Comtesse perverse, La - Artus Films
Écrit par Flint   

 

Région : Zone 2 PAL


Editeur : Artus Films
Pays : France

Sortie film : 10 décembre 1975 (montage "Les Croqueuses")
Sortie dvd : 4 décembre 2012

Durée : 73'04
Image : 1.33 d'origine, 16/9 compatible 4/3
Audio : Dolby 1.0

Langue : français
Sous-titres : non

Bonus :
- "Jess et la Comtesse", par Jean-François Rauger (25'06)
- Inserts du montage "Les Croqueuses" (23'56)
- Diaporama de photos (3'18)
- Bandes-annonces de la collection Jess Franco

 

 

Commentaire : La comtesse perverse arrive en France chez Artus Films en cette fin d'année, après être sorti aux Etats-Unis par le biais de Mondo Macabro et en Allemagne chez l'éditeur méconnu Tonfilm. Dans les trois cas, le film est le même, à savoir une copie restaurée de très belle façon par Liliom Audiovisuel. Alors, allez-vous me dire, qu'est-ce qui fait la différence ? Eh bien, avant tout, il s'agissait de savoir qui proposerait les deux versions essentielles du film, à savoir La comtesse perverse et Les Croqueuses, remontage imposé par le producteur Robert de Nesle suite au glissement progressif du cinéma érotique vers le hardcore entre 1973 et 1975. Si Mondo Macabro ne propose que la version soft (la meilleure, fidèle à l'idée première de Jess Franco, et aussi la plus cohérente), Tonfilm a sorti un double dvd proposant les deux versions (environ 73 minutes pour La comtesse perverse et 97 pour Les Croqueuses, rebaptisé Sexy Nature). Artus Films a choisi de proposer La comtesse perverse et d'intégrer les 24 minutes supplémentaires de la version Les Croqueuses en bonus. Une bonne idée, évitant le besoin de recourir à un second dvd, ce qui aurait entraîné un coût plus élevé.

 

 

Les scènes additionnelles pour la version intitulée Les Croqueuses se découpent en huit passages pour une durée totale de 23 minutes et 56 secondes, comme suit :

1 – Prologue (3'55), le film s'ouvre dans l'appartement de Carole (Caroline Rivière), qui écrit des romans policiers. Sa meilleure amie, Sylvia (Lina Romay), sort du bain lorsque le téléphone sonne. C'est Paul (Robert Woods), un ami de Sylvia. Carole dit à son amie qu'elle ne fait pas confiance en cet homme.

2 – Même lieu, nouvel appel de Tom. Il invite Sylvia chez lui, pour un dîner avec Moira (la femme de Tom, interprétée par Tania Busselier). Une scène assez brève (58 secondes) qui est découpée en deux parties sur le bonus d'Artus, mais qui constitue en fait une seule et unique scène. Situation dans le film : 23'07

 

 

3 – Scène d'amour entre Tom et Moira dans leur chambre (2'58). Fellation timide de l'actrice tenant un sexe flasque dans ses mains. Situation dans le film : 25'05

4 – Sylvia fait sa valise pour aller chez des amis fortunés de Tom et Moira (1'30). Carole met en garde son amie, flairant un danger potentiel. Situation dans le film : 31'09

 

 

5 – La comtesse Ivanna Zaroff (Alice Arno) va dans un cachot situé dans les souterrains du château (4'09). Elle y retrouve deux captives nues et enchaînées (Monica Swinn et Tania Busselier) pour une scène de triolisme saphique. Situation dans le film : 43'19

6 – Sylvia, qui erre dans les couloirs déserts du château durant la nuit, franchit une porte où elle découvre un couple nu et ligoté (Pamela Stanford et Pierre Taylou). Elle se livre à des ébats amoureux avec l'homme et la femme (5'08). Il s'agit du passage hardcore le plus explicite du film, avec une fellation de Lina Romay en gros plan envers Pierre Taylou. Situation dans le film : 55'24

 

 

7 – Scène d'amour entre Paul et Ivanna Zaroff dans le château (3'12). Situation dans le film : 60'32

8 – Epilogue (2'06), la scène finale voit Carole lire le journal à la terrasse d'un café. Un fait divers sordide lui fait craindre le pire quant au sort arrivé à son amie. Mais Sylvia dormait tranquillement dans la chambre de Carole. Finalement, elle a décliné l'invitation de Tom. Situation dans le film (94'37)

 

 

De surcroît, outre les bandes-annonces de la collection Jess Franco entamée brillamment par Artus Films (et qui, si tout se passe bien, devrait se poursuivre en 2014) et un diaporama constitué d'affiches et de photos d'exploitation du film, l'éditeur est allé interviewer Jean-François Rauger, critique de cinéma et directeur de programmation à la Cinémathèque française depuis 2006. En l'espace de 25 minutes, Jean-François Rauger dresse un tableau exhaustif de cette oeuvre atypique, qui a connu plusieurs montages. Il revient sur les conditions du tournage, le contexte de l'époque (l'avènement du X dans les salles de quartiers). Puis il évoque les différents acteurs, les lieux et décors, la manière de filmer de Franco. Jean-François Rauger est un grand admirateur de Jess Franco, et lorsqu'il dit : Franco a déconstruit le cinéma d'une manière aussi radicale que Godard, il s'agit bel et bien d'un compliment.

 

 

En résumé, ces bonus de qualité apportant un complément de choix à la copie restaurée de La comtesse perverse permettent de voir cette oeuvre incontournable du réalisateur avec un oeil nouveau, dans des conditions optimum que l'on n'aurait pas imaginées tant le résultat va au-delà de nos espérances. Et puis, pour un prix avoisinant les 15 euros, le dvd d'Artus Films est de loin le plus compétitif du marché, puisqu'il faut compter aux alentours de 20 euros pour l'édition Mondo Macabro, et 30 euros pour l'édition Tonfilm. Bref, il n'y a pas à hésiter.

Note : 9/10

 

En rapport avec le dvd :

 

# La critique du film La comtesse perverse