[M] [Critique] Mort à l'arrivée

[Bigbonn]

Mort à l'arrivée
D.O.A. - USA – 1949


Un film de Rudolph Mate, avec Edmond O'Brien, Luther Adler, Pamela Britton.



Frank Bigelow entre dans un commissariat pour signaler un meurtre.
"Et qui a été assassiné?" lui demande-t-on.
"Moi".
C'est sur ce brillant point de départ que débute D.O.A., c'est-à-dire Dead on Arrival (Mort à l'arrivée en français), course contre la mort perdue d'avance pour un petit homme d'affaires empoisonné à son insu lors d'un voyage de détente à San Francisco.

Surmené par son boulot, un peu fatigué de sa secrétaire, Paula, à l'amour envahissant, c'est seul qu'il quitte sa petite ville pour ce qu'il croit être une semaine de détente et sera finalement sa dernière semaine à vivre. D'abord enchanté par son séjour, l'hôtel débordant de jolies femmes, il passe un coup de fil à Paula qui l'informe qu'elle a reçu l'appel d'un certain Eugene Philips qui demande que Frank le rappelle au plus vite, "avant qu'il ne soit trop tard". Ce nom ne lui disant rien, il ne s'en préoccupe pas et continue sa virée, faisant la rencontre d'une joyeuse bande d'hommes et de femmes d'affaires en goguette, fêtant la fin d'une grande foire commerciale. Dans un bar, le Fisherman, il offre aussi un verre à un oiseau de nuit de la plus charmante espèce, féminine, une amatrice de jazz raffinée et noctambule. Son verre, entre-temps, a été changé par un homme que l'on a vu de dos, chapeauté et écharpe autour du cou, et c'est le début de la fin pour Frank. Quelques heures plus tard, il sera effectivement trop tard…

La méchante gueule de bois qu'il se paye le lendemain, il l'attribue d'abord à ses libations et à ses excès alcoolisés. Mais, au fil de la journée, se sentant de plus en plus mal, il se rend dans un centre médical pour passer quelques examens. Cœur, poumons, organes, tout semble en parfait état sauf… sauf que des analyses un peu plus poussées révèlent la présence d'un poison, un produit toxique luminescent qui va le tuer prochainement, dans deux jours, une semaine peut-être, pas plus en tout cas. Et contre ce poison, pas de remède, pas d'antidote, rien que la certitude de la mort assurée. Et cette autre certitude, tout aussi lancinante: celle qu'il a été assassiné.

Pour Bigelow, il ne reste qu'une chose à faire: découvrir qui l'a empoisonné, et pourquoi. Retrouver les hommes d'affaires de la veille, retourner au Fisherman pour y chercher une piste éventuelle, rappeler Paula pour retrouver la trace d'Eugene Philips, rattraper le fil, le remonter jusqu'à celui qui est au bout et le mettre hors d'état de nuire. Rapidement, il apprend qu'Eugene Philips est mort…

Film noir sans temps mort, D.O.A. brille par son rythme soutenu, celui de la course de fond d'un homme perdu dans les ténèbres du doute, à la recherche de son meurtrier, allant de rencontres en rencontres, sans entrevoir le bout du tunnel, risquant même sa peau, pourtant condamnée, que l'on cherche à trouer de quelques coups de feu, roulant dans un univers de coups bas quand ils ne sont pas tordus, juste éclairé par l'amour de Paula qu'il partage de plus en plus à présent que la fin approche… Jusqu'à un dénouement qui rejoint le début de cette critique que je vous invite donc à relire. La boucle est bouclée, la mort est à l'arrivée.

Genre: Film noir
Accroche: Une course contre la mort perdue d'avance…

Ce film à fait l'objet d'un remake en 1988 de la part de Rocky Morton et Annebel Jankel, avec Dennis Quaid.

[Throma]

Accroche : Tu veux mon D.O.A ?



