SX Tape
Titre original: sxtape
Genre: Horreur
Année: 2013
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Bernard Rose
Casting:
Caitlyn Folley, Ian Duncan, Chris Coy, Diana Garcia, Julie Marcus, Eric Neil Guttierez, Daniel Faraldo...
 

Adam est réalisateur ; Jill, sa petite amie, essaie de vivre de la peinture. Pour mettre un peu de piment dans leur relation, ils décident de réaliser une "sex-tape" dans un hôpital abandonné qui pourrait également servir de décor à la future exposition de Jill. Mais les choses ne se déroulent pas vraiment comme ils l'espéraient.

 

 

Sx Tape est le film punching-ball du moment. En effet, il est de bon ton de le démolir, surtout sur Internet (terrain de prédilection des langues de vipères et de la mauvaise foi). Il faut bien avouer que le film souffre d'un gros défaut, car l'hypothèse de départ est tout à fait fantaisiste. Le personnage féminin est une chaudasse (une coquine, comme dit pudiquement la bande annonce ! ) capable de faire l'amour n'importe où (cabine d'essayage, voiture...), y compris dans un bâtiment délabré et abandonné, donc synonyme de saleté. Tous le monde sait qu'il est impossible de trouver ce genre de femme dans le monde réel (sans payer en tout cas), alors que la plupart frôlent la crise de nerfs lorsqu'elles trouvent une tache sur un oreiller.
En plus, si elles ont le physique plus qu'agréable de Caitlyn Folley, comme disait Coluche : "Tu peux te la mettre sur l'oreille et la fumer après !" Et pour un found footage, c'est quand même un peu embêtant vu que la bande est censée décrire des événements réels. C'est aussi crédible que Kim Kardashian jouant dans Paranormal Activity , imaginez la grosse se faire violer par un Casper lubrique ! Mais puisque nous sommes aux Etats-Unis, pays où tout est possible, admettons qu'il existe des femmes à la libido volcanique, capables de forniquer n'importe où... Vive l'Amérique !
Une fois cette hypothèse admise, le script suit les déambulations insipides du couple, ce qui est aussi captivant que les bonnes vieilles soirées diapos de beau-papa. Mais jugeant que cela n'était pas suffisant, le scénariste, dans un retournement de situation hallucinant et d'une habilité rare, réussit l'exploit d'ajouter un autre couple à l'intrigue. Seulement voilà, ce dernier étant encore plus abruti que le précédent, il va s'amuser à faire l'inverse de toute personne saine d'esprit. C'est-à-dire retourner dans l'hôpital juste après l'agression du premier couple. Logique, non ?

 

 

Avec un script aussi mince, il n'y avait que deux possibilités : sauter à pieds joints dans le sang et la provocation, ou choisir la suggestion du faux reportage. Le réalisateur choisit donc la deuxième solution et privilégie l'atmosphère parfois putride et les déviances suggérées. Même si par moments il se lâche quelque peu (comme cette fixation sur la fellation ), via certaines scènes parfois scabreuses comme l'accouchement d'un foetus, dont on ne saura jamais si ce n'était pas simplement une grosse crotte ! Pour le reste, le réalisateur se contente d'utiliser les grosses ficelles du genre, c'est-à-dire anesthésier le spectateur avec des scènes d'une incroyable futilité (les bavardages du couple, les visites interminables dans les couloirs) avant de balancer son effet choc. Le système est efficace mais finit par lasser. C'est là que réside le principal défaut du genre et sa limite, le fait qu'il n'ait aucune viabilité dans le temps. Bref, on se fait chier pendant 1h20 pour quelques séquences parfois complètement artificielles, comme le final faussement choc qui pue le rajout de dernière minute, tant il anéantit tout ce que le spectateur vient de voir.

 

 

Ce qui semble avoir foutu les boules à pas mal de personnes, c'est que le film n'est pas l'oeuvre d'un pseudo-réalisateur pêché sur internet et amateur de "You Tube", mais bien de Bernard Rose, auteur du fabuleux "Candyman" avec la non moins fabuleuse Virginia Madsen. Bon, c'est vrai que Barry Levinson a prouvé avec "The Bay" qu'il y avait moyen de réaliser un bon "found footage", mais qu'il fallait un tant soit peu d'implication. Contrairement à Levinson, qui avait choisi la piste du faux reportage (avec multiplication des supports et de points de vue), Rose choisit en grande partie l'unique point de vue du petit ami, sauf quelques minutes au début qui anéantissent tout suspense puisqu'on apprend d'emblée la mort de ce dernier, et un petit extrait d'une cassette de surveillance de l'hôpital à la fin où l'on devine ce que les médecins faisaient subir à leur patiente (en fait, la meilleure séquence du film !).
Il est vrai qu'un tel projet au titre aussi racoleur que son affiche se vend tout seul, même s'il ne répond pas toujours aux attentes des spectateurs (du cul et du gore). Il est donc presque inévitable que le réalisateur ne fournisse que le minimum syndical, parfois avec efficacité mais sans réel génie. Seulement, quand on s'appelle Bernard Rose, et que l'on a derrière soi des films comme "Candyman" ou Paperhouse, on se doit de fournir un peu plus que le minimum demandé. Le film en lui-même n'est pas pire ou meilleur que tous les autres du même genre, mais de nombreuses personnes ont été déçues par le travail de Rose, d'où un véritable lynchage critique.

 

 

En résumé, si vous n'aimez pas le found footage, évitez ce film qui ne vous réconciliera pas avec le genre. Par contre, si vous êtes amateur, vous pourrez sûrement y trouver votre bonheur.

The Omega Man


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# La fiche dvd Wild Side de SX Tape

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