Mnémos en octobre |
Écrit par Stegg |
Le premier, La conspiration des Lumières, est signé Franck Plasse, nouvel auteur français publié par cet éditeur. Le second est une uchronie ukrainienne signée par Henry Lion Oldie, pseudo qui cache en réalité un duo d'auteur déjà publié dans Dimension Russie aux Éditions Rivière Blanche.
Nous sommes à l'aube de la Révolution Française. Louis XV préfère chasser en forêt de Senart tandis que les Philosophes inventent une nouvelle société plus égale et libre, l'Église cherche à étouffer cette émergence et le peuple, affamé, épuisé, gronde. Le fameux et intriguant comte de Saint-Germain – on le dit faiseur d'or et immortel – le sait : un simple grain de sable peut faire basculer la situation d'un côté comme de l'autre.
Rubedo, la conspiration des Lumières nous entraine à la suite du comte de Saint-Germain et du secret de la Dame Bleue dans à une relecture surprenante et enchantée de l'Histoire.
Des dialogues faisant mouche comme des duels à la rapière, des personnages dignes des romans-feuilletons d'antan, une intrigue tissées de complots, de mystères séculaires et d'initiation.
Avec ce roman initiatique, prenant et humaniste, l'auteur nous offre un premier texte de «Fantasy historique» et nous fait toucher du doigt le versant occulte du grand basculement de l'Histoire durant le Siècle des Lumières.
Franck Plasse appartient à cette génération d'auteurs se nourrissant autant de l'Histoire la plus sérieuse, des feuilletons populaires du 19ème siècle, des univers imaginaires des jeux de rôles que des meilleures séries TV américaines.
"Et la nuit – t'en souviens-tu, Princesse ? – un cauchemar vint te voir. Un vieux cauchemar familier."
Ils sont deux, une Dame de Carreau et un Valet de Pique. Deux mages, qui ont connu le bagne et la déportation pour avoir pratiqué leur art dans une Russie qui rappelle celle du XIXe siècle, et qui l'interdit. Libérés pour bonne conduite, ils sont assignés à résidence dans un village perdu. Mais lorsque les circonstances les obligent à fuir en compagnie de deux improbables apprentis, ils découvrent que les parties dangereuses qui peuvent les conduire à la mort se jouent sur deux tables bien différentes. Il y a d'abord cet officier du corps « Barbares », chargé de traquer les leurs et qui semble avoir ses propres raisons pour croiser régulièrement leur chemin. Et il y a les Mages eux-mêmes, dont la loi peut s'avérer aussi rigide et aussi mortelle à ceux qui cherchent à sortir de l'ornière…
Roman Fantastique, La Loi des Mages est un bijou d'hommage aux littératures russes, de Gogol à Boulgakov.
Il emprunte à ses aînés la richesse narrative, le style qui sait se faire dentelle ou franc comme un paysan, mais aussi le fond politique toujours sous-tendu à qui garde l'œil ouvert.
Les auteurs, puisqu'ils sont deux à se cacher sous ce pseudonyme (Oleg Ladyjenski et Dimitri Gromov) sont ukrainiens, et, alors que la France les découvre à peine (deux excellentes nouvelles sont parues dans l'anthologie Dimension Russie chez Rivière Blanche), ils sont déjà fort reconnus dans la sphère de la littérature russe. Ils ont reçu le prix du meilleur écrivain de L'European Science Fiction Society lors de l'Eurocon 2006 et en mai dernier le prix Aelita, le plus ancien prix de SF russe, pour l'ensemble de leur oeuvre.
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