[M] [Critique] Satanik

[flint]

Satanik

année : 1968
genre : thriller/aventures
origine : Italie/Espagne
réalisateur : Piero Vivarelli
acteurs : Magda Konopka, Julio Pena, Umberto Raho, Luigi Montini, Mimma Ippoliti



Le Docteur Bannister est une femme vieillissante, handicapée par un visage défiguré. Elle apprend qu'un scientifique établi à Madrid a mis au point une formule capable de régénérer les cellules. L'homme a en fait testé le fruit de ses expériences sur des animaux, pour un résultat probant, mais qui développe une agressivité chez l'animal-sujet. De plus, la formule n'a jamais été expérimentée sur un être humain.
Qu'importe ! Marnie Bannister est prête à jouer les cobayes, lasse de susciter la peur ou le mépris chez autrui. Elle se rend donc à Madrid et obtient un rendez-vous avec le scientifique. Mais ce dernier refuse catégoriquement de tester la formule sur Marnie, la mettant en garde contre les effets secondaires dévastateurs de son invention.
Ne pouvant admettre l'idée de passer à côté d'une telle opportunité, Marnie Bannister tue le professeur et avale le serum. Tombée inconsciente, Marnie se réveille dans le corps d'une ravissante jeune femme...




Les années 1960 ont donné lieu a plusieurs adaptations de fumetti au cinéma. La première fut réalisée par Umberto Lenzi : "Kriminal", en 1966, et suivie l'année suivante du "Retour de Kriminal", par Fernando Cerchio.
Juste après "Diabolik", en 1968, sort la même année ce "Satanik", une co-production italo-espagnole réalisée par Piero Vivarelli. Cette fois, le héros n'est pas un homme, mais une femme, biologiste de profession, qui a été défigurée et développe depuis lors une haine pour la gente humaine.
Malheureusement, le film n'atteint pas les promesses espérées, et c'est même une énorme déception. On était en droit de voir un film mêlant habilement le thriller et le fantastique, avec un zeste d'érotisme, le tout dans un style "comics" proche de la bande dessinée. A l'arrivée, nous avons une "parodie" de film, et en fait de fumetti, Vivarelli délivre ici une fumisterie.




Entre deux scènes de combats minables et une poursuite de voitures fauchée, l'essentiel du film se résume à trois choses : faire porter à Magda Konopka un maximum de toilettes et de perruques en moins de 90 minutes, montrer au spectateur que Madrid et Genève sont de très jolies villes touristiques, et enfin démontrer que la police est plus à l'aise dans la réthorique que dans l'action. Rajoutons à cela que le maquillage de Marnie Bannister défigurée est proprement catastrophique, que l'on croirait tout droit sorti d'un magasin de farces et attrapes ! Mais le plus incroyable, dans tout cela, c'est que pas une seule fois le nom de Satanik n'est évoqué dans le film. Et ceux qui espéraient voir la belle Magda dans une combinaison noire moulante en seront pour leurs frais. La seule fois qu'elle porte une telle tenue, c'est lors d'une séance de striptease dans un casino avec un groupe pop-psychédélique, probablement la meilleure scène du film. C'est ce qui sauve relativement le film du marasme, la présence et l'interprétation plus qu'honorable de la superbe Magda Konopka, et la très bonne bande originale composée par le duo Roberto Pregadio/Romano Mussolini (un nom pas facile à porter). Voilà une "groovy music" fort sympathique, et bien meilleure que le long métrage, que l'on peut finalement résumer ainsi :

1 - Marnie Bannister moche devient Marnie Bannister top canon.
2 - A Madrid, les flics "taillent la bavette".
3 - Marnie drague les hommes riches et change de fringues toutes les trente secondes.
4 - Quand Marnie redevient moche, Marnie tue.
6 - Genève, son lac, ses magasins...
7 - A Genève, les flics "taillent la bavette".
8 - Marnie se transforme à nouveau et vole une 4CV.



Pour l'anecdote, l'assistant de Piero Vivarelli était un débutant nommé Pupi Avati. Le futur metteur en scène a dû apprendre ce qu'il ne fallait pas faire pour réaliser un bon film.

note : 4/10
accroche : Satanik...é le moral !!!




PS : J'ai oublié de préciser que le serum avalé par Miss Bannister ne fait effet que provisoirement, à l'instar de la formule de "Docteur Jekyll et Mister Hyde". D'où le fait que l'héroïne, durant le film, passe d'un état à un autre plusieurs fois, et doit boire à nouveau la potion pour redevenir jeune et belle.

[princesse.rosebonbon]

[Kidam]

Je l'ai vu il y a deux jours et je m'y suis endormi devant.

