Retour du Barbare, Le
Titre original: Il trono di fuoco
Genre: Aventures , Heroic Fantasy
Année: 1983
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Franco Prosperi
Casting:
Sabrina Siani, Harrison Muller, Pietro Torrisi, Beni Cardoso, Isarco Ravaioli, Mario Novelli...
Aka: L'Épée de feu / The Throne of Fire
 

Morak, fils du Démon, essaye par tous les moyens d'accaparer le "Trône de Feu". Mais le trône a une particularité : il réduit en cendres toute personne qui s'assoit dessus sans être un héritier légitime du propriétaire ! Morak assassine sans scrupules le vieux roi Agon, le propriétaire légitime du trône. Puisque la succession passe maintenant à la belle princesse Valkari, Morak veut l'épouser, mais la princesse refuse. Avec l'aide de Siegfried, elle va essayer de contre carrer les plans de Morak.

 

 

Du début des années cinquante à la fin des années soixante, les Italiens étaient déjà très productifs dans le "Sword and Sandal" alias le péplum. Ainsi Hercule, Maciste et Ursus vécurent de nombreuses aventures aux quatre coins du monde, en changeant allégrement d'époque. En 1982, le succès relatif de "Conan" va réanimer provisoirement le genre sous l'appellation de "Sword & Sorcery". Soyons honnête, les Italiens n'ont pas été les seuls à vouloir profiter de cette résurrection inopinée, mais ils ont bien fait baisser le niveau du genre, car la qualité des films était inversement proportionnelle aux affiches toujours très belles (mention spéciale à The Throne of Fire, le pire... mais quelle affiche !). Alors que leurs homologues américains, britanniques et même argentins font des efforts pour réaliser des productions convenables, il semblerait que tous les bras cassés du cinéma italien se soient engouffrés allégrement dans la brèche, histoire d'être les premiers.
Pas de bol, tous les autres ont suivi de près, et c'est un peloton entier de films qui débarque en 1982 avec The Beastmaster et "L'Épée Sauvage" pour les Américains, "Ator" et "Gunan" pour l'Italie. Mais la télévision et Disney avaient déjà anticipé la chose avec "L'Archer et la Sorcière" et surtout "Le Dragon du Lac de feu", sorti en 1981. Qu'importe, "Ator" et "Gunan" rapportent assez pour produire d'autres avatars. L'équipe de "Gunan" nous sortira "Sangraal / Sangraal, the Sword of Fire / Sword of the Barbarians", pendant que "Ator" sera suivi de plusieurs suites !

 

 

La plupart de ces films étant produits dans l'urgence, les scénarios sont tous basés sur une actualisation des anciens standards du péplum (un héros solitaire et musclé se bat contre un mage ou un sorcier), mais cette fois libérée de toute référence historique. Dans le cas présent, les scénaristes recyclent un personnage de la mythologie nordique (Siegfried, le héros de la Chanson des Nibelungen) associé à d'autres influences (chrétienne, judaïste...). C'est le vrai minestrone italien, mais cette fois avec beaucoup de navet. Les décors (totalement anachroniques) sont en fait deux châteaux médiévaux situés dans la région de Bracciano (Castello Odescalchi di Bracciano & Castello Bracciano) en Italie, et les costumes sont récupérés sur diverses autres productions (dont "Gunan" et "Sangraal"). Les deux héros (Mac Coy et Siani) sont habillés avec des peaux de bêtes et se promènent à moitié nus ; par contre, les méchants sont toujours en noir et habillés de tuniques et de pantalons.

 

 

Francesco Prosperi fait partie de ces artisans du cinéma italien qui débutent comme technicien de qualité (assistant de Mario Bava), mais souvent deviennent des réalisateurs médiocres. Francesco n'échappe pas à cette règle, même s'il réalise quelques poliziotteschi intéressants comme Terreur / La settima donna ou "Technique d'un meurtre".
Avec Miles O'Keeffe, Peter McCoy sera la vedette masculine du genre en Italie avec "Gunan, the Warrior", "Sangraal", La Guerre du Fer et "Le Retour du Barbare". Cet acteur et cascadeur travaille depuis les années soixante sur une ribambelle de films dans lesquels il apparaît le plus souvent sans être crédité ; il est d'ailleurs le recordman du nombre de participations non créditées au générique (plus d'une cinquantaine !) . A ses côtés les amateurs reconnaîtront Harisson Muller Jr (spécialiste des rôles de méchant), qui aura une carrière plus courte mais tout aussi intense dans le choix de ses films, que du caviar (ou plutôt des oeufs de truite) avec "She", "2020 Texas Gladiators", Le Chevalier du Monde perdu, "The Final Executioner", La Race des violents et "Miami Cops".

 

 

De son côté, la blonde Sabrina Siani (Sabrina Seggiani, née en1963), actrice très limitée mais dont le postérieur restera l'incarnation de l'heroic-fantasy italienne. La belle Sabrina aurait pu faire une belle carrière dans la comédie italienne, mais le hasard va la propulser dans le maelstrom du cinéma de genre, ce qui lui donne l'occasion de participer à deux films de cannibales estampillés Eurociné : "Mondo Cannibale" et "Terror Cannibale". Elle enchaîne alors une brochette de films, dont "Ator l'Invincible", "Sangraal", Conquest, "Gunan, the Warrior" et Le Retour du Barbare. Et voilà comment on devient une actrice culte. Comme la plupart de ses consoeurs, elle ne résistera pas au déclin du cinéma de genre et va se caser pour fonder une famille. Aux dernières nouvelles (son compte Facebook) Sabrina se porte plutôt bien, mais semble avoir oublié ses facéties sur pellicule.

Paradoxalement, c'est dans ces productions fauchées que la belle Sabrina nous inonde de sa beauté. Toujours belle et charmante dans les plus difficiles conditions, Sabrina aura trouvé dans l'heroic-fantasy italienne la meilleure manière de marquer de son empreinte le cinéma de genre, alors que la sexy comédie (déjà bien encombrée en belles actrices) allait disparaître.

 

 

Le film de Prosperi est un festival dans lequel l'actrice ne joue pas mais prend la pose. Chaque plan où elle intervient semble n'avoir pour unique finalité que de sublimer l'actrice, aussi chaude que le trône qui lui revient. Pour son dernier film, Prosperi ne se foule pas et emprunte ici et là divers éléments (les gardes zombies...). Seule idée vraiment originale : le fameux trône qui se transforme en four micro-onde, faisant griller les malheureux qui y posent leur postérieur. Mais soyons aussi honnête, si le film est réservé aux fans "hardcore" de Siani, Prosperi (déjà responsable d'un "Gunan" pas piqué des hannetons) a assez d'expérience pour que l'on suive l'histoire sans ennui, grâce aux nombreuses péripéties qui parsèment le récit, même si c'est parfois au détriment de toute logique ou d'une certaine continuité. La bonne idée du réalisateur est de filmer presque la totalité du film dans le château du méchant (la plupart des séquences extérieures venant de "Gunan" ou "Sangraal"). Ainsi, il contourne le manque flagrant de souffle épique par un huis-clos dans lequel les héros doivent échapper à divers pièges. Bref, du Z comme on l'aime !

 

 

The Omega Man

 

 

* Attention, à ne pas confondre avec Le Trône de feu / The Bloody Judge, film germano-italo-espagnol de 1970 avec Christopher Lee et réalisé par Jesús Franco.

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