Meurtres au soleil
Titre original: Un Verano para matar
Genre: Polar , Action
Année: 1972
Pays d'origine: Espagne / France / Italie
Réalisateur: Antonio Isasi-Isasmendi
Casting:
Chris Mitchum, Olivia Hussey, Karl Malden, Raf Vallone, Claudine Auger, Gérard Barray...
 

Malgré un titre français aux effluves giallesques, nous sommes en présence en réalité d'un polar d'action, plus proche d'un "bronsonien" "Justicier dans la ville" que d'un "merliesque" "Rome Violente". La trame principale, on la connaît déjà : un bambin assiste au tabassage de son père par des mafiosos dans une piscine municipale puis à sa noyade forcée qui suit.
Vingt années ont passé mais la soif de vengeance répond toujours présente chez Ray Castor (oui oui, Castor, parfaitement) le blondinet devenu blondin. Le jeune homme (Chris Mitchum, moins expressif que Robert) est bien déterminé, non pas à construire des barrages avec ses dents imposantes mais plutôt à éliminer chaque responsable de la mort de Père Castor (qui n'aura donc pas eu le temps de lui raconter une dernière histoire).

 

 

Le début du film aligne ainsi trois séquences de justice expéditive en plein New-York, où Ray descend froidement au revolver ses cibles humaines devant une flopée de témoins, avant de repartir calmement chez lui, visiblement peu inquiété. Mais sa quatrième victime, Alfredi (Raf Vallone, excellent comme à l'accoutumée) expatrié au Portugal, va lui poser problème. Le bonhomme est entouré d'une véritable armada de gardes du corps et lorsque Ray s'apprête à le dégommer derrière son fusil à lunettes, il rate lamentablement son tir.
Alfredi à présent sur la défensive, Ray n'a plus d'autre choix que de trouver une alternative à sa vendetta : le kidnapping par exemple. Ainsi, il enlève Tanya (Olivia Hussey, éblouissante de beauté), la fille de dix-neuf ans d'Alberti, qu'il séquestre dans son repaire pour le moins saugrenu : une cabane flottante perdue en pleine mer.
Mais le rapport de force entre la captive et son bourreau laisse bientôt place à un fâcheux "Syndrome de Stockholm" qui va mettre en péril Ray. Epris désormais de Tanya, il hésitera lorsque l'occasion d'assassiner son père se présentera. Epargnera-t-il Alfredi par amour pour Tanya ? Accomplira-t-il jusqu'au bout sa vengeance ? Si j'ôte 18 de 14 tout en sautant à califourchon sur un skate-board pour unijambiste, combien restera-t-il de poireaux dans ma poche de derrière ? Autant de questions auxquelles je ne livrerais pas de réponse.

 

 

Cette co-production entre la France, l'Italie et l'Espagne, bien que manquant d'audace dans l'ensemble, a le mérite à la fois de dépayser (l'action se partage entre New-York, Madrid, Aix-en-Provence et Lisbonne) et de divertir suffisamment pour passer 90 minutes des plus agréables.
Quand le fiston Mitchum ne nous fait pas part de ses cascades en moto (chose qu'il perpétuera l'année suivante dans le prodigieux "Le bal du vaudou" d'Eloy de la Iglesia), l'équipe de Rémy Julienne est là pour prendre le relais, avec des carambolages et des poursuites automobiles relativement bien troussées, en particulier lors de la séquence prenant place dans les Arènes à Madrid.
Aux côtés de Mitchum, Raf Vallone et de la décidément trop splendide Olivia Hussey gravite une généreuse tripotée de seconds rôles coutumiers du bis : Karl Malden (qui nous offre ici un avant-goût de ce que pourra représenter dès l'année suivante son personnage du Lieutenant Stone dans la "nostalgisante" série "Les rues de San-Francisco"), Claudine Auger, Gérard Tichy, Victor Israel et Gérard Barray (également co-producteur du film).

Enfin, pour les admirateurs de Luis Bacalov, qui nous livre ici une brillante composition ultra-dynamique, il est quasiment indispensable de se procurer l'incontournable compilation de musiques de polars italiens "Beretta '70", dans laquelle figure "Summertime Killer", qui n'est autre que le thème à la rythmique imparable de "Meurtres au soleil", et que le fatiguant Tarantino a d'ailleurs repris pour les besoins de son "Kill Bill".

 

Throma
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