Death Machines
Genre: Action , Arts Martiaux
Année: 1976
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Paul Kyriazi
Casting:
Ron Marchini, Michael Chong, Joshua Johnson, Mari Honjo, Ron Ackerman...
Aka: Machines à tuer (titre français Canadien) / The Executors / Die Todesmaschine
 

Produit et interprété par Ron Marchini (spécialiste des arts martiaux, notamment du renbukai), le film devait permettre à l'athlète de lancer sa carrière d'acteur aux Etats-Unis après une tentative ratée aux Philippines (Murder in the Orient). Le film se devait donc d'être plus qu'un simple "kung fu movie". Dans un sens, le but a été atteint mais peut-être pas comme l’espéraient les initiateurs du projet.
Le succès du film fut tellement négligeable que le brave Ron se lança dans l'écriture de livres sur le renbukai. Il ne retournera devant les caméras que dix ans plus tard. Pourtant, sur le papier, le concept Death Machines avait l'air plutôt enthousiasmant. Une organisation secrète transforme trois spécialistes des arts martiaux (un blanc, un noir et un asiatique) en tueurs invulnérables. Leur mission sera d'éliminer les cibles que leur indiquera Miss Lee, une sorte de Fu Manchu féminin aux perruques aussi improbables que sa garde robe.

 

 

A la lecture de ces quelques lignes, on aurait pu s'attendre à un petit film d'action soigné et rigolo, mais sûrement pas au délire déviant qui en résulta. Car les instigateurs du projet se sont donnés comme seul objectif de livrer une scène d'action de manière chronologique, ceci en dépit du bon sens ou d'une quelconque cohésion scénaristique. D'ailleurs, le scénario part carrément en quenouille au milieu du film, le scénariste se rendant compte qu'il n'y avait pas de héros ! Illico, il en balance un, désigné parmi les figurants. Comme l'inspecteur Clouseau, le pauvre aura toujours une longueur de retard sur l'intrigue.
Qu'importe car le script, suivant l'inspiration du moment, nous offre toute une série d'exécutions aussi diverses que variées (avariées ?) : un quidam écrasé par un bulldozer dans une cabine téléphonique, un autre précipité dans le vide, un avion explosé au bazooka ...

 

 

Le film veut clairement en mettre plein la vue mais n'as pas toujours les moyens de ses ambitions.
Qu'importe, l'équipe trouvera toujours une astuce. Ainsi, pour le commissariat, un bureau paysagé fera l'affaire ; avec quelques figurants on y verra que du feu ! Un homme est jeté dans le vide ? Pas de problème, on filme les tueurs faire semblant de le balancer du toit, et grâce à un habile montage on le voit atterrir sur le capot d'une voiture sans l'abîmer. Sans parler de l'attaque du dojo, que personne ne semble avoir eu l'idée de chorégraphier et qui devient un monumental bordel, où les figurants courent dans tous les sens.
Dans une autre séquence anthologique, un tueur mafieux (le plus malchanceux du cinéma d'exploitation) trouve une statuette dans son plat de pâtes avant de voir débouler un camion dans le restaurant. A peine remis de ses émotions, il tombe nez-à-nez avec deux des tueurs, dont l'un tient en main un panier en osier alors que l'autre brandit un sabre. Cut ! Dans la scène suivante son patron, en train de manger avec la fameuse madame Lee, reçoit le fameux panier... et devinez son contenu !

 

 

Inutile de préciser que l'interprétation est au diapason de l'ensemble, c'est-à-dire complètement décalée. On a l'impression que les acteurs se battent au ralenti, les trois tueurs ne disent pas un mot de tout le film excepté Ron Marchini... pour hurler de douleur lors d'une scène hilarante, pendant que ses deux coéquipiers tentent d'être plus ou moins impassibles (avec un Joshua Johnson qui ressemble au comique Martin Lawrence, cela n'aide pas vraiment). Madame Lee grimace comme un hamster en train de grignoter une noisette, les policiers sont patauds et le héros se demande ce qu'il fait dans cette galère (nous aussi, d'ailleurs !). Pour ma part, la palme revient à notre hamster jovial, alias Madame Lee, une vraie actrice aussi sexy qu'un poireau mais qui nous la joue vamp dans la plupart de ses scènes. Il faut la voir essayer de séduire l'un de ses tueurs, ou s'apercevoir qu'il en manque un (surréaliste) et gifler son bras droit.

Il serait dommage de ne pas évoquer le visuel tout a fait irréaliste de l'affiche que l'on retrouve dans un générique animé et qui en fait une véritable curiosité. Tout le monde se demande encore quelle est la véritable signification de la chose (une pyramide métallique armée de dents). Le tout fait très science-fiction mais n'a que peu de rapport avec le sujet du film, ce qui explique peut-être le fiasco de l’oeuvre.
Ce qui est étrange, avec ce genre de film, c'est le capital sympathie qui s'en dégage, et cela malgré une intrigue absurde, des invraisemblances à la pelle, des combats lents et sans chorégraphie, une affiche racoleuse et une interprétation digne d'un porno suédois. Cela fait partie des petites choses de la vie totalement puériles et régressives mais qui mettent de bonne humeur, comme mater le string de sa collègue de bureau qui dépasse de son jean chaque fois qu'elle s'assied.

 

 

The Omega Man

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