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Walter Paisley 99 % irradié


Inscrit le: 27 Nov 2004 Messages: 1332 Localisation: Place du Colonel Fabien
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Posté le: Mar Sep 26, 2006 8:27 am Sujet du message: [M] [Critique] Une Corde, un Colt |
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(pas trouvé de poster, par contre voici la couverture de la BO)
1969.
Origine : France / Italie
Genre : Western
Réalisation : Robert Hossein
Avec : Robert Hossein, Michèle Mercier, Guido Lollobrigida, Daniele Vargas...
Pour se venger du clan des Rogers qui exécuta son voleur de mari et brûla sa ferme devant ses yeux, une jeune femme fait appel à l'une de ses connaissances pour kidnapper la fille Rogers et la garder captive jusqu'à se que sa famille accepte de se plier à certaines exigences...
Ce western français ayant pour vedettes Michèle Mercier et Robert Hossein, soit les deux protagonistes principaux d'Angélique Marquise des Anges, se veut assez différent des westerns italiens de l'époque. Si une référence devait tout de même être citée, alors ça serait Le Grand Silence, de Sergio Corbucci, auquel Hossein (qui occupe également ici le poste de réalisateur) emprunte le penchant pour une sobriété assez loin des canons fixés par les films de Leone... Une Corde, un Colt n'est en effet pas du genre bavard, et les dialogues, déjà plutôt rares, se résument ici à des phrases prononcées d'une façon solennelle et plutôt monotone. Les regards en disent ici bien plus long que les paroles, ce qui plombe le film au moins à une occasion, lorsque les regards connivents de toute une troupe dissimulent la préparation une mauvaise blague de potaches ne justifiant aucunement une telle application dans la mise en scène. Mais hormis cette scène, il n'y aucune trace d'humour ici : le rythme du film est lent, très lent, à tel point qu'on se croirait parfois dans une tragédie théâtrale aux relents shakespeariens. L'intrigue est maigre, et Hossein mise avant tout sur son atmosphère pesante collant au deuil porté durant toute la durée du film par le personnage de Maria, veuve revancharde assez ambiguë. Car si ce film se distingue de toutes les productions western de l'époque, c'est également par un traitement des personnages radicalement différent : ici, il n'y à guère de bons et de gentils. La veuve et son messager cherchent certes la revanche, mais une revanche qui est elle-même basée sur une autre revanche, celle d'un vol qui a été commis contre les Rogers, des Rogers qui en d'autres occasions seraient passés pour la horde sauvage de service. Ici ce n'est pas le cas, et ils ne sont pas particulièrement pourris. D'autant plus que le film se déroulant pour une bonne partie dans un village fantôme (ce qui renforce encore davantage le côté monotone du film), il n'y a guère de crimes à perpétrer. Peu de violence et de fusillades à se mettre sous les yeux, donc. Y compris de la part du personnage incarné par Robert Hossein, cet espèce de mercenaire sorti de nul part et qui effectue sa tâche presque à reculons. La musique, lorsqu'elle est employée, ne tape pas dans le même credo que les atypiques musique d'Ennio Morricone composées pour Leone, et se contente de souligner, parfois un peu trop fortement, la désolation ambiante.
L'initiative de Robert Hossein est irréprochable. Son western est franchement beau, son point de vue innove, ses décors et sa photographie sont impeccables, que ce soit dans la gestion de la ville fantôme, dans les intérieurs ou dans les larges panoramas sur le désert... Oui mais voilà : l'intrigue est décidément trop mince et ne rend pas justice au style du film, qui dès lors pourra sembler pompeux et même parfois plutôt barbant. C'est dommage, car les westerns français comme celui-ci (les italiens sont en minorité, que ça soit dans le casting ou l'équipe technique - notons tout de même Dario Argento au scénario -) ne sont pas légions, et celui-ci aurait très bien pu créer une petite émulation nationale pour le genre.
5/10
Accroche : Western-grenouille |
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stebreizh Psycho-cop


Inscrit le: 25 Nov 2004 Messages: 516 Localisation: au bout du monde
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Posté le: Mar Sep 26, 2006 10:33 am Sujet du message: |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Jeu Nov 13, 2008 7:47 am Sujet du message: |
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Le western de Robert Hossein est sorti cet été chez l'éditeur Anolis dans l'anonymat...
Il n'en mérite certainement pas tant et peut se redécouvrir sans crainte.
"Une corde, un Colt" - 1968
Réalisé par Robert Hossein
Avec Robert Hossein, Michèle Mercier, Guido Lollobrigida, Daniele Vargas, Serge Marquand...
Scénario: Dario Argento & Claude Desailly
Synopsis:
Manuel apprend la mort de son ami auquel il venait rendre visite, tué lors d'une dispute avec une famille rivale. Il promet à sa veuve d'enlever la fille de ses ennemis...
Caractéristiques DVD:
Editeur: Anolis | Europe
Durée: 87 min
Format image: 1.78 (Anamorphic Widescreen)
Format audio: Dolby Digital 2.0
Langues: Français, Anglais, Allemand, Italien
Sous-titres: Allemand
#Bonus:
- introduction par le régisseur (39 sec)
- Une corde...un colt - docu (26 min)
- Des conseils de bricolage (29 min)
- L'office catholique et le film (3,10 min)
- Trailers allemand et italien
- Séquences titre, allemand, italien
- Article de magazine de 1998 (7:17 min)
- Galerie d'images (au nombre de 23)
- Filmographies de Robert Hossein, et de Michèle Mercier
- Credits
- 17 featurettes cachées
- Livret 12 pages (en Allemand)
*Sortie le 23/07/2008
Site de l'éditeur:
 _________________
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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flint Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Sam Fév 18, 2012 4:49 pm Sujet du message: |
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Bien aimé, dans l'ensemble, même si le film est très lent, sans véritable rythme, comme le soulignait Walter à l'époque.
Mais c'est amusant de voir les deux "héros" de la saga Angélique à nouveau réunis, dans un western spaghetti, ce qui était plutôt inattendu. Il y a quand même de sacrées gueules dans le film, à commencer par Serge Marquand, que j'ai toujours apprécié. L'histoire, il est vrai, est d'une simplicité et d'une banalité extrême, avec les ressorts de la tragédie shakespearienne (voire grecque, si l'on veut remonter plus loin).
L'interview de Robert Hossein est passionnante, et permet d'enterrer définitivement la présence de Dario Argento en tant que co-scénariste. Hossein est formel, Argento n'a pas bossé sur "Une corde, un colt". Par contre, Sergio Leone, oui, et c'est lui qui a filmé la fameuse scène du repas chez les Rogers, finissant avec le fameux gag qui dénote par rapport au reste du film, comme le dit Walter. Hossein était ami avec Leone, et il aurait normalement dû jouer dans "Pour une poignée de dollars", puis dans "Il était une fois dans l'Ouest". Mais Hossein était sous contrat chez Gaumont, et la boîte mit son veto les deux fois. Ce qui explique pourquoi Hossein voulait réaliser un western dans lequel il pourrait jouer.
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