Nikolaï est thanatopracteur, son frère Osip interprète le rôle-titre dans la pièce de théâtre "La Passion du Christ". Tous deux sont amoureux d'Anna, scientifique qui étudie le coeur de la Terre. Elle-même est amoureuse des deux et ne peut se résoudre à choisir. Lorsqu'elle découvre que notre planète est sur le point de succomber à une crise cardiaque, elle doit trouver de toute urgence une solution à son dilemme.

 

 

Du fin fond de Winnipeg, à la fin des années 1980, un réalisateur indépendant incroyablement talentueux et original commence à faire parler de lui. Le style de Guy Maddin est tout bonnement inimitable. Une sorte de (parodie de) cinéma expressionniste allemand, avec un penchant pour le fantastique/surréalisme et parfois l'homo-érotisme non dissimulé, et le tout pour des budgets ridicules. Surjeu des acteurs, bandes-son crépitantes et désuètes, décors théâtraux, pellicule abîmée, dialogues et narration sur cartons, éclairages instables, montage saccadé et volontairement erroné : tout est fait pour donner l'illusion qu'on est devant une oeuvre du début du XXe siècle à peine déterrée d'un grenier poussiéreux.
Projeté pour la première fois lors du 20ème Festival du Film de Toronto et acclamé par la critique comme par le public, The Heart of the World est l'introduction idéale à l'oeuvre de Maddin. Extrêmement rythmé, visuellement époustouflant, poétique, drôle et émouvant, ce court métrage vous transporte l'espace de quelques minutes dans un autre univers, hors du temps et de l'espace. Un moment de génie à côté duquel il serait dommage de passer si vous avez la chance de vous procurer une copie.

 

 

Note : 10/10

 

Princesse Rosebonbon