[M] [Critique] Exte - Hair extensions

 
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Bigbonn
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MessagePosté le: Mar Mar 06, 2012 8:39 am    Sujet du message: [M] [Critique] Exte - Hair extensions Répondre en citant



Exte – Hair extensions - 2007

Origine : Japon
Genre : fantastique

Réalisé par Sono Sion
Avec Chiaki Kuriyama, Ren Osugi, Megumi Sato, Tsugumi, Eri Machimoto, Miku Sato.

En ouvrant un conteneur à l’odeur suspecte, trois veilleurs de nuit découvrent... des cheveux, une quantité énorme de cheveux dégageant des fragrances nauséabondes. Tandis qu’ils s’interrogent, une tête émerge, celle d’une femme visiblement décédée, tenant à la main une petite clochette. Emmenée à la morgue et soumise au médecin légiste, elle se révèle couverte de cicatrices et vidée de ses organes, probable victime d’un trafic infâme et d’une chirurgie atroce et mortelle à fin non thérapeutique mais de pure exploitation mercantile.
Employé de la morgue, Yamakazi est de prime abord un peu simplet, parlant à "ses" cadavres et reniflant leurs cheveux avant de les couper quand ils lui plaisent. Avec cette inconnue dont la chevelure jaillit de toute part (des orbites oculaires, des cicatrices ouvertes, des oreilles, ...) il trouve la quintessence de ce qu’il recherche : la crinière humaine idéale, à la repousse infinie. Ni une ni deux, il l’emporte chez lui, dans sa demeure étrange qui ressemble plus à l’antre d’un fétichiste qu’à une maison normale : partout, des têtes de mannequins aux coiffures différentes, des poupées aux longues chevelures enfermées dans des cages à oiseaux, mais aussi des jouets, tel un kart à pédales qu’il utilise parfois comme un grand gosse. Yamakazi est un timbré de première vendant occasionnellement à des salons de coiffure de vrais cheveux humains, servant à faire des extensions pour répondre à la mode du moment.



Parallèlement à ce début morbide, on découvre Yuko, une jeune femme pleine de vie aimant rire avec sa colocataire Yuki, se déplaçant à vélo tout en décrivant le monde qui l’entoure, s’extasiant de la beauté des paysages, de la mer et des collines, et qui pédale avec énergie pour se rendre au salon de coiffure où elle est apprentie : le salon Gilles de Rais. Choix étrange que ce nom, associant un endroit censé rendre plus beaux ses clients à un noble français du quinzième siècle à la réputation sulfureuse, accusé notamment de nombreux meurtres d’enfants...
Yuko est heureuse, Yuko est souriante, mais Yuko est bien embêtée lorsqu’elle se retrouve avec la petite Mami dans les jambes. Mami est sa nièce, la fille de sa demi-sœur, une trainée vulgaire et égoïste qui se débarrasse de sa progéniture pour mieux s’occuper de son amant aux allures de truand de bas-étage. Mami est timide et toujours prête à s’excuser et Yuko comprend rapidement pourquoi : elle est couverte de bleus, de traces de coups : c’est visiblement une enfant battue, soumise aux caprices de sa mère et de son concubin. Une petite victime.



Un cinglé à la demeure envahie de cheveux qui poussent sans cesse du corps d’un cadavre à l’œil mort, duquel perle parfois une larme de tristesse infinie ; une jeune femme aux ambitions raisonnables : devenir coiffeuse ; une gamine perdue dans un monde d’adultes violents : c’est le trio de personnages qui va mener le film en se croisant une première fois, puis une seconde, avant de se réunir pour un final étonnant. Le tout autour de phénomènes incroyables et mortels dus à des extensions de chevelure réalisées à l’aide des cheveux de l’inconnue du début. Des extensions de cheveux qui vengent sa mort affreuse par des actes défiant l’entendement.



