Batwoman
Titre original: La mujer murcielago
Genre: Fantastique , Action , Aventures , Lucha libre
Année: 1968
Pays d'origine: Mexique
Réalisateur: René Cardona
Casting:
Maura Monti, Roberto Cañedo, Hector Godoy, David Silva, Armando Silvestre, Crox Alavarado, Jorge Mondragon...
Aka: Batwoman – L'invincibile superdonna
 

Bien bâtie mais néanmoins sexy, Batwoman affronte l'ennemi jusqu'à ce qu'il batte en retraite. Plus agile qu'un bateleur, elle ne s'avoue jamais battue. Entre deux bastons contre un bataillon d'adversaires, elle prend le temps de batifoler. Elle use de la ruse plus que de la batte, et même lorsqu'un savant fou crée un poisson bâtard pour la kidnapper, la belle ne perd pas son sang-froid. Batwoman... elle est bath !

Entre "The Wild World of Batwoman" ("zéderie" US de 1966 où Batwoman flanquée de ses bat-girls combattait le mal entre deux jerks endiablés) et "Batwoman and Robin" (production philippine de 1972), le réalisateur mexicain René Cardona réalisa en 1968 La mujer murcielago, soit, en traduisant littéralement : la femme chauve-souris.

 

 

Soyons clair, notre Batwoman n'a pas ici le moindre pouvoir, à part celui de séduction. Mais bon, elle ne l'utilise (et encore, avec parcimonie) qu'en compagnie de son partenaire, l'agent spécial Mario Robles. Batwoman, dont l'identité reste secrète pour des raisons évidentes, est une femme jeune, belle et fortunée (encore une qui est née avec une cuiller en argent dans la bouche, comme disait ma grand-mère) ayant décidé de consacrer sa vie à la lutte contre le crime. Sportive accomplie, elle pratique la lucha libre, l'équitation, le tir, la plongée sous-marine et le curling (une erreur s'est glissée dans cette énumération, saurez-vous la trouver?). Seules deux personnes connaissent son identité réelle, plus quelques dizaines de milliers de téléspectateurs.

C'est après que le corps d'un lutteur ait été repêché dans la mer, portant à cinq le nombre de sportifs tués dans d'étranges circonstances (on leur a extrait la glande pinéale) que la police, dépassée par les événements, décide de faire appel à Batwoman pour leur prêter main forte. Celle-ci débarque donc tout naturellement à Acapulco, en parachute.

 

 

Pendant ce temps là, au large de la baie, le navire Reptilicus a jeté l'ancre. A son bord, le docteur Williams se livre à d'étranges expériences, flanqué de son assistant contrefait Igor (un prénom original pour un serviteur hideux de savant fou, vous en conviendrez). Williams s'est mis en tête de créer un homme-poisson invulnérable. Dans ce but, il a besoin de cobayes, en l'occurrence des sportifs émérites.

Nous allons régresser et retourner à l'aube de l'évolution, et nous allons créer à l'image de nos premiers ancêtres la créature humaine amphibie ! Affirme-t-il non sans fierté, accompagnant sa tirade d'un rire gras et hystérique, comme tout bon scientifique ondulant de la toiture. Cette hilarité irrépressible est d'ailleurs communicative, ne manquant pas de faire rire ce brave Igor, même s'il n'a rien compris (bien fait, il n'avait qu'à mieux bosser à l'école).

 

 

Vous l'avez compris, Batwoman sent bon le serial et le second degré, pour notre plus grand plaisir. Quelle joie de voir une femme sexy pratiquer le catch, affronter une bande de bras-cassés, un scientifique azimuté et, surtout, cet homme-poisson au costume grotesque digne de celui visible dans "Le monstre du marécage" de Rafael Baledon (1956). Bien évidemment, le film de René Cardona lorgne ouvertement vers "L'étrange créature du lac noir" de Jack Arnold (1954), en y intégrant un émule du Docteur Frankenstein et des passages quasi-obligatoires de lucha libre (toutefois peu nombreux).

René Cardona (1906-1988) fait partie des grands réalisateurs mexicains de la première heure. Il fut particulièrement actif des les années '30 et, comme pas mal de ses confrères, s'intéressa à bien des genres cinématographiques. Dans le domaine de l'horreur/fantastique, on lui doit notamment La llorona (1960), "Sex Monsters", Night of the Bloody Apes, "Santo et le trésor de Dracula" ou encore L'incroyable Professeur Zovek.

 




C'est donc Maura Monti qui endosse la panoplie de Batwoman. Cette fort jolie femme, née en Italie en 1942, vécut une partie de son enfance au Venezuela avant de migrer vers le Mexique. L'actrice y fera toute sa carrière, jouant dans "Superman contre l'invasion des martiens", "Santo et le trésor de Montezuma" et "Las vampiras" (au côté de John Carradine).
Son ennemi dans le film qui nous concerne ici, le docteur Williams, est incarné par un vieux briscard en la personne de Roberto Cañedo (1918-1998), aperçu entre autres dans "Le trésor de la Sierra Madre" et "La fièvre monte à El Pao".

Tourné en partie dans les studios de Mexico, en partie dans la splendide baie d'Acapulco, Batwoman est un film sans surprises quant à sa structure narrative mais hautement divertissant, bercé par une musique lounge très entraînante. Pour l'anecdote, on relève une scène où le chef des bandits aux ordres de Williams se fait passer pour un vendeur de billets de loto infiltré dans le gymnase (où se réunissent les meilleurs lutteurs de la région), une idée reprise à Fernando Mendez dans "Le monstre sans visage" (1957).

 

 

Entre deux bagarres, poursuites ou élucubrations du scientifique, le spectateur est convié à un intermède "beach party", un combat de catch à quatre féminin, et à un moment fort du film : Batwoman en nuisette kidnappée par le monstre !

A l'heure où les films de super-héros se suivent et se ressemblent, où les effets spéciaux masquent difficilement les carences de scénarios anémiques, qu'il est bon de se replonger dans ces oeuvres d'un autre temps, comme ce Batwoman, et de boire les paroles du très méchant Docteur Williams :
On partira pour un autre pays et on créera par dizaines ou centaines des spécimens d'hommes-poissons, et on contrôlera tous les océans du monde.

 

 

Flint



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