Big Bird Cage, The
Genre: Comédie , Women In Prison
Année: 1972
Pays d'origine: Etats-Unis / Philippines
Réalisateur: Jack Hill
Casting:
Anitra Ford, Pam Grier, Candice Roman, Sid Haig...
 

Troisième WIP cormano-philippin, troisième pour Pam Grier et deuxième pour le réalisateur Jack Hill après The Big Doll House. On ne change pas une équipe qui gagne ? Moui, ça reste à voir. Comme bien souvent, le père Corman a beau reprendre les mêmes techniciens et les mêmes acteurs pour composer une nouvelle fois dans un genre d'exploitation à la mode, il s'arrange tout de même pour varier un minimum les plaisirs.


Si The Big Doll House mettait en avant des femmes fortes dans une prison relativement classique et si Women in Cages insistait davantage sur les humiliations imposées par une matrone lesbienne (se rapprochant ainsi des recettes classiques), cette Big Bird Cage sort complètement du cadre de la simple prison, voire même du WIP. Ici, les prisonnières sont parquées dans un camp de travail au milieu de la brousse d'une république bananière à régime politique autoritaire et elles travaillent principalement autour d'un moulin, la fameuse Big Bird Cage. L'arrivée d'une nouvelle prisonnière ainsi que les révolutionnaires locaux, qui en ont marre de se serrer la ceinture et projettent d'aller libérer les femmes, viendront ajouter un peu de piment au microcosme du camp, où les détenues s'emmerdent tellement que l'une d'elles va jusqu'à voler une bouteille d'alcool à l'infirmerie la veille de sa libération (ce n'est qu'une des bêtises dont recèle le film, invraisemblable de bout en bout).

 

 

Poussant jusqu'au bout le concept de son propre Big Doll House, Jack Hill joue ici ouvertement la carte de la comédie, et il faut bien dire que les amateurs de sévices corporels en seront pour leurs frais, n'ayant à se mettre sous la dent qu'une pendaison par les cheveux, quelques nettoyages au jet d'eau et autres procédés jamais vraiment sanglant. Les principaux dirigeants du camp sont au nombre de trois : un vieux directeur, sorte d'Anthony Quinn rachitique qui gesticule dans tous les sens en gueulant comme un putois, ainsi que deux gros gardiens homosexuels et qui de ce fait se moquent pas mal des attributs de leurs détenues. Au grand dam de celles-ci, d'ailleurs, puisque leur plus grande souffrance ne vient pas des maltraitances mais bien de l'absence d'homme à se mettre entre les cuisses. Elles se revendiquent elles-mêmes salopes, se permettent de moquer gentiment leurs gardiens pendant qu'elles sont sous la douche, et malheur à celles qui se révéleront prudes.


Coup de chance, ce n'est pas le cas de Terry, la nouvelle détenue, qui avant même d'être emprisonnée déclarait tout de go à un pauvre bonhomme l'ayant kidnappé : "Tu ne peux pas me violer : j'aime le sexe !". Ces dames passent ainsi leur temps à se promener trop légèrement vêtues dans un cadre ressemblant plus au Club-Med qu'à un camp de travail. Baraquements en bambous aux fenêtres au large ouvertes, salle de repas en plein air, soleil permanent et même quelques activités dans la rivière, histoire de se baigner ! A cela il faut ajouter la présence de révolutionnaires à la petite semaine, menés par le couple Sid Haig / Pam Grier, qui se présentent aux spectateurs en se battant dans la boue, avant de se décider à infiltrer la prison, le premier en temps que gardien homo et la seconde en temps que détenue.

 

 

Nous ne sommes donc pas vraiment face à un WIP, mais face à une sexy comedy assez plaisante. Le casting est un sans faute, avec la sculpturale Anitra Ford, la tigresse Pam Grier, jusqu'au gros gardiens et même à une détenue à l'incroyable silhouette de coton-tige qui sera d'ailleurs pleinement exploitée lors d'une improbable tentative d'évasion à base de savon et de course-poursuite à la Benny Hill. Faut le voir pour le croire ! Il n'aurait plus manqué que la musique, encore que celle-ci soit des fois plutôt burlesque elle-aussi. Rien ni personne ne se prend au sérieux et même si les gags sont assez convenus dans l'ensemble, ils n'atténuent en rien l'enthousiaste frivolité d'un film qui mine de rien témoigne des tendances assez pro-féministes de la New World de ce début des années 70. Il y aura bien entendu quelques femmes passives et jouant les rabats-joie en affichant des gueules d'enterrement (en général ce sont celles qui sont "punies", comme quoi faut pas se laisser faire !), mais dans l'ensemble, les femmes sont ici des femmes de caractère, actives, avec un grand sens de l'humour. Au bout du compte, les révolutionnaires n'auront servis à rien, puisqu'elles prendront elles-mêmes les choses (y compris celles des gardiens) en main !

 

Note : 7/10

 

Walter Paisley

A propos du film :

# "The Big Bird Cage" a repris une partie des décors de "Apocalypse Now", tourné lui aussi aux Philippines (Coppola ayant suivi les bons conseil de son mentor Roger).

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