Ghoulies
Genre: Horreur
Année: 1985
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Luca Bercovici
Casting:
Peter Liapis, Lisa Pelikan, Michael Des Barres, Peter Risch, Tamara de Treaux...
 

Jonathan et son amie Rebecca emménagent dans la vaste demeure que le jeune homme vient d'avoir en héritage. La maison appartenait à son père mais Jonathan ne l'a pas connu. En inspectant la bibliothèque, Jonathan découvre de nombreux livres de magie noire. Au cours d'une soirée, Jonathan pratique un rite d'initiation, apparemment sans succès. Il devient de plus en plus accro à ces pratiques et suit avec méthodologie les instructions des livres. Bientôt, il parvient à faire surgir de petites créatures démoniaques et acquiert de plus en plus de puissance...

 


Charles Band (producteur - réalisateur - scénariste) crée le studio Empire en 1983; son intention : produire et / ou distribuer des films à petits budgets à la rentabilité immédiate (budget ne dépassant pas 1 million de dollars). Le film doit être basé sur un concept simple (le plus souvent inspiré par un gros succès du moment), le tout appuyé par des titres accrocheurs et des affiches racoleuses. Band pré-vend alors ces films qui ne sont pas encore tournés et rassemble un budget. Alors que "Laserblast 2", "Vulcana" ou "Decapitron" resteront de belles affiches, d'autres "œuvres" sont produites comme "Breeders" et ses aliens violeurs, ou "Creepozoids" et "Robot Holocaust", deux drôleries post apocalyptiques. Parmi les premières productions Empire on note ce "Ghoulies", un ancien projet prévu sous le titre "Beasties", et qui fut ressuscité suite au succès d'un certain "Gremlins". Le film deviendra l'un des gros succès de la firme grâce à la vidéo, un marché qui semble fait pour les productions Empire.

 


Ne cherchez aucune velléité artistique dans les productions Band, ce sont des produits réalisés avant tout pour rapporter de l'argent et alimenter les vidéoclubs et les chaines payantes. Bien sûr, la firme nous a gratifié de quelques agréables surprises ("Re-Animator", "From Beyond", "Prison"...), mais ces productions n'étaient pas 100 pourcent maison. Contrairement à "Ghoulies", qui est un produit typique des studios dans lequel se mélange un peu tout et n'importe quoi (sorcellerie, maison hantée, possession...). Le grand sorcier de l'histoire ressemble au chanteur d'un groupe de hard FM des années 80, les acteurs jouent comme des pieds et les effets spéciaux sont souvent limites (comme les fameux Ghoulies aussi animés qu'un vieillard neurasthénique). Pourtant il reste quelques séquences bien rigolotes, la meilleure restant l'apparition de la ravissante Bobbie Bresee (la pin-up de "Mausoleum"), qui vampe un pauvre type avant de l'étrangler avec sa langue surdimensionnée (tout un programme). On notera aussi l'apparition d'un couple de nains coiffés de ridicules couvre-chefs (mais que fait la société protectrice des nains ?), et quelques effets comme la résurrection du sorcier qui surgit de sa sépulture au travers du sol. Pour le reste, le réalisateur (ancien acteur sur "Parasite" et fils d'une lignée de scénaristes) ne semble pas trop s'en faire, réalisant ses plans au fur et à mesure de son inspiration (pas toujours des plus originales), ce qui donne de grand moments de n'importe quoi, comme le final où tout le monde ressuscite comme si de rien n'était.

 


Mais qu'importe puisque le film est bouclé (70 minutes) et donnera plusieurs suites (dont seulement la deuxième sera produite par Band), le reste n'étant que futilité. Vite consommé, vite oublié, c'est typiquement le genre de produit limité qui permet d'alimenter les circuits de consommation de masse (les affiches conçues comme des jaquettes vidéo). Empire déposera le bilan en 1988. En effet, à force de produire de petites bandes rentables uniquement sur le court terme, la société n'engrange pas assez de bénéfices, et elle ne survivra pas à l'achat des studios De Laurentiis en Italie. Mais Band ne s'avoue pas vaincu et fonde alors Full Moon, avec plus de deux cents titres dans son catalogue dont quelques franchises lucratives ("Puppet Master", "Subspecies", "Trancer"). Il se recentre sur le marché américain, qu'il continue à inonder de ses produits bon marché tout de suite absorbés par les nouveaux médias (DVD, télé à la demande...). L'aventure continue !

 

The Omega Man
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