Rolls-Royce Baby
Genre: Erotique , Comédie
Année: 1975
Pays d'origine: Suisse
Réalisateur: Michael Thomas (Erwin C. Dietrich)
Casting:
Lina Romay, Eric Falk, Ursula Maria Schaefer, Roman Huber, Alexande Blazzoni, Kurt Meinicke...
 

1970 - Soledad Miranda, la compagne et muse de Jess Franco, décède dans un accident de voiture. Franco mettra du temps à s'en remettre (certains disent qu'il ne s'en est jamais remis), mais trouvera un regain d'inspiration grâce à sa nouvelle compagne, Lina Romay. Alors que Soledad avait une certaine classe et une prestance, la petite Lina Romay ne semblait pas faire le poids. Pourtant, c'était sans compter avec le caractère trempé de l'actrice et une forte propension à l'exhibitionnisme. Jamais Lina ne refusera de dévoiler son anatomie, même en fin de carrière alors que le temps avait fait son oeuvre. L'actrice n'étant plus très appétissante, elle n'hésite pourtant pas à s'exhiber dans les derniers délires de son compagnon, notamment "Lust for Frankenstein".

 

 

Il faut bien l'avouer, Lina Romay n'avait pas le physique d'une pin-up, mais ce qui aurait pu être un handicap se transforme en régal. Légèrement enveloppée, l'actrice possède, de par sa nature, un atout de poids : l'un des plus beaux postérieurs du cinéma d'exploitation (qu'elle mettra en valeur en réalisant un film surréaliste où son postérieur parle), une énorme paire de fesses qu'elle exhibera aux yeux de ses fans et du réalisateur en fonction de ses variations de poids et de sa coiffure. En effet, plus elle a les cheveux courts, plus elle grossit (comparez "La comtesse noire"et Macumba Sexual). Reconnaissable à son visage angélique, ses deux petites dents et son nez retroussé, elle deviendra l'icône d'une certaine libération sexuelle. Cette petite brunette deviendra même blonde pour le besoin de certaines productions, elle en profitera alors pour s'appeler Candy Coster (ou Lulu Laverne, pseudo de réalisatrice).

 

 

Son film le plus beau est sans doute "La comtesse noire", dans lequel elle apparaît au milieu du brouillard uniquement vêtue d'une cape noire et d'une énorme ceinture. Pourtant, c'est bien dans Rolls-Royce Baby que l'on trouve le plus bel hommage fait à Lina. L'actrice ne sera jamais aussi bien filmée que par Erwin C. Dietrich, scénariste et réalisateur, mais surtout producteur de son mari et aussi d'Antonio Margheriti. Un homme de goût, puisqu'il dirigera aussi quelques films avec Brigitte Lahaie ("Six Swedes on a Campus", "Six Swedes at a Pump", "Come Play with Me 3"...).
Ce qui fait la force de ce film, par rapport à ceux de son maître Jess Franco, c'est la simplicité et surtout une absence totale de prétention artistique et/ou expérimentale. Pas la moindre recherche esthétique ou baroque, le réalisateur filme son actrice... point barre. Lina n'a jamais été aussi féminine et sensuelle que dans ce film, où vulgarité et provocation semblent bannies. La nudité est abordée de manière totalement naturelle (naturaliste !) et empreinte de simplicité, l'approche idéale pour Lina qui est ici au sommet de sa beauté (loin des derniers films de Franco).

 

 

Le scénario-prétexte nous dévoile donc la fameuse Rolls-Royce Baby sous toutes les coutures, via l'une des spécialités de l'actrice : les séances de masturbation et de caresses ; une pratique qui devenait parfois interminablement pénible ou ridicule chez Franco (voir "Doriana Grey") mais qui ici, dans sa forme la plus simple et parfaitement épurée, transcende l'actrice. Elle devient tout simplement Lina la sulfureuse, l'impudique, l'exhibitionniste ; elle n'est plus l'esclave de son compagnon/réalisateur, voyeur impénitent qui sacrifie volontiers son égérie/compagne sur l'autel de la pseudo-création. Libérée des chaînes de son pygmalion, elle inonde le film d'un érotisme bon enfant, sans tabous mais jamais trivial, filmée sans prétention par un Erwin C. Dietrich (spécialiste du film érotique sous le pseudo de Michael Thomas) qui laisse simplement tourner sa caméra. Le film, sans aucun enjeu dramatique, ni véritable scénario, suit tout simplement son actrice et devient presque un documentaire à la gloire d'une femme ; Lina resplendit de plaisir, le visage souriant et gai, ce qui est plutôt rare car dans les Franco on a plus l'habitude de la voir grogner, tirer la gueule ou essayer de mimer un délire quelconque. Ainsi, Jess Franco utilise Lina pour extérioriser son oeuvre (quelquefois sans trop savoir où il veut arriver), alors que pour Dietrich (qui, n'oublions pas, est un producteur opportuniste) l'oeuvre c'est tout simplement Lina nue, belle et sans fioritures. Bref, voilà le film idéal pour faire connaissance avec l'actrice, en dehors du carcan franquiste.

 

 

The Omega Man

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