ce qui est des bonus, on retrouve l'excellent entretien avec Jacqueline Laurent (Rosa, l'épouse d'Ortiz) JESÚS ET MOI, déjà présent sur l'édition de Les Possédées du diable dans lequel la comédienne canadienne nous explique ses débuts en France, sur les planches tout d'abord en compagnie de célébrités comme François Périer ou Georges Descrières, ses premières expériences dans le cinéma érotique avec Bob Askelt puis ses collaborations avec Jess Franco, avant de conclure sur l'incroyable "affaire" qui lui valut d'être renvoyée d'un célèbre collège de Montréal il y a quelques années...
Cette interview est présentée avec des sous-titres anglais amovibles.

 


 

LE JOURNAL INTIME DE JESS FRANCO par Alain Petit
Fidèle collaborateur de Jess Franco dès le début des années 70, mémoire vivante et désormais incontournable intervenant des bonus de toute édition francophone des films de Franco qui se respecte, Alain Petit évoque ici cette septième collaboration entre Franco et Robert de Nesle, producteur et distributeur passé du cinéma populaire au bis puis au film érotique, pour lequel Franco signera pas moins de huit films entre 71 et 72 !
Il revient sur le tournage de ce Journal intime, la façon dont Franco travaillait à l'époque et le style très particulier de ce scénario, construit sur une narration en flashbacks.
Alain Petit détaille ensuite la carrière des principaux protagonistes du film : Montserrat Prous qui tourna sept fois pour Franco, Kali Hansa, la petite amie d'Alberto Dalbés (autre acteur régulier chez Franco) à l'époque, Manuel Pereiro (l'odieux Ortiz du film) ainsi que la légendaire Anne Libert (qui apparaît dans une dizaine de films de Franco) et le regretté Howard Vernon.

Alain Petit conclut son intervention en mentionnant l'excellente BO Psyché-Groovy signée Jean-Bernard Raiteux (alias Jean-Michel Lorgère), "ex-bassiste de Julien Clerc", également auteur des BO des films Les Démons et La Comtesse perverse du même Franco et grand fournisseur de "musique au mètre" à l'époque, en précisant qu'il n'a jamais réussi à trouver l'album contenant la musique de ce Journal intime.

Pour ceux qui, comme M. Petit, seraient intéressés, précisons que le premier titre que l'on peut entendre (à 2'41, au moment où Linda aborde Ortiz dans la boîte) s'intitule Dragsters et figure sur l'album du groupe de Jean Claude Pierric Harlem Pop Trotters Musique Pour L'Image N° 39 (1972)  sur lequel Jean-Bernard Raiteux est crédité pour la musique.

Les titres Diodo, que l'on entend dans la boîte de nuit à 32'10 puis à 51'10 ; Distillation (à 57'19 pendant la séance photo) et Metamorphosis (à 64'00 pendant la "drogue party") figurent sur l'album Distortions de Blue Phantom, édité pour la première fois en 1971 en Italie par le label Spider Records et en France par Sonimage puis réédité en CD en 2008 et que l'on peut également trouver dans l'édition Blu-ray "Jess Franco Triple Bill" (Countess Perverse, Sexy Nature, How to Seduce a Virgin) publiée en 2017 par Mondo Macabro. Curieusement, le groupe Blue Phantom est attribué au musicien italien Armando Sciascia alias H. Tical... Jean-Bernard Raiteux a-t-il travaillé avec lui ou s'agit-il de la même personne ? Mystère...

 


 

LE JOURNAL INTIME DE Gérard Kikoïne
Bien que ne l'ayant jamais rencontré, Gérard Kikoïne est lui aussi étroitement lié au cinéma de Jess Franco. Responsable attitré du doublage de la majorité des films étrangers distribués par Robert de Nesle et son Comptoir Français du Film Production, il nous relate ici en détail ses débuts auprès de son père dans les années 60, son travail avec son frère Gilbert, notamment sur le remontage du Napoléon d'Abel Gance et explique comment il se débrouillait pour mener à bien sa tâche avec les films de Franco pour lesquels il ne disposait que d'une simple copie de travail muette et, au mieux , d'un script de 4 pages !
Il évoque longuement Robert de Nesle et ses rapports avec ses "protégées", avant de revenir sur sa propre carrière : ses collaborations avec Claude Mulot, Wilfrid Dodd, Beate Ushe puis Harry Alan Towers qui allait successivement produire Lady Libertine avec Sophie Favier, ses deux Dragonard avec Oliver Reed, Dr. Jekyll et Mr. Hyde / Edge of Sanity avec Anthony Perkins puis L'Emmuré vivant / Buried Alive avec Robert Vaughn et Donald Pleasence.
Cet entretien, réalisé par Lucas Balbo et Merrill Aldighieri figurait déjà dans une version de 14 minutes 44 secondes sur le DVD Sinner de Mondo Macabro. Le montage proposé ici dure 47mn.

 


 

Le livret de 60 pages (pour les commandes effectuées auprès de l'éditeur) contient de nombreuses photos extraites de Les Possédées du diable et Le Journal intime d'une nymphomane : photos d'exploitation, affiches, jaquettes de 3 éditions VHS françaises de Les Possédées du diable, ainsi qu'une série de clichés de Pamela Stanford nue !

Difficile de faire plus complet niveau bonus donc, même si l'on peut regretter que l'intervention de Montserrat Prous (Linda Vargas) présente dans les bonus du DVD espagnol de Revenge of the Alligator Ladies (2014) n'ait pas pu être proposée ici...


Bref, une édition riche et soignée pour l'un des meilleurs films de Jess Franco... Encore une belle réussite du Chat qui fume !

Note : les captures sont extraites du DVD. Les durées sont celles relevées sur le DVD.
(Vous pouvez cliquer sur chacune des captures pour afficher sa taille réelle).



En rapport avec le combo :

# La Critique du film