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http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma

[Bigbonn]

[gregore]

Dispo dans la collection "Les Chefs d'oeuvre du film noir" de Bach Films

Pour 7 euros

http://www.bachfilms.com/product_info.php?products_id=940


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"La guerre c'est la paix", "La liberté c'est l'esclavage", "L'ignorance c’est la force"

[Bigbonn]

[mallox]

Mort à l'arrivée - Bach Films

Collection FILMS NOIRS

Région : Zone 2 PAL

Editeur : Bach Films

Sortie film : Avril 1950 (USA)
Sortie dvd : Janvier 2012

Durée : 83 mins environ
Version : Anglais sous-titrée Français

Image : Noir et blanc - 1.33 (4/3 compt 16/9)
Audio : Mono

Langues : anglais
Sous-titres : français


# Bonus :
- LE SUSPENS, documentaire de Laurent Préyale (26 mn)




Commentaire : "Mort à l'arrivée" est resté très longtemps inédit en France en dvd, jusqu'à ce que Bach Films décide en 2005 de le sortir, dans sa collection dédiée aux "chefs-d'oeuvre du film noir". Une excellente initiative qu'il convient de saluer, même à rebours.
On fit toutefois la fine bouche à l'époque : malgré l'annonce d'une restauration, making-of en bonus à l'appui, la qualité de la copie était loin de combler les attentes et les espoirs des amateurs de films noirs, et de celui-ci en particulier qui marque notamment les débuts à l'écran de l'imparable Neville Brand.



Le film faisant partie du domaine public, de fait, on attendit une nouvelle édition qui vit donc le jour en 2010, ce, dans la très inégale "Collection Vintage Classics" chez Wild Side. Le résultat fut, contre toute attente, exécrable, n'apportant aucune amélioration par rapport à l'édition sortie chez Bach Films cinq ans auparavant. Il convient à ce titre de souligner que l'incontournable mention "restauré à partir des meilleurs éléments existant" a souvent le dos large, et si l'argument fait miroiter de prime abord un résultat de qualité, il faut croire que les éléments existant sont à l'agonie. Sauf que ceci se répète un peu trop souvent pour qu'à long terme le client, ou l'amateur potentiel, ne s'en rende compte. Ce fut d'autant plus le cas pour ce film-ci puisque, malgré les arguments promotionnels avancés par les deux éditeurs, que ce soit Bach Films ou Wild Side, existe depuis 2000 une version magnifiquement restaurée chez Image Entertainment.
Un peu à l'instar du travail effectué sur sa nouvelle édition de "Barbe Bleue", Wild Side s'était contenté de luminosité et de lissage. Autant dire que le boulot effectué, quoique regardable, n'était guère satisfaisant.



Déboule aujourd'hui une réédition de "D.O.A.", à nouveau chez Bach Films, tout à fait conforme à celle déjà sortie en 2005. La seule différence notable est la présence d'un bonus différent, puisqu'il s'agit du documentaire de Laurent Préyale sur "Le Suspens". Le tout dans une nouvelle collection intitulée sobrement par l'éditeur "Collection Film Noirs".
Autant le dire simplement, cette réédition ne s'imposait pas vraiment. D'une part parce que d'un point de vue qualitatif, aucune amélioration n'est proposée, d'autre part parce que quantitativement, le bonus ici présent demeure somme toute très générique. En effet, le documentaire, loin d'être honteux pour autant, de Laurent Préyale, ne fait qu'effleurer son sujet du fait d'une trop courte durée. Comment résumer les ressorts du suspens en l'étayant d'exemples, ce étalés sur toute l'histoire du cinématographe, à base d'images d'archives, d'extraits de films, en seulement 26 minutes, en plus de s'arrêter une fois de plus bien trop longuement sur le cas Hitchcock ? On dira que si l'intention y est, le résultat en revanche laisse sur sa faim. Forcément...

Bref, une réédition uniquement destinée aux retardataires, dont le prix reste raisonnable même si, à bien regarder sur le net, on trouve assez facilement l'ancienne édition Bach Films, ainsi que celle plus récente de Wild Side, le tout à moindre coût.



En rapport avec le dvd :

# La critique du film sur Psychovision
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