[mallox]

Satanik - Artus Films


Région : Zone 2 PAL

Editeur : Artus Films
Pays : France

Sortie film : Inédit à Paris
Sortie dvd : 1er avril 2014

Durée : 81'
Image : 1.85 d'origine – 16/9e compatible 4/3
Audio : Dolby digital 2.0

Langues : français, italien
Sous-titres : français (optionnels)

Bonus :

- Livre 64 pages "Super Héros, Super Vilains", par Alain Petit
- "Danger Diabolik", Entretien avec Luigi Montini (20'04)
- "Les génies du crime du cinéma populaire européen", par Eric Peretti (36'46)
- Diaporama d'affiches et de photos
- Bandes-annonces




Commentaire : Il n'y a aucun reproche technique à faire sur cette édition de "Satanik" tant au niveau de l'image que du son. Artus Films semble avoir usé du même master que l'édition CineKult et c'est tant mieux, cette dernière étant réputée pour son excellence. L'amateur aura le choix entre la version originale italienne ou bien la version française. Une fois n'est pas coutume, l'auteur super vilain de ces petites lignes sous influence criminelle trouve à la version italienne un léger écho absent de la version française, qui plus est tout à fait acceptable. Un défaut ou un trouble auditif à relativiser, il va de soi, l'ensemble étant choyé. Notons que le tout est également présenté dans un très joli fourreau.




Niveau bonus, cela commence parfaitement avec "Les génies du crime du cinéma populaire européen", un document dans lequel Eric Peretti détaille les sources d'attirances pour le macabre, l'influence des quotidiens de l'époque, ainsi que les romans feuilletons populaires. Il évoque également "Histoire d'un crime" réalisé en 1901 par Ferdinand Zecca, quant à lui fortement influencé par les statues du musée Grévin, lesquelles reproduisaient des crimes en trois dimensions. Il revient sur la manière dont le cinéma est allé chercher le public, plus "bourgeois", du théâtre, en embauchant certains de ses acteurs. La suite ? De Fantomas à Judex en passant par Docteur Mabuse, Eric Peretti fait un très exhaustif tour d'horizon historique, de la naissance à la consécration (relative), en passant par son essor, des génies criminels au cinéma. Il rappelle au passage l'image licencieuse attribuée au genre par la police ou les instances religieuses. Pour le reste, n'en dévoilons pas plus que Satanik sur scène, et laissons l'acheteur découvrir lui-même les précieux renseignements qu'on trouve dans ce bonus sans temps morts de 36 minutes.



Dans "Danger Diabolik", la nouvelle association Artus/Freak-O-Rama laisse Luigi Montini revenir sur les raisons qui l'ont poussé à jouer dans le film de Piero Vivarelli, la première étant qu'il était très proche du producteur, ceux-ci se connaissant depuis tout jeune. Il ne tarit pas d'éloges à propos du réalisateur qu'il qualifie d'adorable, d'intelligent, de sympa et même d'extraordinaire, lui attribuant comme premier mérite de savoir, à sa manière, prendre le métier de cinéaste à la rigolade, avec un plaisir selon lui communicatif à l'écran. Il revient ensuite sur ses rapports avec les acteurs et l'équipe du film en insistant bien sur l'effet que lui faisait Magda Konopla. Vous n'assisterez pas forcément au document le plus passionnant qu'il vous ait été donné de voir en bonus d'un dvd mais au minimum à un document sympathique, rempli d'anecdotes alternant le surprenant et l'anecdotique.



Le tout est bien entendu agrémenté du diaporama et de la galerie de photos habituels chez Artus Films, auquel on ne manquera pas d'ajouter la présence d'un petit livre de 64 pages signé Alain Petit, doté d'une iconographie riche et somptueuse. Celui-ci y met en perspective les Super Héros et les Super Vilains, passant en revue tous les genres du fumetti (westerns compris) sans oublier, ni les parodies, ni ce qu'il nomme lui-même "L'écho Turc". Un complément pour le moins très agréable.



Bref, un bien bel objet que nous propose l'éditeur, probablement meilleur que le film lui-même (cf. critique), mais c'est à chacun d'aller vérifier de son côté puis de se faire son propre avis.




* Le livre :




En rapport avec le dvd :

# La critique du film Satanik
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[mallox]

J'avais tilté puis oublié... je l'ai rajouté sur la fiche en ligne :

[flint]

Sur le verso du fourreau mais pas celui de la jaquette ?
(parce que d'ordinaire, le fourreau est une reproduction de la jaquette)

[mallox]

Dans l'étui en carton (le fourreau donc ?) on trouve glissés dedans le livre et le dvd qui est dans un boitier avec design mais sans caractéristiques.
Donc les seules caractéristiques qui apparaissent pour ce bonus sont : "Danger Diabolik" , Entretien avec Luigi Monitini.
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[flint]

OK, merci