Ne coupons pas les cheveux en quatre et disons-le clairement : loin d’être une fable échevelée, Exte est un peu tiré par les cheveux, sans pour autant les faire se dresser sur la tête. Le début est très prometteur, avec cette étrange cargaison d’où un corps apparaît, dont on se demande s’il est encore vaguement en vie ou s’il est vraiment mort. La suite à la morgue confirme cette inquiétante étrangeté qui l’entoure. Une larme coulant de son œil pourtant éteint, on peut même penser à une histoire de revenant, à moins qu’il ne s’agisse que d’une illusion partagée avec le doux-dingue (en apparence) Yamakazi.
Le contraste est d’autant plus fort avec le monde de Yuko qui respire la joie de vivre, le lien avec celui de l’inconnue morte, douloureux et violent, se faisant par le biais de la petite Mami, prise en étau entre son univers enfantin et la brutalité de son environnement familial. Yamakazi est fasciné par les cheveux de Yuko et de Mami tout comme par cette toison à la pousse incessante dans laquelle il se complaît. Fantasque, il porte une salopette sur laquelle sont fixés d’énormes badges affichant un smiley et le symbole pacifiste. Mais sa vraie nature est presque aussi monstrueuse que celle du cadavre avec lequel il vit. Amoureux d’une morte et fétichiste du poil de tête, il dissémine les extensions de cheveux maudits aux quatre coins de la ville, provoquant des désastres capillaires et surtout quelques fins atroces.



Après le bon début, donc, le rythme chute malheureusement, les histoires de Mami et de sa mère indigne n’étant guère passionnantes. Mais les premières manifestations du cheveu vengeur arrivent à temps pour relancer l’intérêt du spectateur, permettant aussi de comprendre un peu mieux ce qui arriva à la belle inconnue grâce à un flash-back vécu de l’intérieur par une coiffeuse envoûtée et frappée de visions d’horreur.
Le film avance comme ça, sur deux pattes un peu boiteuses, l’une trébuchant sans cesse et plombant un peu l’ambiance tandis que l’autre propose des petits sommets d’une horreur atypique où les yeux se couvrent de poils, où les corps se retrouvent suspendus au plafond par des nattes immenses, où une masse compacte et chevelue envahit les logis, tantôt calme et presque reposante, tantôt animée d’une fougue vengeresse et sans pitié.



Cette inégale tension ferait presque décrocher le spectateur trop exigeant. Ce serait dommage car la dernière partie est franchement réussie grâce à une montée en puissance dans le délire paroxystique parcourue d’un humour noir réjouissant, qui avait déjà fait mouche dans des séquences précédentes. Yamakazi, interprété par Ren Osugi (vu notamment chez Kitano) présente une double, voire une triple face réellement inquiétante : employé faussement apeuré devant les policiers, gentil allumé proposant des extensions de cheveux aux salons de coiffure, mais fou délirant et limite nécrophile chez lui. Yuko (Chiaki Kuriyama, Ju-On The Grudge mais aussi Kill Bill) est une jeune femme incarnant la vie, double positif en quelque sorte de l’inconnue morte. Mami est un peu l’entre-deux : enfant retirée en elle et en souffrance d’un côté, écho de celle du cadavre sensible, mais aussi gamine aux désirs enfantins, Yuko en miniature pourrait-on presque dire.
Long-métrage inégal mais plutôt bon réalisé par Sono Sion (Suicide Club, Noriko’s Dinner Table, Love Exposure), Exte vaut le détour pour son univers unique (y a-t-il eu d’autres films avec des "cheveux de la mort qui tuent", si j’ose dire ?) et quelques séquences vraiment étonnantes et visuellement très réussies. Si ce n’est l’un ou l’autre plan aux effets spéciaux un peu moyens, dans l’ensemble ils servent très bien l’intrigue et donneraient presque aux chauves une vraie raison de se réjouir de leur calvitie !

