Infirmière du régiment, L'
Titre original: L'infermiera nella corsia dei militari
Genre: Sexy Comedie
Année: 1979
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Mariano Laurenti
Casting:
Nadia Cassini, Lino Banfi, Paolo Giusti, Karin Schubert, Elio Zamuto, Alvaro Vitali...
Aka: L'infirmière de l'hosto du régiment
 

Mariano Laurenti est l'un des rois de la sexy comédie. Spécialisé dans la catégorie "lycéenne" avec des films tels que "La lycéenne séduit ses professeurs" (1979), "Les lycéennes redoublent" (1979) ou encore "La lycéenne fait de l'oeil au proviseur" (1980) ; il est aussi à l'origine du méconnu "La prof et les cancres" (1978) avec la délicieuse franco-italienne Edwige Fenech et de "L'infirmière de nuit" (1979) avec la célèbre Gloria Guida.

 

La "commedia erotica all'italiana", (mal) adroit mélange d'érotisme, de comédie et d'humour burlesque, est un genre aux arguments de vente incritiquables. Pour preuve, en ce qui concerne l'équipe de Mariano Laurenti, on retrouve Gloria Guida, Edwige Fenech ou encore Nadia Cassini, de magnifiques italiennes toutes en jambes, aux côtés des indéfinissables Lino Banfi et Alvaro Vitali. Le premier, cabotin en diable, a principalement exercé dans le domaine de la comédie de moeurs traditionnelle avant de se tourner dans le polisson. Ici, il incarne La Russa, l'obsédé-directeur d'une clinique psychiatrique (militaire ?) en passe de devenir fou.
Le second, à l'inimitable et éternelle bouille d'adolescent, a commencé devant la caméra de Fellini dans des films tels que "Fellini Roma", "Satyricon" ou encore "Les clowns", le maestro italien l'ayant remarqué alors qu'il n'était qu'un simple électricien, sans doute venu changer un fusible sur un plateau. Par la suite, il devînt une pointure et l'un des "piliers" de la sexy comédie, et il tourna avec les autres grands du genre : Massimo Michele Tarantini, Nando Cicero...

 

Dans "L'infirmière (de l'hosto) du régiment", Alvaro Vitali est donc un peintre fou, membre imminent et ô combien intéressant de l'asile où se déroule le film puisque Nadia Cassini, alors à la solde d'un agent, est ici une - fausse - infirmière à la recherche de tableaux volés...
Bien évidemment, cette dernière se devra de charmer notre brave docteur La Russa qui, lui, est plus que dépassé par les événements. En effet, entre un Napoléon, un explorateur et un Rommel en guise de patients, et, de surcroît, ses histoires de couple avec sa femme qui ne peut pas faire l'amour sans être enfermée, un bordel sans nom va vite s'emparer de l'asile.
"L'infirmière de l'hosto du régiment" enchaîne donc les gags mauvais, moyens et bons sans temps morts, avec une certaine maîtrise du "coq à l'âne" propre à ce type de production. De la séquence de la piqûre où Nadia Cassini est prise en cobaye à celle où La Russa se déguise en Joséphine de Beauharnais pour donner ses médicaments à Napoléon, des pièges typiquement "jungle" posés par l'un des fous à une "sortie plage" des plus surréalistes, il y en a décidément pour tous les goûts et, même si l'érotisme demeure très soft, les fesses de l'infirmière - Cassini - en raviront plus d'un. Celui y touchant le plus étant notre brave docteur La Russa (Lino Banfi, donc), les autres se contentant de gesticuler et de cabotiner autour.

 

Vous l'aurez compris, l'ensemble sent tout bon l'improvisation, et un certain bonheur "communicatif" d'être là et de faire le pitre. Alors bon, ça aura beau être un peu longuet, cette bobine du fin fond de la botte ritale a le mérite de témoigner de l'improbable manège que peut mettre en place une équipe incontrôlable qui, sans cesse, et quand il n'y pas le sou, invente et tente de hisser le film vers le haut. Et dans le même élan grivois, on y sent la revendication d'un esprit libertaire propre aux années 70 qui, pour ce qui est de l'Italie qui connaissait alors encore l'interdiction du porno (malgré l'écroulement progressif de la censure du Vatican), a pris un malin plaisir à contourner les interdits, aussi faiblement soit-il.
Aussi, la bonne surprise de ce film sera d'apercevoir, dans les premières minutes, l'allemande Karine Shubert ("Une femme spéciale", "La punition"), qui n'allait pas tarder à s'engouffrer dans les rouages du porno. Et, pour revenir à Nadia Cassini, la vedette du film, sa courte carrière serait le résultat d'une certaine tendance à être de mauvaise humeur sur les plateaux de tournage et, aussi, dû au fait qu'elle parlait très mal l'italien. Ainsi, elle était le plus souvent doublée dans les sexy comédies (sous peine d'être taxée de "mauvaise actrice"), que ce soit dans les versions italiennes ou françaises. Toujours est-il que son plus gros succès, dans le genre, reste "La championne du collège" de Giuliano Carnimeo.
Pour finir, a contrario de ce qu'indique le titre français du film, on notera l'absence totale de "régiment" dans le film. Et, si ce n'est l'accoutrement d'un ou deux fous de l'asile, rien ne vient le justifier. En fait, le titre n'est qu'une grossière publicité mensongère, issue de l'imagination sans faille des distributeurs français, souhaitant alors surfer sur la vague hexagonale à succès des films de bidasses à l'époque !

 

The Hard

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