Interview Johannes Roberts
Écrit par Walter Paisley / Toxicavenger / gregore   

 

Interview réalisée le 4 juin 2005.

 

A l'occasion de la réalisation de son dernier film : Forest of the damned où des nymphes expulsées du paradis passent leur temps à séduire puis massacrer d'innocentes victimes, nous nous sommes un peu intéressés à la carrière de Johannes Roberts.


Psychovision : Pour commencer, pourrais-tu te présenter pour nos lecteurs qui ne te connaissent pas ?

Johannes Roberts : Mon nom est Johannes Roberts, je suis le réalisateur de Forest of the damned. C'est mon quatrième film. Mes trois précédents sont Darkhunters, Hellbreeder et Sanitarium.

Psychovision : Pour quelles raisons as-tu orienté ta carrière vers le cinéma d'horreur ?
As-tu été influencé par un réalisateur ou un film ?

Johannes Roberts : J'adore les monstres et cette idée d'une chose supérieure à ce que l'on peut voir et ressentir dans la réalité.
Le film qui m'a donné l'envie de me lancer dans la réalisation est une ancienne adaptation d'un roman de Stephen King, Cujo. En voyant ce que le réalisateur faisait avec la caméra, j'ai été soufflé. Malheureusement ce n'est pas un film très estimé, alors qu'il devrait l'être.
J'adore John Carpenter. Je pense que c'est un génie. Je lui ai écrit en lui demandant s'il souhaitait voir une copie de Forest of the damned. Il m'a dit qu'il adorerait, je suis vraiment très excité !

 

Psychovision : Peux-tu nous parler de tes débuts et de ton premier film ?

Johannes Roberts : J'ai rencontré un type appelé James Eaves à l'école de cinéma, et après en être sortis nous avons décidé de ne pas débuter en récurant le sol d'une télévision locale avant de diriger un épisode d'une sitcom pour nos cinquante ans. Nous avons donc écrit notre propre film, nous l'avons tourné pour 7000 livres et il s'est vendu à travers le monde (Sanitarium). Puis nous avons fait Hellbreeder avant de se séparer, ensuite j'ai réalisé Darkhunters et dernièrement, Forest of the damned.

Psychovision : Tu as donc enchaîné en 2003 avec Hellbreeder où l'on retrouve un emblématique acteur français : Dominique Pinon, comment c'est déroulé le tournage ?

Johannes Roberts : James et moi-même avons rencontré Dominique à Cannes, nous venions juste de vendre Sanitarium. Nous lui avons demandé s'il aimerait jouer dans Hellbreeder, et il a dit oui. Après Hellbreeder je lui ai proposé le rôle principal de Darkhunters. Il est fantastique, nous sommes devenus de bons amis, je suis venu le voir sur le tournage d'Un long dimanche de fiançailles et il m'a emmené dans Paris. Je l'ai forcé à m'amener au café où ils ont tourné Le fabuleux destin d'Amélie Poulin. C'était hilarant car lorsque les gens ont commencé à nous filmer, il était mortifié. C'est un homme très modeste. J'adorerai travailler à nouveau avec lui, mais dans sa langue natale. Je ne pense pas avoir saisi son génie dans mes films.

Psychovision : Avec l'aide de Gatlin Pictures tu as pu réaliser deux films : Darkhunters et Forest of the Damned, peux-tu nous en parler ?

Johannes Roberts : Les principaux rôles de Darkhunters sont tenus par Dominique Pinon et Jeff Fahey. Bien qu'il soit présenté comme un film d'horreur, c'est en réalité davantage fantastique. Il a été entièrement tourné de jour et contient beaucoup d'anges, de démons, et de chats ! Il y a environ trente minutes d'images de synthèse dans Darkhunters. Jeff Fahey joue un chasseur de prime démoniaque qui s'habille comme Humphrey Bogart. C'est un film très étrange mais vraiment intéressant. Cependant après ça et Hellbreeder, j'ai décidé de faire un film plus droit, plus générique, j'ai donc écrit Forest of the damned, qui est un mélange entre gore, sexe et Tom Savini ! Que peut-on rêver de plus ?

 


Psychovision : A propos de Forest of the Damned, comment as-tu réussi à obtenir la participation de Savini ?

Johannes Roberts : Tom a été génial. Nous avons un peu discuté par e-mail et il a accepté de tenir le rôle. C'est amusant de travailler avec quelqu'un alors qu'on a grandi en regardant ses films.

Psychovision : En plus de son rôle d'acteur, est-ce qu'il a participé aux effets spéciaux du film ?

Johannes Roberts : Certainement, il a donné ses conseils. Il fut en fait très impliqué dans la réalisation des cascades.

Psychovision : Quelle société s'est chargé de réaliser les maquillages et les FX ?

Johannes Roberts : M-FX. Ils vont devenir une sérieuse référence dans le domaine des effets spéciaux, d'ici quelques années. Les effets du film sont de première qualité.

Psychovision : Pour en finir avec Forest of the Damned et mettre l'eau à la bouche de nos lecteurs, peux-tu nous décrire l'une des scènes gores du film ?

Johannes Roberts : Le démembrement, qui fut inspiré par Le Jour des Morts-Vivants. Ce démembrement a été dur à faire dans la mesure où l'acteur a eu à se faire enterrer la moitié du corps dans un puits pendant plusieurs heures (alors qu'il faisait nuit et qu'il commençait à faire froid), puis après on a fait venir sept filles nues pour l'entourer, et la scène a été vraiment faite en une prise. C'était dur, mais marrant !

 


Psychovision : Tout ces films ne sont pas encore distribués en France, est-ce que le public français pourra un jour y avoir accès ?

Johannes Roberts : C'est drôle, mes films sont distribués dans plus de quarante pays, mais même pas en France, alors qu'en plus Dominique Pinon joue dans deux d'entre eux. Je pense qu'ils sortiront probablement d'ici un an. En attendant vous pouvez toujours commander mes films au Canada, tous bénéficient d'un très bon doublage !

Psychovision : Tu as également un projet en cours : Station 13, pourrais-tu nous en parler en détail et nous dire où en est l'avancement ?

Johannes Roberts : On commence le tournage cet été. Le trailer avec les premiers rushs d'images de synthèses devrait être sur le site officiel d'ici peu. Le film raconte l'histoire d'un groupe de scientifiques qui descendent dans un bunker dont les occupants ont été enfermés là pendant plus de quarante ans, croyant que le monde avait été détruit dans l'holocauste nucléaire. C'est un film très effrayant, avec une créature dont on a jamais vu l'aspect avant. C'est très proche de La Chose, le film de John Carpenter.

Psychovision : Jo Roberts, merci d'avoir accepté de nous répondre et bonne chance pour tes projets à venir.

Johannes Roberts : Merci à vous de m'avoir interrogé.