Après les diptyques, "L'oeil Fée " et "Sept coeurs d'Arran", voici la cinquième aventure d'Algernon Woodcock ou plutôt le cinquième album de la série puisque l'ingénieux personnage n'apparaît pas dans cet album ! Que les fans ne s'inquiètent pas, cet album fait tout de même partie de la saga et il est surtout de la même qualité que ses prédécesseurs, à la fois sombre et pessimiste, peut-être même un peu plus.

Browne, le mystérieux inquisiteur qui malmenait Algernon dans Sept coeurs d'Arran, retrouve ici une jeune femme à la recherche de la même personne que lui : le mystérieux Alisandre le Bel, un fé qui aurait trahi les autres et posséderait le coeur de Keridwen, la reine des fées. Tous les deux cherchent à le tuer, mais ce duo ne semble guère s'apprécier, tout juste se tolérer, mais leur quête leur semble plus importante qu'eux.
Ce tome nous présente donc un fé renégat et manipulateur, probablement à l'origine des événements qui secouent l'autre monde, visiblement victime d'une malédiction qui fait de lui un vampire ! Enfin, c'est ce qu'on va découvrir au fur et à mesure de cette histoire qui introduit cet être sombre et machiavélique dans des événements qu'on a déjà croisé dans cette saga, mais dont on se demande ce qu'il vient y faire.
Cet épisode quitte même les terres du fantastique pour nous emmener dans celles de l'horreur et de la Dark Fantasy, que ce soit dans l'une des séances d'ouvertures où Alisandre reçoit une jeune femme dans sa triste demeure ou dans l'armée d'orc que n'aurait pas renié Sauron qui sert donc ce nouveau monstre. La mort est omniprésente dans cet album qui regorge de scène sanglante et de péripétie violente.
Cet album est donc plus sombre et noir que les précédents qui sont pourtant déjà loin d'être d'être de grandes séances de rigolades. Seulement, il avait une apparence plus légère et une façon de s'en aller dans le merveilleux qui les rendait un peu plus subtile. D'un coté, l'intrigue progresse et nous amène quelques nouveaux personnages, même si l'on se demande un peu ce qu'il cherche à introduire dans l'histoire.
Reste le dessin de Sorel qui est toujours aussi magnifique et propose des planches plus violentes, épiques et macabres les unes que les autres. De plus, le vampirisme y est abordé de manière originale, à la fois malédiction et bénédiction selon celui qui est touché. C'est sombre, c'est violent et c'est donc de la grande Bande-Dessinée à l'instar des autres albums de cette série qui en surprendra plus d'un.
Note : 9/10
Stegg
A propos de ce livre :
- Site de l'éditeur : http://www.editions-delcourt.fr/