De la neige sur les tulipes
Titre original: The Amsterdam Kill
Genre: Polar
Année: 1977
Pays d'origine: Etats-Unis / Hong Kong
Réalisateur: Robert Clouse
Aka: Tuerie à Amsterdam / He jing die xie
 

Plusieurs trafiquants chinois se font assassiner. L'un d'eux, Chung Wei, contacte l'ancien agent des stupéfiants Quinlan pour qu'il serve d'intermédiaire avec le bureau des narcotiques. Un accord est obtenu en échange de renseignements fournis par Chung Wei, mais ceux-ci semblent faux. Quinlan est immédiatement soupçonné de jouer double jeu. De plus, Chung Wei est victime d'une tentative d'assassinat et disparaît. Quinlan, avec l'aide d'un de ses amis, part pour Amsterdam afin d'essayer de se disculper.

 

 

Pendant la grande époque du film de kung-fu, les Chinois découvrirent que leurs productions se vendaient beaucoup mieux à l'étranger si un acteur occidental apparaissait au générique. Ils décidèrent alors de se lancer dans diverses co-productions hybrides dans lesquelles intervenaient des stars locales et des acteurs occidentaux (Bruce Lee n'avait-il pas fait appel à Chuck Norris pour sa "Fureur du dragon" ?). Ces films n'hésitaient pas à mélanger les genres alors en vogue ou en perte de vitesse: le kung-fu et l'horreur ("Les 7 Vampires d'or"), le western et le kung-fu ("Blood Money"), le kung-fu et l'érotisme ("The Vixens of Kung-fu"), etc. Devant la demande de main d'œuvre étrangère (appelée "gweilo"), certains acteurs occidentaux sur le déclin ou des seconds couteaux à la recherche de vedettariat prirent sans hésiter leur ticket pour l'Asie, appâtés par de substantiels cachets. On découvrit alors avec surprise Richard Harrison dans des films de ninjas, Henry Silva dans un de ses rares rôles de gentil dans "Foxbat", la blonde Evelyn Kraft dans "Le Colosse de Hong-Kong", Stuart Whitman dans "Shatter" (co- production avec la Hammer) ou l'ex-James Bond George Lazenby jouer les utilités dans "Stoner" ou "L'Homme de Hong Kong".

 

 

C'est donc Robert Mitchum qui s'y colle cette fois, engagé par Raymond Chow, un transfuge de la Shaw Brothers qui fonda son propre studio, la Golden Harvest et devint l'heureux producteur de Bruce Lee et Jackie Chan. Chow n'hésita pas à renforcer son casting avec deux solides seconds couteaux: Bradford Dillman (héros de "Piranhas" ou de "Bug" et éternel second rôle des années septante) et Leslie Nielsen (une filmographie étonnante de "Planète interdite" à "Y a-t-il un flic pour sauver la reine ?"). Aux côtés de ces " stars invitées " on reconnaîtra pas mal d'acteurs chinois comme Billy Chan, membre de la fameuse équipe de cascadeurs de la Golden Harvest dirigée par Sammo Hung. Signalons aussi la présence de Keye Luke qui fut "Maître Po" dans la mythique série "Kung-fu" (personnage qui intervenait dans les fameux flashbacks ). Plus tard, il interprètera un autre personnage culte : Mr Wing le vieux marchand chinois des deux " Gremlins ".
Ne vous attendez pas à une débauche de scènes d'action, même si le film en contient quelques-unes, nous avons plutôt affaire ici à une nébuleuse histoire de trafiquants qui va mener notre monolithique héros des jonques chinoises aux tulipes hollandaises. La Hollande est un pays qui semble avoir pas mal inspiré nos amis chinois dans les années septante et pas seulement pour son fromage, semble-t-il.
Le brave Mitchum se retrouve donc à Hong Kong pour les besoins de cette série B, sûrement appâté par un somptueux cachet et l'occasion de voir du pays: Hong Kong et Amsterdam dans le même film cela ne se refuse pas. Il faut cependant reconnaître que l'acteur possède assez de métier et de professionnalisme pour nous livrer une agréable prestation sans pour autant en faire trop. Il faut dire que son personnage, un ancien agent des narcotiques déchu pour avoir soit disant volé de l'argent provenant de la drogue, semble avoir été écrit pour lui. Si le script peut paraître embrouillé et confus, ce qui pourra en rebuter certains, une fois plongés dans l'intrigue, nous suivons avec un certain intérêt les mésaventures de cet ex-agent que le destin semble vouloir accabler. Mais ce dernier ne manque ni d'humour, ni de persévérance, ce qui lui sera bien utile pour remonter la piste et découvrir qui se cache derrière cette implacable machination. Heureusement, notre héros peut compter sur l'aide de quelques amis, notamment un dénommé Jimmy Wong.

 

 

Si le script nous réserve de nombreux coups de théâtre, on peut aussi compter sur quelques scènes d'action reparties parcimonieusement dans le film: une voiture qui traverse une péniche après une fusillade sur les canaux, un tueur qui passe au travers d'une vitrine accroché à un camion, le final dans les fameuses serres hollandaises avec un Mitchum maniant le bulldozer comme un vrai professionnel, et une spectaculaire charge de chevaux réalisée sans trucage où quelques cascadeurs chinois risquent à tout moment de se faire piétiner.Même si elle reste soignée, on peut néanmoins constater une fois de plus que la réalisation de Clouse semble bien terne et sans originalité, il reste quelques scènes citées plus haut et l'interprétation de sa vedette principale qui malgré le minimum syndical fourni, s'en tire avec les honneurs. Un film qui est plus une curiosité à découvrir (car très peu diffusé) qu'un chef-d'oeuvre méconnu. Une honnête série B, témoignage d'une autre époque, qui fait penser à ces bandes dessinées d'aventures (genre Bruno Brazil) publiées dans les regrettés "Tintin" et "Spirou".

 

The Omega Man
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