Acacia, tome 2 - Terres Etrangères
Titre original: Acacia, The Other Lands
Genre: Fantasy
Année: 2009
Pays d'origine: Etats-Unis
Editeur: Le prè aux Clercs
Auteur: David Anthony Durham
Traducteur:
Thierry Arson
Sortie VO: 2009
Illustrateur: Didier Graffet
 

Le petit cousin que je n'ai pas à lâché son Harry Potter et s'est écrié : "ouah mais ça déchire ça!". La petite cousine que je ne veux pas à abandonné ses lectures de "True Blood" et ma textoté un truc du genre : " Mais c'est de la bombe ce bouquin!". La jeunesse à souvent tord mais là il faut bien admettre que cette famille imaginaire a raison et que si moi-même je me mettais à utiliser le langage qui est le leur je dirais : c'est une vraie tuerie que nous offre là David Anthony Durham ! Oui, dans ce second tome, tout y est! Vous aimez la fantasy, je veux dire toutes les fantasy, de Conan en passant par Frodon, vous avez lu tout Martin et vous en demandez encore, vous voulez voyager, rêver, partir avec un bon bouquin ? Et bien c'est celui-ci qu'il vous faut! En lisant le tome 1 je ne pensais pas que l'auteur pourrait aller aussi loin et nous offrir un si remarquable second tome!

En effet, le premier tome était bien, prenant, mais n'était pas non plus exempt de défauts et sa lecture ne relevait pas du chef-d'œuvre même si j'avais beaucoup apprécié. On était dans une littérature de complot, une fantasy plus politique et surtout avec une structure un brin complexe. Ici David Anthony Durham gomme ses défauts, travaille, et nous livre un second roman étonnant et détonant qui n'a plus grand-chose à voir avec le précédent. Même au niveau de l'histoire on change un peu de registre et même si "Terres étrangères" ne peut pas être lu indépendamment des "Guerres du Mein", c'est radicalement différent. Notons d'ailleurs au passage, je ne sais pas si c'est le fait de l'éditeur ou une volonté de l'auteur, mais il y a un résumé des aventures précédentes au début de l'ouvrage et ça c'est plus que louable. Car si comme moi vous vous avalez à la pelle les romans en tout genre et que parfois vous avez du mal à vous y retrouver, ici ce petit récapitulatif vous remet direct dans le bain. Ah si on pouvait avoir cela à chaque fois se serait fabuleux!
Alors qu'en est-il de ce chef -d'œuvre? Le royaume d'Acacia n'est plus le même depuis que le Mein a envahi le royaume pour être ensuite défait. Le Roi Leodan n'est plus et sa fille, Corinn Akaran, gouverne à son tour. Beaucoup de choses ont changées et d'autre restent immuables. Corinn avait fait des promesses mais elle a du mal à les tenir. Si la brume, la drogue qui maintenait le peuple dans l'ignorance et l'abêtissement n'est plus, l'esclavage et le trafic d'enfants imposé par les ligueurs est toujours d'actualité. La grogne gronde et on n'est pas loin de la révolution. D'autant plus que la sécheresse est bien installée sur la grande partie des terres et que d'étranges créatures, voire des monstres, rôdent. Corinn, qui craint pour son fils (mi-Mein, mi-Acacien) et ceux qu'elle aime, décide d'agir. Elle envoie Dariel de l'autre côté du monde avec les ligueurs pour négocier avec les Auldeks quant à la traite des enfants. C'est donc la première fois qu'une personne autre qu'un ligueur va sen aller à la rencontre de ces êtres mystérieux que personne n'a vu. Mais les choses ne vont pas se passer aussi facilement et bien évidement aventures, mystères, horreurs et rebondissements seront au rendez-vous. Et tandis que Dariel lutte avec des êtres étranges, sur terre les choses s'enveniment entre amours contrariés, magie et dragons!
Ouah, quelle œuvre n'est-ce pas ? Dense, compacte et pourtant tout à fait accessible, plus que le premier tome du moins! Il y a tout dans l'œuvre de Durham à tel point que c'est hallucinant! Chaque personnage développe son propre caractère bien évidement, mais permet aussi à l'auteur d'aborder une fantasy différente à chaque fois. Avec Corinn on a les intrigues de cours et la magie. Une magie mystérieuse et étrange, loin, très loin des clichés d'habitude utilisés dans ce genre de roman. De l'amour bien sûr, mais de cela il en est question pour chaque personnage. Avec Dariel et ses aventures au-delà du monde, c'est l'appel au mystère, à l'évasion aussi. Entre récit maritime et horreur dont je ne peux pas vous parler au risque de vous gâcher le plaisir. Avec Ména, sœur des deux sus-cités et donc fille du roi Leodan (il faut lire le premier tome pour comprendre vraiment le rôle de chaque personnage) on est en plein dans l'héroïc fantasy, on chevauche des dragons, on se bat! Soulignons qu'il s'agit d'une femme et ça fait plaisir de voir qu'encore une fois Durham évite les clichés du gros barbare. Il y a d'ailleurs peut-être plus de masculinité chez Ména que chez Dariel! Bref c'est hallucinant, c'est une vraie fresque qui se dévore, qui se lit d'un bout à l'autre d'une seule et unique traite! C'est passionnant, c'est la fantasy dans toute sa grandeur, c'est l'imagination au pouvoir, c'est du grand art!
Il y a un thème qui est particulièrement marquant dans cet ouvrage, qui le traverse dans toute sa longueur et qui m'a touché, c'est celui de l'esclavage. David Anthony Durham réside peut-être à New York mais ses origines sont caribéennes et vous n'êtes pas sans savoir que cette partie du globe fut au centre du trafic d'esclaves à une époque pas si lointaine que ça. On ressent toute cette sensibilité, toutes ces cicatrices qui refont surface dans l'ouvrage de Durham. Des cicatrices qui sont là, présentes presque à chaque page, comme si à travers ce fantastique récit de fantasy, Durham tentait d'exorciser ce passé marqué au fer rouge, celui de ne pas être fils d'immigré mais d'être petit-fils d'esclave. C'est toute cette sensibilité, tout ce passé, ce background qui fait d'Acacia et plus particulièrement de ce second tome une œuvre unique et sensationnelle, une œuvre qui parle de lutte et d'humanité qui parle d'amour et de l'autre. Il n'y a pas d'un côté les bons et de l'autre les méchants, il n'est pas simple d'être une reine ou un dirigeant, il n'est pas simple de prendre des décisions et de lutter contre ses démons intérieurs, de savoir quel choix faire entre le personnel et le bien du royaume...

"Acacia" est une œuvre unique, puissante et encore une fois je ne m'attendais pas à ça, je ne m'attendais pas à autant aimer ce second tome! Oui c'est marquant et le roman de David Anthony Durham rejoint les plus grands, de ceux que l'on n'oublie pas, de ceux que l'on ne veut pas oublier! Acacia est une œuvre riche, une fresque fabuleuse, intelligente et trépidante. Je ne sais pas ce que vaut le tome suivant et quel surprise il nous réserve mais si c'est aussi bon, je crie au génie et je dis : il faut absolument lire "Acacia" car comme le dirait le cousin que je n'ai pas : ça déchire!!

 

Note : 10/10

 

Le Cimmerien

 

A propos de ce livre :


- Site de l'éditeur : Le pré aux Clercs

- Site de l'auteur : http://www.davidanthonydurham.com/

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