Killer Crocodile
Genre: Gore , Horreur , Agressions animales
Année: 1989
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Fabrizio de Angelis (sous le pseudonyme de Larry Ludman)
Casting:
Richard Anthony Crenna, Ann Douglas, Ennio Girolami, Bill Wohrman, Sherrie Rose, Julian Hampton, Van Johnson, John Harper...
 

-Regarde, qu'est-ce que c'est que ces engins ?

-Bon sang, des oeufs!

Ah, qui n'a pas un jour rêvé de se poêler une bonne paire d'oeufs en voyant ceux pondus par le crocodile géant de "Killer Crocodile", premier du nom ? Hein ? Certainement pas vous, et si vous lisez ces lignes, c'est surement pour en apprendre la recette.

 


Dans les Caraïbes, des activités peu recommandables mettent en péril l'équilibre de la jungle alentour. En effet, une entreprise déverse ses fûts toxiques dans les marais du coin. Les preuves du désastre en main, et prêt à ouvrir le procès, un groupe d'écolos des plus mémorables va rencontrer le fruit/fils de cette pollution : un crocodile géant.

Fabrizio De Angelis (camouflé ici derrière le pseudonyme de Larry Ludman) est un si grand amoureux de la nature qu'il ne le cache plus. Avec "Killer Crocodile", il nous propose un film au message clairement "é-co-lo-gi-que", et je ne peux dissimuler ma joie plus longtemps : quelle sympathie de sa part ! De la projection du film vous ressortirez changés et, non seulement Fabrizio le sait, mais il en est fier. Sa vieille gueule en bois d'Italie a malheureusement travaillé contre lui et, dans le fond, tant mieux, puisqu'il nous rassure plus qu'il ne nous met en garde! Oui, dorénavant, comment craindre la réaction de la faune et de la flore face à un éventuel non respect à son encontre, alors qu'on sait qu'il y aura toujours des gars comme Joe (Ennio Girolami, que l'on voit aussi dans "Les Guerriers du Bronx" et sa suite) pour tout comprendre et faire régner la loi ! N'est-ce-pas ?

 


Tiens, causons donc du Joe, ça nous permettra de creuser le sujet, et d'en arriver plus vite à la recette de cuisine des oeufs de crocodile. Joe, c'est l'gars qui t'repère un crocodile à 50 km à la ronde et qui te le tue en deux coup de dents. Après cela, il te jette un regard noir semblant dire "Tu vois fiston, c'est comme ça qu'on fait !», se frotte les mains sur sa chemise, renifle un bon coup, puis lâche un "Bon sang, j'en ai chié". Le pire, c'est qu'il a toujours raison. Véritable caricature (volontaire ?) poussée à l'extrême et pas inintéressante de ce genre de personnage que l'on retrouve à foison dans les films à grosses bébêtes, il ne nous aidera néanmoins pas des masses à garder un sérieux déjà bien lunaire devant "Killer (il est ?) Crocodile".

Effectivement, le problème majeur de ce film réside dans le fait qu'il n'y a pas grand-chose susceptible de retenir notre attention : acteurs rarement nécessaires, dialogues cons, cadence de croisière… En quelque sorte, on s'y ennuie tellement qu'on a, au générique de fin, déjà beurré la poêle pour y faire cuire les oeufs ramené par Joe. Bon, le problème se profilant à cette idée là, c'est que ce dernier va encore se la jouer et clamer avec sa voix de macho buté qui n'a pas encore mué : "Bon sang, j'espère qu't'as pensé aux patates ?!" Restons donc assis et profitons de chaque seconde que nous offre la vie (alléluia) pour nous délecter de cette ("beurk") copie des "Dents de la Mer"(pour votre information, il y a quelques donzelles errant sur le bateau à s'foutre sous la dent) et éviter les ennuis. Copie oui, car ici, en termes de "pompage" volontaire, on ne peut faire mieux. La bande originale, pour ne prendre qu'un exemple, quand elle ne se résume pas à une simple "musique d'ascenseur", s'avère une resucée des plus tristes, reprenant quasiment à l'identique l'original pour être ensuite saccagée à loisirs par quelques accords et notes rajoutés par ci par là, au bon gré du vent. Qu'importe, n'essayons pas d'entamer de procès, ce n'est pas notre affaire.

 

 

Allez camarades, même si à bord la disette semble de mise (on aura qu'à leur amener nos oeufs au plat), parlons des quelques restes subsistants. Tiens, la photographie par exemple : crade, poisseuse, et transpirante... on se croirait dans la jungle. Les mouches bouffent la pellicule, le sang s'y étale comme un gros crado, le soleil s'y imprime sans classe ; autant dire que les protagonistes sont tous emprunts d'un certain courage, et l'on admirera au passage cette volonté commune d'essayer de rendre le tout un peu plus crédible. D'ailleurs, pour ce qui concerne Monsieur le Crocodile et sans vouloir le charrier, ce dernier ressemble trait pour trait à une attraction dérobée dans un parc pour mômes, menaçant sans cesse de tomber en panne, déployant sa mâchoire à 180 degrés (j'suis sur que Joe m'aurait dit 178,6)... Tout porte à croire qu'il ait déjà servi sur moult oeuvrettes de bachi-bouzoucks du cinéma d'exploitation avant d'atterrir en toute fin de parcours sur ce tournage là. Finalement, Croco Coco se présente comme une bestiole relativement pépère qui, l'oeil vif et malin, en charmera plus d'un. Parlant d'yeux (doit être bon, ça, avec les oeufs), il y a quelques plans à peu près embarqués où l'on se retrouve à la place des siens (ça en jette hein ?). Les plans en question, bien que funs, voire agréables, sont néanmoins totalement loupés. Sinon, bah, c'est bon, il n'y a plus rien à bord.

 


"Killer Crocodile" est un très mauvais film avec un croco dedans. Un croco pas beau en plus. Encore heureux qu'il ait bon goût pour ce qui est du sexe féminin.

Fabrizio s'est donc quelque peu foiré, mais on l'en remerciera du fond du coeur. Pourquoi ? Parce que maintenant on connaît Jo, et ça, c'est pas rien !

 

The Hard
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