Interview Alain Corneau
Écrit par Mallox / xawa   

 

Interview réalisée le 29 janvier 2009.

 

 

Il aurait voulu faire une carrière dans le Jazz mais il fait des études de cinéma. En 1960 il rencontre la fameuse "Ninique de Colombes" qui lui donnera ses premiers cours cinématographiques. Fasciné par le cinéma américain, il a néanmoins illustré un éventail de genres assez vaste.
Les questions sont ici uniquement centrées sur le cinéma de genre et Bis, sachant que le réalisateur en fut l'un des artisans (ses polars, parmi les plus beaux en France dans les années 70 jusqu'au début des années 80 où le genre s'écroula), en même temps que d'être un cinéphile notoire.

Petit communiqué du réalisateur : "Bonjour, Désolé, je suis vraiment débordé en ce moment... Je ne peux que vous donner des réponses "ultra-rapides". Bien à vous, Alain Corneau".


En tant qu'administrateur de la cinémathèque, que pensez-vous des soirées "bis" de cette même cinémathèque et de la rétrospective consacrée à Jess Franco l'été dernier ?

Je suis favorable à ces soirées "bis", bien sûr on peut toujours discuter des choix, mais le cinéma "bis" est inclassable par nature, alors....

Vous avez tourné "Le choix des armes" au grand ensemble des 4000 à La Courneuve. Etait-ce un hommage au film de Godard, "Deux ou trois choses que je sais d'elle", qui s'y déroule, ou un choix purement esthétique ? Ou encore parce que ce grand ensemble était connu à l'époque pour son bâti dégradé et ses faits divers ?

Les 4000, c'était un besoin d'établir le film dans sa réalité sociale. C'est dans les films Noirs de cette époque que l'on peut le mieux voir ce qui se passait dans ces "quartiers". Un film Noir, c'est aussi une radiographie sociale.

Pourquoi avoir choisi Timsit et Chabat, deux acteurs étiquetés "humoristes" pour tourner "Le cousin", un des films les plus noirs des années 90 ?

Tout simplement pour leur grande qualité d'acteurs. Un grand acteur "comique" est tout simplement un grand acteur.

Appréciez-vous le cinéma d'épouvante ? Si oui, quels sont les films que vous affectionnez particulièrement ?

Oui, c'est un genre qu'on peut nommer "poétique" quand c'est réussi. Impossible de donner des titres, le genre est avant tout collectif.

Comment avez-vous vécu le relatif échec de "France société anonyme" ? En plaçant l'action de votre film en 2222 pensiez-vous décrire une société du futur réaliste ?

Un échec fait toujours réfléchir... Non,le film ne se voulait pas réaliste, juste une fable ironique.

Qu'est-ce qui vous a poussé ou motivé à changer de registres et délaisser le Polar à l'amorce des années 80 ?

Le genre commençait alors à s'amaigrir en France, et un genre doit avoir beaucoup de films à proposer.

Quel(s) souvenir(s) gardez-vous du tournage de Target : Harry de Roger Corman sur lequel vous avez été assistant réalisateur ?

Très bons souvenirs. Casting de rêve pour un cinéphile. Et j'ai beaucoup appris de Roger quant à la vitesse de tournage !

Quels sont les films de série B, s'il y en a, qui vous ont le plus influencé ?

Même réponse que pour la 4 !

Pensez-vous qu'il y a une place pour le cinéma de genre en France à l'heure actuelle ?

Bien sûr. La preuve : un grand nombre de jeunes réalisateurs s'y intéressent enfin de nouveau.

Vous avez hésité entre une carrière dans la musique et des études à l'IDHEC pour enfin choisir le cinéma, vous êtes grand amateur de Jazz... que pensez-vous des compositeurs italiens tels que Riz ortolani, Piero Piccioni, Stevio Cipriani, Piero Umiliani... ?

J'adore !