Beast That Killed Women, The
Genre: Erotique , Agressions animales , Nudies
Année: 1965
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Barry Mahon
Casting:
Byron Mabe, Barry Mahon, Dolores Carlos, Byron Mabe, Juliet Anderson, Janet Banzet, Gigi Darlene, Darlene Bennett...
 

1965 - Tout se passe merveilleusement bien au sein d'un camp de nudistes de Miami. Tout le monde se détend autour de la piscine, quand ce n'est pas pour jouer au Beach Volley ou encore au palet. Il y a même un gorille qui se promène la nuit, se sustentant de quelques feuillages. Un homme se retrouve toutefois à l'hôpital après avoir justement été assommé une nuit. De là à penser que le gorille, lâché en plein milieu naturel naturiste, en soit le coupable, il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas pour le moment. D'ailleurs, personne ne l'a encore vu et l'homme, interrogé par l'inspecteur de police en charge de l'enquête, patauge lui-même. La victime ayant été agressée de dos, elle n'a pu voir son assaillant.
Cela fait peu d'indices pour trouver le coupable. Jusqu'au jour où une femme est retrouvée morte, abandonnée dans un coin d'herbe. Evidemment, nous spectateurs, avons pu assister aux faits et avons, heureusement, une petite longueur d'avance sur tout ce beau monde, qui s'habillera peut-être en noir pour l'enterrement, allez savoir ! Chacun continue cependant ses activités, ses petites discussions dans les chambrettes ou bien encore près des petits feux de camp autour desquels on organise le soir quelques petites fiestas dansantes.
Toujours est-il que les agressions, le plus souvent sur des femmes, vont se poursuivre. L'officier de police va intensifier son enquête et une femme policière intégrera même le camp afin de rester en couverture pour éventuellement trouver l'odieux coupable.

 

Barry Nahon n'est pas un nouveau né lorsqu'il tourne ce sympathique "The Beast That Killed Women", puisqu'il a débuté sa carrière en 1959 à la tête d'un film d'aventures, "Cuban Rebel Girls", tout à la gloire d'un Fidel Castro en train de renverser l'ignoble dictateur en place, Fulgencio Batista. Un film assez étonnant, puisque d'une part fait en collaboration avec Castro mais aussi écrit et joué par Errol Flynn, dont ce fut le dernier film avant de décéder la même année.
Dès l'année suivante, Barry Nahon se spécialise dans les films d'exploitation indépendants voués aux Drive-in, avec notamment des W.I.P. ("Violent Women"), des films d'horreur à peu de frais ("The Dead One / Blood of the Zombie") ou encore des films d'aventures ("Pagan Island"). Dès 1961, il se lance avec sa femme Clelle dans une série de nudies en tout genre dont elle écrit souvent les scénarios. S'en suivent "She Should Have Stayed in Bed", "1000 Shapes of a Female", "Nude Scrapbook", "Naughty Nudes", "Nudes on Tiger Reef" et pas mal d'autres encore, avant "The Wonderful Land of Oz" chroniqué ici-bas. A noter que si l'on trouve au sein de ces génériques quelques débutants qui feront ensuite carrière (Seymour Cassel), ses égéries demeureront les sœurs jumelles Bennett (Darlène et Dawn) ainsi que Dolores Carlos.

 

Alors soit, nudies et cinéma pour Drive-in ne riment pas forcément avec contributions artistiques inoubliables. Cependant, n'ayant pas vu les autres livraisons de notre lascar, je ne saurais juger le film qui nous préoccupe au regard de la carrière du réalisateur, touffue comme un singe, avec une mise en exergue de rigueur. Toujours est-il que le résultat n'est pas déplaisant, et même parfois assez amusant.
Bien entendu, il y a des femmes à poil (mais aussi des hommes), quoique parfois certains ne semblent pas jouer le jeu à fond, gardant leur slip, sans doute pour cause de règles ou d'érection (enfin là, je spécule). Nous sommes donc rassasiés niveau nibards et popotins qui se promènent à tout va, même si 1965 n'est pas encore une année où la nudité frontale est de rigueur (mais ça ne va plus tarder !). Les reproches à ce niveau iront surtout à quelques plans répétitifs dans lesquels on voit déambuler en forêt des naturistes à la queue leu leu (terme issu du latin, évoquant le loup qui se déplaçait le plus souvent en meute, on est donc encore loin du gorille hantant le camp, mais on va y venir, ne vous inquiétez pas !). Ces plans sont trop nombreux et il faut bien l'admettre, on aurait bien aimé d'autres choses plus imaginatives en lieu et place de ces défilés. Idem au niveau des sports pratiqués ! Le volley, la natation ou le palet, c'est bien mignon, mais autant que je sache, dans le club de vacances, on peut y pratiquer également du judo, de l'aérobic, enfin des activités que je qualifierais de plus ouvertes pour la caméra... Enfin, il s'agit là encore, d'une appréciation toute personnelle, vous l'aurez compris.

 

Retournons donc au camp lui-même ; un camp ici dépeint comme idyllique, comme quoi, vivre à poil, c'est au poil ! Mais, comme le disait aussi Georges Brassens, dans un élan visionnaire : "Gare au gorille !". Car oui, si les feuillages l'intéressent, l'effeuillage ne semble pas non plus le laisser indifférent. On a toutefois parfois du mal à comprendre ses motivations car, au contraire d'un Schlock, celui du film ne semble pas toujours avoir la banane qui le démange. C'est vrai qu'hormis ses assauts nocturnes dans les huttes des dames, on ne voit pas bien ce qu'il fiche dans la pénombre, tapi derrière les arbres. Après tout, allez savoir, peut-être ne fait-il pas que manger et qu'en plus de se les peler dehors, il se la pèle (nouvelle spéculation, je précise).
L'hypothèse émise par la femme flic à poil (mais en en couverture) à l'inspecteur demeure alors autant plausible qu'issue d'un féminisme déplacé : "ça doit être un gorille !". "Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?", lui demande le policier... "Parce qu'il semble aussi stupide qu'un homme !" réplique-t-elle (la salope !). Autant dire que si l'officier ne dépêchait pas alors sur les lieux toute sa brigade, l'enquête piétinerait...
Et ce n'est pas l'homme hospitalisé qui l'aurait aidé davantage, puisqu'après trois longues discussions au cours desquelles il ne lâche aucun indice, ce dernier se fend de cette réplique sans appel : "Je suis presque certain de vous avoir tout dit !".

 

 

Ne tournons pas autour du popotin ; "The Beast That Killed Women", est un tout petit film anecdotique mais rempli de dialogues aussi crétins que sympathiques. Même un dialogue autour d'un soutien-gorge qu'on a du mal à agrafer y tourne à la discussion philosophique.
La photographie y est assez belle (le film a été tourné en Bloody Panic Color, ne me demandez pas ce qu'est ce procédé, je n'en sais fichtre rien !), la musique y fait figure de soupe, même si elle souligne assez bien l'ambiance relaxe du camp, ainsi que les intrusions menaçantes du gorille, lui aussi tout nu.
Celui-ci sera-t-il tué ? Les campeurs pourront-ils revenir sans crainte l'année prochaine, comme les invitera à le faire un directeur un poil inquiet ? Vous le saurez en regardant la suite : "Le gorille contre-attaque à Montalivet" ! Ce qui ne vous empêche pas, en attendant, de jeter un œil (en même temps que de vous le rincer) sur celui-ci.


Mallox

En rapport avec le film :


# Le film est sorti en double programme avec "The Monster of Camp Sunshine" chez Something Weird.

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