Cut-Throats, The
Genre: Rape and revenge , Nazisploitation , Erotique
Année: 1969
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: John Hayes
Casting:
Uschi Digard, Joanne Douglas, George GarwinWilliam, GuhlBarbara, Lana, Michael Plamondon...
Aka: Cut Throat Kommandos
 

A quand le retour des Drive-in ? Juste pour avoir le plaisir de voir à nouveau ce genre de films totalement déjantés surfant sur au minimum 5 ou 6 supports, allant de l'un à l'autre dans une anarchie pour le coup assez salvatrice. On passe du western au film de guerre, du nazisploitation au rape and revenge, pour obtenir finalement une espèce de "Douze Salopards" version Cochonou qu'on peut regarder d'un seul œil, en s'occupant ailleurs aussi bien que rester scotcher dessus à l'analyser...
M'enfin de quoi s'agit-il ? Avant toute chose, précisons tout de même que ce John Hayes n'est pas un nouveau-né. Après avoir même été nominé aux Oscars pour le scénario d'un court-métrage tourné en 1958 ("The Kiss"), celui-ci a vite sévi dans l'exploitation la plus totale, alignant les films le plus souvent destinés aux chaînes de Drive-In donc...
En plus de ce Cut Throat Kommandos on lui devra entre autres "Sweet Trash" en 1970 (un nudies), "Heterosesualis" en 1973 (un Docu-Erotico-Pornard indépendant), quelques films d'horreur (Bébé Vampire, "Garden of the dead" en 1974), ou encore "Jailbait Babysitter" un drame de la prostitution enfantine tourné en 1977 et dans lequel on peut notamment croiser John Goodman...
Bref, drôle de bonhomme que ce John Hayes mais parlons de ce film-là Le réalisateur garde ses sous pour le film en lui-même, si bien que le générique de début comme de fin est un simple carton illustrant un Cow-boy se servant d'un lasso, avec un fusil et un casque militaire au pied, le tout avec en fond une musique Country. Le film commence, une femme se promène avec un tableau (où promène son tableau - pas trop compris) aux abords d'une forêt alors qu'un soldat allemand (dont l'uniforme ressemble à celui de l'armée Sudiste - doit-on y voir une métaphore ?) déboule sans prévenir, menace la femme de son fusil, et hop la viole sans plus tarder, avant de se faire shooter par un soldat américain. Le temps s'étire ensuite et le style se fait quasi-documentaire, tant et si bien que durant cette scène prolongée de viol, on a rapidement le sentiment de déranger - à noter que la dite scène fut censurée - d'autant plus que l'intervention des soldats américains ne semble pas arranger non plus les affaires de la dame qui reste à terre à se trémousser, avant de prendre ses cliques et ses claques, récupérant son tableau, comme si de rien n'était.

 

 

On apprend alors que le commando américain est présent ici afin d'assiéger une forteresse allemande, et tout ceci, la guerre comprise, se doit d'être liquidée dans les deux semaines (So Yes sir !). Pendant ce temps, les officiers allemands semblent vivre comme des romains à l'intérieur de ladite forteresse, avec Hammam et femmes à disposition, et dont chacun ne se prive pas. Du reste, lorsque la soif se fait ressentir, l'une des femmes sera présente pour allaiter de son sein l'un des officiers - mais qui a dit orgie ? Tout ce bonheur, cette harmonie, ce bien vivre ensemble ne va pas durer, puisque ça y est la forteresse est cernée, prête à se faire assiéger, on attend plus que Telly Savallas pour ça !
Quelques coups de feu de carnaval, et quelques plans économiques faits d'images arrêtées sur les cadavres allemands et l'on comprend que la forteresse a été reprise par les troupes américaines. Ce à quoi on s'attend moins, c'est l'accueil généreux des femmes allemandes qui se fendent de cette réplique : "En temps de guerre, il n'y a plus d'ennemis !" - on est bien content de l'apprendre, cela reste "plus ouvert" pour les spectateurs et pour les protagonistes. Tellement ouvert qu'en un temps infime, les Ricains se verront offrir un spectacle de cabaret qui amène le film près d'une "Grande Illusion" version Jodorowski, chacun aura droit à sa chambre particulière, avec son petit massage intégral, et la mise en scène passera d'une chambre à l'autre s'attardant sur chaque couple en plein ébat ; c'est la guerre, c'est normal, on est là pour décharger, personne n'a dit le contraire. On y décharge même plutôt deux fois qu'une dans un film qui patine alors quelque peu, au risque de ressembler à un Roger Vadim sous ecstasy ("Le repos du guerrier"). Mais qui peut s'en plaindre ? On ne sait de toute manière pas ce qu'on est venu voir et, de toute façon, on ne sait pas vraiment ce qu'on regarde...

 

 

La musique (de Jaime Mendoza Nava) est étonnante, et passe alors d'une tonalité clownesque élaborée à base de klaxons, à une partition plus mélancolique. Normal, la guerre est finie et c'est dans le poste télégraphique allemand qu'on l'apprendra en premier. Dire que ceux-ci seront plus soulagés et heureux de l'apprendre que les Américains n'est pas loin de la vérité, tant et si bien qu'ils fêteront ça comme il se doit, à savoir avec une bonne petite orgie / tournante à trois ! Notons toutefois que le plus vieux restera sur la touche à regarder, ce qui donne d'ailleurs des accents alors pathétiques au film, en plus d'apercevoir en filigrane ce qu'on soupçonne être une réflexion sur la vieillesse et la mort. C'est beau et touchant comme un string qui vous rentre dans le cul...
D'autant plus touchant que l'histoire prend alors une tournure inattendue, à base de Ying et de Yang, où les soldats américains se transforment en véritables sauvages et, tandis que les Allemands emmènent tanks et chars pour rentrer chez eux, voici qu'ils se font mitrailler, massacrer sans sommation par nos libérateurs. Ils n'en méritaient pas tant, la guerre, c'est tellement injuste aussi...
Bon, autant dire que tout ceci se terminera mal. Dans un bain de sang vengeur même, puisque les femmes allemandes attendront ces assassins d'américains, avec les mitrailleuses de circonstances. La guerre soit, mais si c'est pour tuer leurs hommes, non ! Bref, il ne restera pas grand monde finalement, et les deux officiers les plus gradés se feront même un duel (eh oui !), la première balle de l'officier américain touchera la jambe de l'officier allemand qui touchera le ventre de l'officier américain, qui se relèvera pour abattre (enfin !) l'Allemand ! Bouh, que tout ceci est compliqué. Ce qui est plus simple quand même, c'est d'apercevoir les antennes de télé sur les toits des maisons alentours...

Tout ça pour arriver à la dernière partie que je ne dévoilerai pas, sorte de remake rigolard de "Madame Claude fait de la résistance", avec musique inquiétante et trouble à l'appui soulignant les motivations contestables de tout ce beau monde. Un ovni. Avec plein de foufes gratuites (les hommes seront comblés), mais sans queue (les femmes seront frustrées)... ni tête (et les intellos aussi).

 

 

 

Mallox
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