Interview réalisée le 20 janvier 2009

Céline Guillaume nous enchante régulièrement avec ses romans et nouvelles fantastiques et j'ai eu la chance de pouvoir partager cet entretien avec la petite reine du fantastique français à l'occasion des dernières sorties de la Litanie des Anges et du Grimoire des Ombres. je ne saurais que trop vous conseiller de découvrir ses ouvrages, sans oublier La Perle d'Eternité et le Serment de Cassandra. Ils vous emporteront loin, très loin, là où le mot est pur et où les sentiments sont nobles...

Bonjour Céline. Tout d'abord un grand merci d'accepter de te prêter au jeu de cette petite interview pour Psychovision !
Nos lecteurs te connaissent sans doute tous pour la plupart mais que dirais-tu de te présenter dans un premier temps ? Peux-tu nous parler un petit peu de toi et de ton parcours jusqu'ici ?

C'est toujours un peu délicat de parler de soi... Je trouve ceci un peu narcissique. Enfin, je suis une auteur qui danse parmi les littératures de l'imaginaire, plus particulièrement dans le style fantastique.
Jadis, j'étais ballerine et l'écriture est devenue mon pôle artistique, celui qui rythme ma vie.
J'ai publié plusieurs ouvrages et j'espère que la force me sera donnée pour en réaliser d'autres et faire rêver, autant les lecteurs que moi-même.

Tu écris un fantastique que je qualifie très souvent de classique, dans la mesure où il aime à faire resurgir les grands thèmes du fantastique tels que les spectres, les sombres recoins de châteaux forts, la réincarnation etc..., le tout écrit dans un style très soigné et élégant. Peux-tu nous parler un petit peu de tes influences, littéraires ou non, et de ce qui t'a poussé vers le fantastique ?

J'aime le fantastique le plus classique qu'il soit, origine de tout ce courant littéraire. J'aime les belles phrases, le romantisme et la préservation de notre langue française qui demeure tellement harmonieuse.
J'apprécie les écrits d'un grand nombre d'auteurs, Raoul de Warren, Maupassant, mais aussi des auteurs plus contemporains, Claude Seignolle, Mireille Calmel.
Je m'inspire aussi énormément du monde médiéval et toute sa culture qui me fascine, de la magie, de l'ésotérisme, des phénomènes étranges... L'onirisme me guide.

Tes écrits font souvent la part belle au Moyen-âge et à la religion. Ce sont deux moteurs à la fois dans ta vie et dans ton écriture ?

Oui. Deux moteurs indissociables pour moi, tant dans mon écriture que dans ma vie personnelle.

Avant le Grimoire des Ombres, qui est un recueil de nouvelle, je n'avais auparavant lu de toi que des romans. Qu'est-ce qui t'a poussé à te lancer dans la nouvelle ? Dans quelle registre te sens-tu la plus à l'aise ? Et que cela soit la nouvelle et le roman, il y a toujours une forme de brièveté dans tes écrits. Peux-tu nous parler un petit peu de ce phénomène ?

Etre écrivain, c'est tenter de tout écrire, alors pourquoi pas la nouvelle puisque je poétise ! Le roman reste cependant mon domaine de prédilection où je peux transporter mes personnages et les lecteurs.
Lorsque je termine la rédaction d'un récit, je pense avoir tout dit. Nul besoin d'en rajouter et j'espère que les messages délivrés sont perçus par les lecteurs. Nul besoin de dire des choses inutiles qui ne serviront à rien dans le fil de mes histoires, si ce n'est qu'à remplir et combler des pages.

Quand je te lis, je trouve qu'il y a une véritable fraîcheur qui se dégage de tes ouvrages, ainsi qu'une petit côté ancien, presque suranné, qui contraste véritablement avec notre époque actuelle. Et j'avoue que j'ai du mal à t'imaginer écrire tes romans sur un ordinateur. Je t'imagine tellement mieux, la plume à la main, la trempant dans un grand encrier à la manière des grandes figures anciennes. Mais je me trompe peut-être ! Peux-tu donc nous parler de la manière dont tu écris, de ton inspiration, de tes recherches peut-être, de la manière dont surgissent tes romans entre l'idée et la publication ?

