Etrangleur invisible, L'
Titre original: Invisible Strangler (1976) / The Astral Factor (1984)
Genre: Fantastique
Année: 1976
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: John Florea
Casting:
Robert Foxworth, Frank Ashmore, Stefanie Powers, Sue Lyon, Elke Sommer, Mark Slade, Alex Dreier...
 

Interné pour avoir étranglé sa mère, Roger Sand s'évade d'une institution réservée aux criminels fous pour s'employer à tuer ceux qui ont témoigné contre lui. Des policiers sont chargés de le retrouver avant qu'il ne fasse des victimes...

 

 

Voila un film qui à l'époque de sa sortie en vidéo m'avait particulièrement intrigué, une jaquette hideuse (mais qui reprend fidèlement les scènes-clés du film), un gimmick improbable ("Le silence peut vous tuer") et des photos de Stefanie Power et Elke Sommer sur la jaquette (on a l'impression qu'elles viennent d'un autre film mais pas du tout !). Je ne me doutais pas de l'aberration qui se cachait derrière un tel paravent. A l'origine, nous avons un film tourné en 1976 mais qui ne sortira qu'en 1984 (avec un nouveau titre, une nouvelle bande son et quelques bidouillages), pour être exploité en vidéo. Un film qui reste huit ans sur les étagères a rarement l'occasion de se bonifier et il est presque certain que sans l'essor de la vidéo et une demande en hausse constante d'inédits, il serait resté à ramasser la poussière. Pourtant le script n'est pas inintéressant, avec son meurtrier qui maîtrise la projection astrale et l'invisibilité, on pouvait s'attendre à un délire façon "Orloff et l'homme invisible" (Verhoeven s'est bien laissé aller sur "The Hollow Man" !) mais rien de tout cela ici. Nous avons une brochettes d'actrices, particulièrement mal exploitées, qui essaient de mimer le mieux possible la strangulation par un homme invisible (mais sans direction d'acteurs elles sont ridicules) et un brave policier qui essaye d'arrêter le tueur (mais sans direction d'acteurs il est ridicule). Le script emprunte quelques éléments au classique de James Whale et la pathologie du tueur est fortement inspirée par un certain Norman Bates (Maman j'ai envie de te [biffer la mention inutile / embrasser / étrangler / sodomiser / les trois] ), bref encore du recyclage. Le réalisateur est un habitué des séries télé : "Daktari", "Bonanza" ou "CHiPs" d'où cette patine dans les décors (qui ressemblent... à des décors !) et l'éclairage typique des années septante, ce qui implique aussi une camera statique et des effets très spéciaux.

 

 

Pour sa ressortie en 1984 le film a subi un petit lifting avec un nouveau titre, un nouveau générique et des scènes retournées et ajoutées alors que d'autres sont supprimées. Ainsi, tout le début est remanié : dans la version originale le tueur se fait tabasser par un gardien qui se moque de lui, il décide donc de s'éclipser et de disparaître sous les yeux incrédules d'un autre prisonnier. Cette altercation disparaît dans la version 1984 et surtout l'autre détenu change complètement de tête. On avait aussi droit à un flash-back où l'on découvrait les rapports particuliers du tueur avec sa mère ainsi que son meurtre, scène assez cocasse dans sa manière d'être filmée comme un porno chic des années septante. Cette séquence relativement perturbante passe aussi à la trappe pour être remplacée par une scène dans un cimetière où le tueur nous refait le coup du flash-back mais en noir et blanc (et avec une nouvelle actrice beaucoup moins MILF dans le rôle de la môman !) cette fois avec quelques effets spéciaux en plus. Il n'y aura plus trop de bidouillages avant la fin où notre tueur est abattu pour enfin apparaître (nouveaux effets 1984) et disparaître dans le cosmos (autre effet 1984), sous le regard incrédule de la police.

 

 

Le tueur est interprété par Roger Sands, croisement improbable entre une endive (pour le charisme) et un Yorkshire (pour la coiffure), il est surtout connu pour son double rôle des jumeaux Martin & Phillip dans la mini série "V" et sa suite "V: The Final Battle". A ses côtés, Robert Foxworth, un acteur assez reconnaissable des années 70-80, qui a écumé le cinéma ("Damien: la Malédiction 2", "Les naufragés du 747", Prophecy), comme la télévision ("Falcon Crest"). Toujours en activité, il prête sa voix à un robot des "Transformers".
Mais l'intérêt majeur du film est de nous proposer trois actrices en pleine beauté dont les carrières sont aussi différentes que leurs genres mais qui les mèneront au même point : la série B. Commençons par la cadette, Sue Lyon (née en 1946) qui fut choisie par Kubrick pour interpréter le personnage éponyme de son adaptation du roman de Vladimir Nabokov, "Lolita". Si elle enchaîna sur quelques réussites "La Nuit de l'iguane", sa carrière décroît pour finir dans des séries B de Charles Band ("Crash", "Destruction planète Terre"). Amère, elle déclara récemment que le film de Kubrick "avait causé sa destruction" ! De son côté, Stéfanie Power (née en 1942) ne manque pas de charme, elle se fait remarquer en interprétant la sœur de Lee Remick dans "Allo Brigade Spéciale" (1962). En 1966, elle devient "The Girl from UNCLE", le spin-off de la série "Des agents très spéciaux", c'est le début d'une fructueuse carrière à la télévision avec en apothéose la série "Pour l'amour du risque". Elle tournera un nombre impressionnant de téléfilms, ce qui ne l'empêchera pas d'apparaître dans quelques rôles au cinéma ("La Chevauchée des sept mercenaires", "Le Mannequin défiguré", "Un Nouvel amour de Coccinelle", etc.)

 

 

De son côté, Elke Sommer (née en 1940) fut l'une des égéries du cinéma d'exploitation européen avant de tenter sa chance à Hollywood (Plus féroce que les mâles, "Quand l'inspecteur s'en mêle", "Pas de lauriers pour les tueurs", etc.) Particularité de l'actrice, on peut dater sa carrière via sa coupe de cheveux, elle arbore ici sa fameuse coupe au bol qui caractérise cette période de sa carrière, juste après les "Dix petits nègres".

"Mais... mais qu'est ce que c'est que ce film ? Mais c'est d'la merde ?! - Non, c'est kloug" comme dirait l'autre. En effet, il se dégage de cette petite production un "je-ne-sais-quoi" qui retient l'intérêt. Certes, Elke Sommer change de tenue (pas toujours de bon goût ) presque à chaque plan et on aperçoit la raie des fesses de Stefanie Power de manière subliminale, mais l'ensemble se regarde avec une certaine curiosité et perplexité, comme lors du final où Robert Foxworth arrose un escalier avec son M16, alors que l'on peut voir la silhouette du tueur se dessiner dans certains plans. On a l'impression que le réalisateur est hors propos une fois sur deux et essaye de se dépatouiller d'un script pas toujours très cohérent : le tueur invisible s'habille par exemple d'une combinaison de plongée plutôt voyante pour assassiner une de ses victimes sur un bateau !

 

 

The Omega Man

 

En rapport avec le film :

 

# A gauche la version 1976 / A droite la version 1984 :

 

 

 

# Flashback version originale 1976 :

 

 

# Flashback version 1984 N&B :

 

 

 

# Version 1984 avec quelques effets spéciaux en plus :

 

 

 

# Pour info, la version qui fut exploitée chez nous est bien l'originale de 1976, et non celle de 1985 comme l'indique fièrement (et à tort) la jaquette :

 

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