Ce nouveau roman de Fabien Clavel met en scène des personnages qu'on n'est pas habitués à croiser dans l'imaginaire, du moins dans des rôles principaux, dans les rôles de l'imaginaire : des vieillards ! Et il ne s'agit pas de ceux qui vont conseiller le héros ou de vieux immortel fringants, mais plutôt de ceux qui hantent les maisons de retraites et qui sont plutôt proches de rejoindre les ennemis qu'ils doivent affronter : les zombies !Tout débute donc aux mûriers, charmante maison de retraite surnommé le mouroir et la plupart des habitants y font ce qu'ils ont à y faire : manger, dormir, se plaindre, salir ses draps emmerder le personnel et Si possible pour les familles, y mourir le plus rapidement. Parmi eux, il y a le narrateur Mathieu, un brin paranoïaque et acariâtre, qui compte attendre le plus longtemps avant de passer l'arme à gauche et en profiter pour vider discrètement quelques bouteilles de whisky.Lorsque la plus vieille pensionnaire se réveille après un bref coma en annonçant la fin du monde, le groupe s'organise avec plus ou moins de motivation autour de la vieille dame pour se barricader et lorsqu'on ne frappe plus aux portes, décident de prendre leurs fauteuils roulants pour aller découvrir ce qu'il s'est passé. Les vieillards vont découvrir une ville-lumière abandonnée et dévastée, si ce n'est les morts-vivants qui y demeurent !Autant commencer par ce point, le roman est trash, très trash : du quotidien réaliste, mais guère reluisant d'une maison de retraite dont les fonctionnaires ont perdu leurs fonctions motrices face à un Paris dévasté où l'on trouve donc des zombies. Entre l'urine, le sang et la bave, on va croiser pratiquement tous les fluides corporels possibles ! Mieux vaut avoir l'estomac bien accroché avant de commencer ce roman.Surtout qu'à côté, il y a beaucoup de noirceur dans ce roman qui pousse parfois ses situations jusqu'au grotesque, jusqu'à ce qu'on soit obligé de rire, mais d'un rire jaune tellement l'auteur va loin et même très loin. Son narrateur ne prenant pas vraiment de pincettes quand il décrit les situations macabres ou dérangeantes dans lesquelles il se retrouve, qu'il va même finir par provoquer, ne reculant devant rien.Car ce narrateur n'a pas grand-chose de sympathique et sa vision de l'histoire n'est pas franchement objective. La maison de retraite, les autres pensionnaires, les infirmières, ses ex-femmes et sa fille, tout le monde va à la fois en prendre pour son grade et devenir une source de méfiance. Heureusement, ses compagnons, quoiqu'un peu branque également, sont un peu plus sympahtique et apporte involontairement une touche de légèreté.Puis, il y a la ville-lumière désolée, infestée, dévastée dont Fabien Clavel utilise les zones touristiques et connus, tels que la Défense ou les galeries Lafayette pour décrire l'étrange parcours de ses héros dans la capitale. Les versions présentes sont moins accueillante et plus inquiétante que celles des cartes postales ! Les auteurs français semblent de plus en plus se rappeler qu'ils ont de superbe décors à utiliser et on ne va pas sans plaindre.L'évangile cannibale a tout pour devenir un roman culte, que ce soit son côté road-movies du troisième âge en fauteuils roulants ou celle de zombies surgissant de nulle-part, mais aussi pour sa narration sans dentelle et forcément très orale ! Un étrange paradoxe que ce roman qui parvient donc à faire du neuf avec des créatures maintes-fois utilisés et une bande de vieillard en guise de héros. Fabien Clavel réussit donc très bien cette nouvelle oeuvre !Note : 9/10 Stegg A propos de ce livre : - Site de l'auteur : http://clavelus.blogspot.fr/ - Site de l'éditeur : http://www.editions-actusf.fr/
Ce nouveau roman de Fabien Clavel met en scène des personnages qu'on n'est pas habitués à croiser dans l'imaginaire, du moins dans des rôles principaux, dans les rôles de l'imaginaire : des vieillards ! Et il ne s'agit pas de ceux qui vont conseiller le héros ou de vieux immortel fringants, mais plutôt de ceux qui hantent les maisons de retraites et qui sont plutôt proches de rejoindre les ennemis qu'ils doivent affronter : les zombies !Tout débute donc aux mûriers, charmante maison de retraite surnommé le mouroir et la plupart des habitants y font ce qu'ils ont à y faire : manger, dormir, se plaindre, salir ses draps emmerder le personnel et Si possible pour les familles, y mourir le plus rapidement. Parmi eux, il y a le narrateur Mathieu, un brin paranoïaque et acariâtre, qui compte attendre le plus longtemps avant de passer l'arme à gauche et en profiter pour vider discrètement quelques bouteilles de whisky.Lorsque la plus vieille pensionnaire se réveille après un bref coma en annonçant la fin du monde, le groupe s'organise avec plus ou moins de motivation autour de la vieille dame pour se barricader et lorsqu'on ne frappe plus aux portes, décident de prendre leurs fauteuils roulants pour aller découvrir ce qu'il s'est passé. Les vieillards vont découvrir une ville-lumière abandonnée et dévastée, si ce n'est les morts-vivants qui y demeurent !Autant commencer par ce point, le roman est trash, très trash : du quotidien réaliste, mais guère reluisant d'une maison de retraite dont les fonctionnaires ont perdu leurs fonctions motrices face à un Paris dévasté où l'on trouve donc des zombies. Entre l'urine, le sang et la bave, on va croiser pratiquement tous les fluides corporels possibles ! Mieux vaut avoir l'estomac bien accroché avant de commencer ce roman.Surtout qu'à côté, il y a beaucoup de noirceur dans ce roman qui pousse parfois ses situations jusqu'au grotesque, jusqu'à ce qu'on soit obligé de rire, mais d'un rire jaune tellement l'auteur va loin et même très loin. Son narrateur ne prenant pas vraiment de pincettes quand il décrit les situations macabres ou dérangeantes dans lesquelles il se retrouve, qu'il va même finir par provoquer, ne reculant devant rien.Car ce narrateur n'a pas grand-chose de sympathique et sa vision de l'histoire n'est pas franchement objective. La maison de retraite, les autres pensionnaires, les infirmières, ses ex-femmes et sa fille, tout le monde va à la fois en prendre pour son grade et devenir une source de méfiance. Heureusement, ses compagnons, quoiqu'un peu branque également, sont un peu plus sympahtique et apporte involontairement une touche de légèreté.Puis, il y a la ville-lumière désolée, infestée, dévastée dont Fabien Clavel utilise les zones touristiques et connus, tels que la Défense ou les galeries Lafayette pour décrire l'étrange parcours de ses héros dans la capitale. Les versions présentes sont moins accueillante et plus inquiétante que celles des cartes postales ! Les auteurs français semblent de plus en plus se rappeler qu'ils ont de superbe décors à utiliser et on ne va pas sans plaindre.L'évangile cannibale a tout pour devenir un roman culte, que ce soit son côté road-movies du troisième âge en fauteuils roulants ou celle de zombies surgissant de nulle-part, mais aussi pour sa narration sans dentelle et forcément très orale ! Un étrange paradoxe que ce roman qui parvient donc à faire du neuf avec des créatures maintes-fois utilisés et une bande de vieillard en guise de héros. Fabien Clavel réussit donc très bien cette nouvelle oeuvre !Note : 9/10
Stegg
A propos de ce livre :
- Site de l'auteur : http://clavelus.blogspot.fr/
- Site de l'éditeur : http://www.editions-actusf.fr/