Détour
Genre: Film noir
Année: 1945
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Edgar G. Ulmer
Casting:
Tom Neal, Ann Savage, Claudia Drake, Edmund MacDonald, Tim Ryan, Esther Howard...
 

Pianiste de bastringue à New York, Al Roberts vivote paisiblement, entretenant une relation amoureuse avec la chanteuse du même club. Dénué d'ambition, il tombe de haut lorsqu'elle lui annonce qu'elle quitte la ville pour tenter sa chance à l'autre bout du pays, à Hollywood... Après quelques jours de cette séparation forcée, Roberts se décide à tailler la route pour la rejoindre, le pouce levé pour être pris en stop et traverser l'Amérique d'est en ouest.
Commence alors une lente descente aux enfers qui ne le mènera pas à sa dulcinée mais à sa perte, lui faisant d'abord croiser la route d'un nommé Haskell, homme sulfureux, bookmaker ou escroc, aux mains couvertes d'entailles causées, comme il le dit lui-même, par les griffes du "plus dangereux des animaux": une femme.
Après une mort naturelle d'Haskell qui pourrait sembler plus que suspecte aux flics, Roberts va rapidement se retrouver dans les vêtements du mort et au volant de sa voiture, commençant une course vers L.A. pavée d'angoisses et de la peur d'être arrêté. Mais ses véritables ennuis ne font que commencer...

 

 

En prenant en stop une jeune femme à l'air farouche prénommée Véra, il va rapidement réaliser que la malchance était de son côté dès le début, tombant sous l'emprise d'un être malveillant et sans pitié. Une femme fatale.
Film noir d'une durée très courte, 68 minutes, Détour vaut le détour justement pour ses personnages aux prises avec une destinée inexorable et brinquebalés par des coups du sort peu enviables. Roberts raconte une bonne partie du film à la première personne, en voix off, laissant percer sa faiblesse qui le voit démuni du début à la fin face à l'adversité et clairement pas au niveau d'une créature féminine d'une toute autre envergure.
L'air constamment perdu et désemparé de Roberts contraste avec l'intensité et la détermination de celui de Véra la tigresse. Et ce couple formé par les circonstances va suivre un chemin parsemé d'embûches vers un dénouement qui fait la marque des films noirs : tragique et sans issue. Ce détour est décidément une impasse...

 

 

Et pourtant... Pourtant, il aurait pu en être autrement, la fin "morale" du film ayant été, paraît-il, imposée par des studios qui ne pouvaient permettre à un homme ayant des morts sur la conscience d'avoir un avenir loin des barreaux des prisons ou de la corde du bourreau... Ne serait cette fin en queue de poissons qui tourne un peu court, Détour est une réussite du film noir, portée par ses acteurs et par la densité d'un noir et blanc si caractéristique du genre.

 

 

Note : 8/10

 

Bigbonn
A propos du film :

# Tom Neal le héros malchanceux de l'histoire a eu une fin de vie proche de celle de son personnage ; il fut condamné à dix ans de prison pour homicide involontaire envers sa femme. Relâché au bout de six années, il décédera peu de temps après d'un arrêt cardiaque...

# Détour est une série B dont le budget avoisine les 30000 dollars.

 

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