Fantômes de Sodome, Les
Titre original: Il Fantasma di Sodoma
Genre: Horreur , Esprits
Année: 1988
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Lucio Fulci
Casting:
Claudio Aliotti, Maria Concetta Salieri, Robert Egon, Jessica Moore, Sebastian Harrison....
 

1988 est une belle année pour Lucio Fulci, lequel, malade, enchaîne notamment un Zombi 3 de grande mémoire, qu'on devrait davantage selon la légende au Troll Bruno Mattéï. En parlant de ces années-là je me demande dans quelle mesure Fulci ne s'était pas transformé en Bruno Mattéï, vu la qualité de ses productions et ce ne sont pas ces Fantômes de Sodome qui vont nier ce triste constat, vu qu'ils sont tellement chiants à mourir, que je ne vais pour le coup, pas me lancer dans une analyse longue et fastidieuse du vide qu'il recèle. Encore eut-il fallu que le vide soit beau, mais non, mais non, que tchi, il s'agit là d'une farce que l'on peut facilement contourner, voire éviter. Bref, les fantômes sont coincés dans la bobine.


1943, en France, durant la deuxième guerre mondiale et au sein d'une grande demeure bourgeoise isolée de Nice, des soldats allemands et quelques putains se livrent à de sympathiques et assez dantesques orgies, se faisant dans un même temps, filmer par l'un des officiers. Ceux-ci semblent prendre le plus grand plaisir à ces jeux pervers, les pratiquant, en même temps qu'ils projettent leurs films sur le mur du grand salon. Les orgies prennent fin subitement et tragiquement pour nos lascars dès lors que les alliés bombardent la France à tout va, ceux-ci n'étant alors pas épargnés.


1988, six adolescents partant en vacances se perdent et arrivant près de la dite demeure, décident d'y rester la nuit. Pas de bol, les hallucinations de chacun commencent à se succéder et dès qu'ils tentent de partir, ceux-ci s'aperçoivent qu'ils sont enfermés là contre leur gré, toutes les issues étant fermées de l'extérieur. Les voici condamnés à rester dans la demeure qui se révèle maudite, les fantômes du passé semblent ressurgir...

 

 

On ne peut pas dire que la dernière période de Lucio Fulci allant de 1983 à 1990 soit faste, même si à deux, voir trois exceptions prêtes, on y trouve quelques beaux restes (Demonia par exemple), on y trouve surtout une kyrielle de films qui vont du médiocre au lamentable, quand ils ne sont pas carrément désertés par son metteur en scène et ses techniciens. Fulci n'a plus la foi, et il n'y a qu'à citer ses productions d'alors, Conquest, 2072, les Mercenaires du futur, Aenigma, Zombi 3 et presque toutes les autres pour s'apercevoir que l'onirisme et le surréalisme d'autrefois sont alors devenus un filon que Fulci déroule sans imagination aucune, pondant les films les plus infréquentables qui soient. C'est donc ici le cas, passé un générique potable et les dix premières minutes de film mettant en scène les orgies nazies, le film n'a alors quasiment plus aucun intérêt. On en voudrait même au réalisateur romain d'y aller trop légèrement dans sa peinture de la décadence et si on n'avait pas droit à quelques nibards par ci, par là, on se ferait chier.


Une séquence pas trop mal à extraire du prélude, une scène où l'un des officiers après avoir allongé les jambes écartées l'une des putains consentante sur une table de billard, tente un beau coulé (terme de billard) entre les cuisses de la dame et dès lors que la boule arrive près du but, paf, les alliés lâchent leurs bombes, dans une transition relativement inspirée. Pareil pour un zoom arrière, qui laisse entrevoir la dite orgie de groupe dans le salon, offrant une petite photo de groupe assez sympathique.
Las, passé l'ouverture et dès lors que l'on arrive aux jours actuels, avec l'arrivée des jeunes gens en voiture, plus rien. Ou presque. Le scénario, en plus d'avoir été mille fois vu, est d'une inconséquence totale et on se surprend à rire devant tant d'inepties, si bien qu'il reste plus qu'à compter le nombre de nichons qui passent, pour passer le temps.

 

 

Le film prend des allures assez semblables au Demonia tourné deux ans plus tard, dans le sens où il implique des fantômes qui se re-matérialisent des années après leur mort afin de venir hanter ceux qui viennent les déranger dans leur sommeil. Au lieu de nonnes médiévales hantant des archéologues, c'est quasiment le même film que nous avons là, sauf que les officiers SS se substituent aux nonnes, la villa Niçoise, au couvent, et les archéologues, aux étudiants. Bref, copie conforme.
Alors sur quoi se rabattre ? Une partie de roulette Russe sans aucune tension dramatique, ce qui est un comble. Une Putain à demi décomposée (surtout les seins) qui invite l'un des étudiants dans son lit. Le "Nazillon filmeur" qui vient réveiller l'une des jeunes filles pour la gifler jusqu'au sang et lui faire l'amour ensuite (Celle-ci se réveillera au petit matin, du reste, pas trop traumatisée). Un autre étudiant jeté par l'un de ses amis du haut d'un escalier, sur lequel ce dernier se fracasse la tête. Puis un plan d'un des jeunes en pleine putréfaction, mais là, Fulci dépassent vraiment les bornes, tant c'est téléphoné d'une part et tant c'est mal fichu d'autre part, tandis le réalisateur s'obstine à tout montrer des effets spéciaux pourtant pourris. Le comble ? La fin. Chacun se réveille au matin, comme si de rien était ou tout juste à peine perplexe et même l'étudiant putréfié est en pleine forme, se fendant même d'une réplique qui laisse le spectateur sur le cul...
- "Que s'est t-il passé ?" lui demande l'un des jeunes.
- "Rien, juste une grande aventure" lui répond l'ex-putréfié.
Et là, les djeuns s'en retournent chez eux. FIN.
A contourner, et, quitte à choisir, voir Demonia, un peu plus fréquentable tout de même sur un postulat très semblable.

 

 

Mallox
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