Chère Chaperon Rouge, tu n'es guère loin de la réalité !
Tous mes textes sont écrits, en premier lieu, sur une feuille, stylo-encre à la main. J'apprécie le contact originel avec le papier, le naturel.
J'ai parfois l'impression d'être d'un autre temps, de ne pas vivre à la bonne époque.
Peut-être suis-je intemporelle ? Un ange-elfique ?
Il me semble avoir vécu des milliers de vies. C'est un sentiment d'ancienneté qui stimule et nourri mon inspiration, la vie aussi, ses joies, ses peines, les sentiments, l'être humain...
Je rêve souvent durant mon sommeil et visualise ce qui deviendra une hypothétique histoire.

Malgré les heures passées à écrire, trouves-tu quand même encore le temps de lire ? Lis-tu essentiellement des livres relevant des domaines de l'imaginaire ou au contraire lis-tu plus de littérature dite générale ? Et concernant le genre qui nous intéresse essentiellement ici, quel regard portes-tu, à la fois en tant qu'auteure et lectrice, sur la littérature fantastique actuelle et sur l'état de l'édition au niveau de l'imaginaire ?

Il est vrai que l'activité d'écriture prend beaucoup de temps et d'énergie.
J'essaye cependant de m'octroyer des moments privilégiés de lecture. C'est l'essence même de l'évasion.
Je lis beaucoup de livres relevant des domaines de l'imaginaire, mais pas uniquement.
Il y a tant d'auteurs, une palette si dense de styles et d'univers à découvrir.
Je suis ouverte à tout.
Je souhaiterai que la littérature fantastique et globalement tous les genres de l'imaginaire soient davantage valorisés. Ils ont tendance à être négligés, galvaudés, mis de côté par certains professionnels du livre et trop peu de manifestations sont consacrées à ce genre, c'est regrettable.

Depuis la triste disparition des éditions Nuit d'Avril qui ont donné le jour à trois de tes romans, comment se passe désormais ta recherche d'éditeur ?

C'est très difficile... Rien n'est jamais acquis...

Tu es aussi l'auteur d'une biographie sur Elvis Presley ("Elvis Presley : une étoile au firmament", parue aux éditions Pietra Liuzzo) et tu as longtemps été danseuse classique. La musique tient donc une place très importante chez toi ? D'autres arts aussi ? Quels artistes tiennent une place importante dans ta vie ?

En effet, le milieu artistique restera à jamais une partie de mon âme.
Et pour moi, un artiste demeure un messager, un faiseur de rêves... Je m'incline devant lui.

Quels sont tes futurs projets, peux-tu nous parler un petit peu de ce que nous allons pouvoir découvrir de toi dans l'avenir ? Souhaites-tu continuer à écrire dans un registre fantastique ou d'autres styles t'attirent-ils aussi ?

Ecrire, écrire, écrire, donner du plaisir à celles et ceux qui voudront bien me lire.
J'espère que l'inspiration me sera donnée encore longtemps... Le Ciel le sait...

Les retours de tes lecteurs me semblent très important pour toi, tu sembles accorder beaucoup d'importance au facteur humain dans ton écriture - via les séances de dédicaces, les différents échanges que tu peux avoir avec tes lecteurs etc... - et justement, te rendre très disponibles pour ton lectorat. Je me trompe ?

Tout à fait, un auteur n'est rien sans ses lecteurs, il doit aussi être abordable et proche d'eux.
Pour moi, ils sont très importants et je leur offre toute ma plus grande sincérité, mon naturel, sans fard. Je reste moi, Céline, petite auteur sans prétention, qui n'oublie pas d'où elle vient.

Petite question bonus (ou question piège !^^) histoire de mieux faire connaissance, ou du moins de manière un peu plus ludique, un petit questionnaire express :

- Si tu étais un animal, tu serais : une biche
- Tu étais une ville : Sorceline-ville (on y vivrait heureux !)
- Si tu étais héros de film ou de roman : L'elfe Galadriel
- Si tu étais un mot : Merci
- Si tu étais une couleur : Violine
- Si tu étais un objet : Une bague
- Si tu étais un objet qui n'existe pas encore : Une machine à donner du bonheur

Voilà, c'est terminé ! Je te laisse donc le mot de la fin pour conclure cet entretien :

Merci à toi dame Chaperon Rouge pour ta gentillesse.
Merci à tous, que les anges vous guident et vous protègent.

Un grand merci Céline Guillaume !

http://perso.orange.fr/sorceline