Manoir aux filles, Le
Titre original: Ragazza tutta nuda assassinata nel parco
Genre: Giallo
Année: 1972
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Alfonso Brescia
Casting:
Robert Hoffman, Pilar Velázquez, Irina Demick, Teresa Gimpera...
 

Un homme récemment acquéreur d'une assurance vie bien fournie est assassiné dans le train fantôme d'une fête foraine. Et c'est pas normal. Logiquement, la compagnie d'assurance dubite. C'est donc pour moins dubiter qu'elle envoie son meilleur enquêteur, qui aura pour tâche de draguer incognito la fille du décédé pour qu'elle le conduise malgré elle dans son manoir familial, où vivent ceux qui auraient eu un mobile pour assassiner le vieux. C'est à dire l'épouse de ce dernier, et son autre fille. Plus le personnel. Mais, soudain, on ne comprend plus : un tueur va frapper dans le manoir !

 

 

Attention, giallo bien pourri, caché sous un titre original qui ne manque pas de culot : "Fille toute nue assassinée dans le parc". Référence à une scène de meurtre qui ne saurait d'ailleurs absolument pas résumer ce que contient le film. Car ce qu'il contient, c'est plutôt léger. Le côté giallo est très mince : quelques scènes de nuit, avec un tueur filmé au niveau des pieds ou encore en vision subjective, qui va menacer la vie des protagonistes féminins, souvent dans des déshabillés évocateurs ou bien en train de batifoler avec notre enquêteur dans l'écurie. Classique, avec des emprunts à l'imagerie du cinéma gothique, mais ce sont assurément là les meilleures scènes du film, malheureusement trop rares. Elles donnent en outre l'opportunité à Alfonso Brescia de verser dans l'érotisme, ce que le titre du film rendait tout de même inévitable.
Son casting féminin n'est pas pourvu de grands noms (encore moins de grandes actrices d'ailleurs), mais enfin il n'est pas désagréable à regarder. C'est toujours ça de sauvé. En revanche, on n'en dira pas de même pour tout ce qui sort des scènes giallesques et/ou érotiques, et qui plonge le spectateur dans l'univers mou d'une enquête mal écrite, qui se terminera par des révélations finales consternantes, tirées par les cheveux, et qui viendront rappeler au spectateur ce qui fut montré dans le pré générique et qui avait été oublié en cours de route. A part ça les personnages sont convenus au possible : la mère alcoolique, l'une des filles nymphomane et la dernière toute fragile et malade. Sans parler de Günther, le garçon d'écurie muet, au regard tellement antipathique qu'on se dit que ce gars là a des choses à cacher.

 

 

Ce ne sont pas tant ces stéréotypes en eux-mêmes qui sont gênants, mais c'est plutôt qu'employés tel qu'ils le sont, ils contribuent encore à appauvrir une intrigue déjà grotesque, expédiant vite fait les quelques moments croustillants pour mieux se concentrer sur la sacro-sainte enquête d'une fadeur à faire pâlir les policiers allemands et plombée par des incohérences flagrantes (en gros, après chaque nouveau meurtre, tout le monde fait comme si de rien n'était). Quant à la mise en scène de Brescia, elle présente quelques audaces dans le cadrage, tout comme en présente aussi le montage. Mais en vain, car le grand rien qui caractérise le film ne saurait se remplir par quelques orientations techniques vaguement originales. Le manoir aux filles est décidément un film sans saveur.

 

 

Note : 4/10

 

Walter Paisley
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