Passagers de l'angoisse, Les
Titre original: Stranded
Genre: Science fiction , Fantastique
Année: 1987
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Fleming B. Fuller (sous le nom de Tex Fuller)
Casting:
Ione Skye, Maureen O'Sullivan, Joe Morton, Susan Barnes, Cameron Dye, Michael Greene...
 

Deirdre Clark et Grace, sa grand-mère, vivent toutes deux dans une ferme tranquille, isolée. Un soir, cette belle quiétude va pourtant être bousculée d'une façon totalement inattendue: voici que d'étranges êtres muets, semble-t-il venus d'ailleurs, pénètrent dans leur maison. Après un long moment de qui-vive et de peur respective, chacun s'aperçoit que les intentions d'autrui sont tout autant pacifistes que les siennes. Peu à peu, ils se découvrent et finissent même par s'apprécier. Evidemment, si la police locale n'arrivait pas comme un cheveu gras sur la soupe, prête à assiéger la maison, cela aurait peut-être été plus simple... mais vous connaissez la délicatesse de certains éléments en son sein, chewing-gum mâché façon cow-boy, sommation de pénétrer fusil à la main, perpétrant assez souvent au final, par excès de zèle et de testostérone, des massacres avec dommages collatéraux. Son intervention ici ne passe pas loin de la catastrophe. Pourtant, Deirdre, Grace, puis le Shérif McMahon peu après, s'apercevront tour à tour que ces naufragés de l'espace sont les victimes d'êtres véritablement maléfiques ayant détruit leur planète. Seulement, en venant trouver refuge sur Terre, la menace de leur extermination totale les a suivis et se trouve désormais sur notre bonne vieille planète (enfin, ce qu'il en reste au moment où je m'adonne à cette modeste chronique, non martienne)...

 

 

Tiré d'un scénario signé Alan Castle (aucun rapport avec l'excellent William qui, soit dit en passant aurait, après vision de celui-ci, rayé de son testament cet illégitime dadais niaiseux - paix à son âme !), Stranded est illustré à l'écran par un certain Fleming B. Fuller, sous le nom de Tex Fuller. Producteur indépendant pour son premier film en 1980, un documentaire, scénariste occasionnel ("Murder One" avec Henry Thomas en 1988), Fuller réalisera deux films, pas plus : celui-ci et, en 1992, un obscur thriller intitulé "Prey of the Chameleon" (un film sans lézard aucun à ce qu'il parait). Au vu du chiche budget alloué par la New Line qui le produit, une pauvreté financière crève en toute logique l'écran et l'on ne sait trop par quel biais, Les passagers de l'angoisse eu droit à sa petite distribution dans quelques salles françaises, en mars 1988, ce avant une édition VHS en avril 1989, puis une diffusion sur la chaine Canal+ lorsque celle-ci était encore fréquentable.

 

 

On y retrouve quelques figures connues dont, pour les plus évidentes, Maureen O'Sullivan, plus d'un demi-siècle après son rôle de Jane dans Tarzan, l'homme singe. Précisons qu'il n'y a rien à redire sur son jeu, tout à fait crédible ici. C'est d'ailleurs le cas de tous les acteurs, à l'unisson, dans des rôles qu'on qualifiera toutefois d'inégaux. C'est le cas également de l'excellent Joe Morton que l'on apercevait à l'époque régulièrement au cinéma, assez souvent dans les films dits de genre (Un tueur dans la ville, le sympathique "The Brother from Another Planet" de John Sayles, "Predator 2",...) avant de ne plus apparaître au début des années 2000 que dans des séries TV. Enfin, pour en finir avec les protagonistes principaux, Ione Skye y campe ici son premier rôle avant une carrière cantonnée peu après dans des comédies romantiques dédiées principalement aux adolescents : "Un monde pour nous" de Cameron Crowe avec John Cusack, tourné l'année d'après, représentera une sorte de pic dans une carrière limitée à de petits budgets ou de courtes apparitions ("Wayne's World").

 

 

Quoi qu'il en soit, outre ces quelques particularités, force est d'admettre qu'il n'y a que peu de choses à dire à son propos.
Le scénario d'Alan Castle parait au tout début original et même quasi inédit puisque la première partie de Stranded est toute faite d'un siège, par la police, d'une maison où des gens sont soi-disant retenus en otages par des E.T. belliqueux. On a droit alors à un énorme malentendu, une fusillade, un mort de part et d'autre et puis, au bout d'une demi-heure de mise en bouche relativement agréable, le film s'étiole, tombe dans le pathos et le déjà-vu : on a le sentiment de voir Les Survivants de l'infini (les extra-terrestres arborent ici des maquillages leur ressemblant, mais en plus grossiers, grotesques parfois, sortes de Coneheads à venir) venus se réfugier sur Terre après avoir vu le "E.T." de Spielberg et le "Starman" de Carpenter, le tout étant filmé avec une mièvrerie à faire rougir leurs modèles : Deirdre tombera même amoureuse d'un des extra-terrestres tandis que Joe Morton, en flic, verra son talent bradé à camper les humanistes (d'outre-espace ?!) ultra-compréhensifs envers la différence, tout cela avec une empathie envers nos gentils trolls de l'espace (l'un d'eux, apeuré tout du long, ressemble à un elfe du Hobbit après mutation avec un Critter) méritant amplement la correctionnelle. A partir de là, l'intérêt s'épuise peu à peu et l'on ne se raccroche qu'à des détails ridicules tels que cet E.T. aux allures de Spiderman momifié tandis qu'ils sont rejoints par une sorte de méchante, croisement improbable de Balasko, de Lavanant et de Annie Lennox. Enfin, dès que nos bonzhommes venus d'on ne sait où meurent, ils disparaissent comme dans la série "Les Envahisseurs".
Rien d'autre. Voilà tout ce qu'ont à offrir ces passagers de l'angoisse, alias Les passagers de la galaxie de la guimauve.

 

 

Mallox

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