Creatures from the Abyss
Titre original: Plankton
Genre: Horreur , Agressions animales
Année: 1994
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Massimiliano Cerchi (alias Al Passeri)
Casting:
Clay Rogers, Michael Bon, Sharon Twomey, Laura di Palma, Ann Wolf, Deran Sarafian...
 

Lors d'une sortie en mer, cinq jeunes gens découvrent un yacht abandonné dérivant au fil du courant. Explorant le bateau, ils vont découvrir un véritable laboratoire de biologie. Deux des adolescents, Bob et Julie, entreprennent alors de faire l'amour sur cet étrange navire, mais ils sont contaminés par un mystérieux plancton qui transforme Bob en monstre sanguinaire...

 

 

Certains films défient toutes les échelles de valeur conventionnelle et annihilent tout esprit critique ; et les termes mauvais, raté ou nul n'ont plus aucun sens car ces "oeuvres" sont tous simplement inclassables. Vénérées telles des icônes innommables par une poignée de mystiques, très peu peuvent prétendre à ce privilège, et le plus souvent se retrouvent bannies des encyclopédies et autres anthologies du cinéma par la critique bien pensante. Certaines régions du monde (comme l'Asie) sont plus propices à l'éclosion de telles curiosités, ainsi l'Italie propose-t-elle un terreau fertile où de telles joyeusetés peuvent proliférer à loisir. En voici un dernier exemple apparu en 1994, tel un furoncle purulent suintant le mauvais goût (assumé ou non).
L'histoire n'est pas des plus originales et ressemble à bien d'autres ("Death Ship", "Virus", "Le vaisseau de l'angoisse"...). Un groupe de cinq jeunes décide de faire une randonnée en zodiac et se perd en pleine mer. Coup de chance inouï, il tombe (ouille) sur un yacht à l'abandon. Les cinq miraculés (deux cabillauds et trois thons) explorent le bateau et découvrent une partie aménagée en laboratoire évidemment remplie de spécimens saugrenus et de créatures bizarroïdes, et une partie résidentielle qui ressemble à un lupanar décoré par Zaza Napoli, dont les couleurs attaquent carrément la pellicule.

 

 

Pas gêné pour un sou, nos naufragés s'installent et improvisent un pique-nique ; deux donzelles décident alors de cuire quelques poisson trouvés au fond du frigo (très bonne idée !). Le fait que les poissons bougent lors de la cuisson (carbonisation) ne semble pas les étonner. Bref, nos goinfres s'empiffrent sans demander leur reste, et bientôt quelques effets secondaires vont se faire ressentir. La digestion de l'une des filles tourne mal, elle commence à vomir d'étranges créatures, mais ses compagnons ont du mal à la croire (vu que les bébêtes ont disparu). Mais ce n'est rien comparé à la suite. Tout démarre vraiment par à une scène de séduction grotesque, où l'on voit une petite grassouillette astiquer une lampe en forme de phallus, avant d'enlever le haut, découvrant deux petites mandarines (amis des melons vous repasserez !), histoire de chauffer un peu son partenaire. Heureusement, grâce à une petite embardée du bateau, le couple se retrouve l'un sur l'autre et commence à copuler frénétiquement, la fille, pensant sûrement à autre chose, ferme les yeux et son partenaire en profite lâchement pour se métamorphoser, scène incroyable où la langue du malheureux tombe sur le téton de sa compagne, continuant de le lécher avant que cette dernière avale carrément un oeil. La pauvre se retrouvera au final avec un mérou mutant entrain de l'astiquer, cool ! Et comme disait l'autre, la peau de mérou pète ! Le reste est à l'avenant, faisant fi d'un minimum de bon goût et de sérieux nous avons droit à quelques joyeusetés : règles douloureuses à l'aspect bizarre (genre oeuf de lompe pas frais), suicide au harpon (en plein visage), monstre humanoïde à tête de poisson, ou encore une attaque de tentacule via un lavabo.

 

 

L'interprétation est bien sûr en phase avec le métrage, le réalisateur abuse des gros plans sur les visages de ses acteurs trop contents de cabotiner ; le résultat fait passer Jim Carrey pour Robert De Niro. Les actrices sont moches, l'une ressemble même à José Garcia travesti en Cindy Crawford, impossible de la rater elle arbore un maillot rose à froufrous du plus bel effet. Pas de chance, c'est celle qui se désape le plus. Ses partenaires sont un rien plus sexy, mais toujours habillées de manière extrêmement classe, fétichistes des chignons et des tailleurs stricts passez votre chemin, on a l'impression que Gilbert Montagnier s'est occupé des costumes... hilarant.
Evidemment, la réalisation est plate comme les actrices, sauf pour les séquences d'effets spéciaux qui semblent dopés aux amphétamines. Conclusion : par moments on a l'impression d'être dans un Tex Avery "live" ! C'est la moindre des choses pour quelqu'un qui a travaillé sur les effets de "Atlantis Interceptor", "2072 les mercenaires du futur" ou "Wild Beast".
A aucun moment, l'idée d'arrêter le massacre ne semble effleurer l'esprit (tortueux) du réalisateur ; au contraire, à peine a-t-il conclu une incongruité qu'il enchaîne sur un raccourci scénaristique hasardeux ou une faute de goût redoutable (ce putain de maillot de bain rose que je n'arrive pas à m'enlever de l'esprit !). Le résultat est une sorte de trip hypnotique (les couleurs qui arrachent) qui commence par vous endormir (attention le début est assez lourd) et finit par vous griller le cerveau. Après cette expérience, une émission de Nikos Aliagas vous paraîtra du Shakespeare.

 

 

The Omega Man

 

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