Cinq gâchettes d'or
Titre original: Oggi a me... domani a te !
Genre: Western spaghetti
Année: 1968
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Tonino Cervi
Casting:
Montgomery Ford, Bud Spencer, William Berger, Wayde Preston, Tatsuya Nakadai, Jeff Cameron...
 

Un ex-taulard, à peine sorti de cabane, recrute quatre durs à cuir pour accomplir sa vengeance.
Il est désormais connu que Dario Argento, avant de devenir un réalisateur incontournable du giallo et du cinéma italien en général, traîna ses guêtres à la partie scénario, participant entre autres à l'écriture d'"Il Etait une Fois dans l'Ouest". En 1968 et 69, l'ami Dario aura de la suite dans les idées, puisqu'il fournira à deux réalisateurs différents deux histoires faites plus ou moins du même moule.
A Tonino Cervi celle d'un pistolero en quête d'hommes de main - dont Bud Spencer - pour se venger d'un bandit japonais, ce qui donnera ce "Cinq gâchettes d'or", et à Don Taylor celle de Peter Graves à la recherche d'hommes de main - dont Bud Spencer et un Japonais - pour dévaliser un train, ce qui donnera le sympathique et bien plus réussi "Cinq hommes armés".

 

 

"Cinq gâchettes d'or", basé sur un prétexte usé jusqu'à la moelle ayant et faisant toujours les beaux jours du western et du polar, n'est pas à proprement parler un classique du spaghetti et n'en a d'ailleurs pas l'étoffe. La faute à un problème de construction qui vient recouvrir une poignée de scènes pas vilaines du tout. En effet, "Cinq gâchettes d'or" n'en finit plus de commencer - une bonne heure - et une fois tous les éléments en place - les flingueurs recrutés, le méchant présenté, le pourquoi du comment expliqué -, semble décidé à ne plus vouloir finir. Le temps est un peu long dans "Cinq gâchettes d'or", et rien ou peu n'est fait pour maintenir un sursaut d'intérêt.
Les personnages sont à peine esquissés, et ne sont pas pensés en temps que membres d'un groupe mais comme des sortes d'électrons libres qui se croisent parfois au détour d'une scène. Le propre d'un film de groupe étant de voir les membres interagir entre eux et se compléter. Ce ne sera que rarement le cas.
Pourtant, "Cinq gâchettes d'or" comporte ses instants de bravoure. Si Montgomery Ford, personnage principal par la force des choses, fait grosso modo du sous-Django (costume compris), si Bud Spencer fait du sous-Bud Spencer (rôle consistant à être gros, manger beaucoup et en découdre dans des bagarres homériques), nous retrouvons avec plaisir William Berger, habitué plutôt aux rôles de notables véreux, qui campe un mercenaire coquet assez charismatique. Un personnage habile tant à la gâchette qu'au couteau, qui permettra un des meilleurs instants du film, partie de poker tendue terminant en fusillade.

 

 

Le final, placé dans un petit bois, lieu atypique pour un western, commence sous les meilleurs augures, installant une ambiance à la Rambo tandis que nos "Cinq gâchettes d'or" liquident discrètement une ribambelle de desperados. Hélas, cette belle ambiance finit par tourner court alors que ce dernier acte s'éternise et le tout se termine en un duel assez ridicule et mal foutu. Le jeu outré et cabotin de Tatsuya Nakadai, japonais et méchant de service, ne doit pas y être pour rien.
Western qui aurait pu facilement se tirer la couverture, "Cinq gâchettes d'or" s'avère un divertissement sympathique, bien que d’une conception pas toujours palpitante. Il rassasiera tout de même les amateurs à la recherche d'une dose de virilité, de poudre et de poussière, mais il y avait mieux à en tirer.

 

Le Cénobite Cinglé !
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