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sigtuna
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MessagePosté le: Mar Mar 06, 2012 9:00 am    Sujet du message: Répondre en citant

enaccord8
ça m'a l'air de manquer un peu de fausses lycéennes en jupette pour un film japonais. icon_cool
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Bigbonn
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MessagePosté le: Mar Mar 06, 2012 9:16 am    Sujet du message: Fiche dvd de The Jacques Dessange's experiment Répondre en citant



Exte – Hair extensions
Région : Zone 2
Editeur : Revolver Entertainment
Nombre de disques : 1
Origine : Japon - 2007
Sortie DVD : 14 juillet 2008
Durée : le film : 109 minutes
Format vidéo : 16/9
Langue : Japonais.
Sous-titres : Anglais.
Son : Dolby Digital 2.0 stéréo.



Pas de dvd édité en France à ma connaissance pour ce film étonnant de Sono Sion dans lequel des cheveux maléfiques, issus du cadavre d’une femme morte dans d’abominables souffrances, sont utilisés comme extensions de chevelure avec un résultat étonnant et destructeur.



Pas de sous-titres autres qu’anglais, malheureusement, mais l’histoire se suit facilement et il n’est pas nécessaire d’être parfait bilingue pour comprendre ce qui se déroule. Pas de bonus non plus, et c’est bien dommage car on aurait aimé en savoir un peu plus sur ce qui a donné l’idée aux scénaristes de se lancer dans une telle histoire et sur les effets spéciaux mis en œuvre pour sa réalisation. Mais bon, ne boudons pas notre plaisir, l’essentiel est là : le film est visible et accessible et, s’il n’est pas exceptionnel, il sort de l’ordinaire et offre son lot de séquences vraiment réjouissantes, non dénuées d’un humour macabre et discret.

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Valor
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MessagePosté le: Mar Mar 06, 2012 11:03 am    Sujet du message: Re: [Critique] Exte - Hair extensions Répondre en citant

Bigbonn a écrit:
Ne coupons pas les cheveux en quatre et disons-le clairement : loin d’être une fable échevelée, Exte est un peu tiré par les cheveux, sans pour autant les faire se dresser sur la tête.

ico_mrgreen Et tout ça dans la même phrase en plus ! Bravo !
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Valor
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MessagePosté le: Mer Mar 21, 2012 9:08 pm    Sujet du message: Re: [Critique] Exte - Hair extensions Répondre en citant

Bigbonn a écrit:
le salon Gilles de Rais. Choix étrange que ce nom, associant un endroit censé rendre plus beaux ses clients à un noble français du quinzième siècle à la réputation sulfureuse, accusé notamment de nombreux meurtres d’enfants...

Gilles de Rais est souvent assimilé à "Barbe bleue" du conte de Charles Perrault... Encore une histoire de poil ! ico_mrgreen
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Bigbonn
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MessagePosté le: Jeu Mar 22, 2012 6:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A Barbe Bleue, moi j'ai toujours préféré Pinkie Pou et sa moustache mobile!
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Candyman
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MessagePosté le: Lun Avr 16, 2012 6:50 am    Sujet du message: Re: [M] [Critique] Exte - Hair extensions Répondre en citant

Bigbonn a écrit:
(y a-t-il eu d’autres films avec des "cheveux de la mort qui tuent", si j’ose dire ?)


Ce n'est pas vraiment un film avec des "cheveux de la mort qui tuent" mais il me semble que dans le One missed call de Miike, le fantôme fait des ravages à l'aide de ses cheveux qui manipulent les touches de son téléphone mobile...
_________________

Un site cinématographiquement bien
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Valor
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MessagePosté le: Lun Avr 16, 2012 8:11 am    Sujet du message: Répondre en citant

Y'a aussi "The Wig" je crois...
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Camif
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MessagePosté le: Mar Avr 17, 2012 6:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, c'est le cas aussi dans the wig.

Belle critique. C'est un réal qui j'aime bien et qui en tout cas a un vrai univers personnel et particulier.
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Bigbonn
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MessagePosté le: Sam Avr 21, 2012 7:21 am    Sujet du message: Répondre en citant

Vous avez du toupet de ne pas m'avoir parlé de The Wig plus tôt! frank_PDT_10
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