Envahisseurs de l'espace, Les
Titre original: Gezora, Ganime, Kameba : Kessen ! Nankai no daikaijû
Genre: Science fiction , Aventures , Kaiju Eiga
Année: 1970
Pays d'origine: Japon
Réalisateur: Ishirô Honda
Casting:
Akira Kubo, Atsuko Takahashi, Yukiko Kobayashi, Kenji Sahara, Yoshio Tsuchiya...
Aka: Yog Monster from Space / Space Amoeba / Pentaculus / Gezora, Ganime, Kamoeba : Decisive Battle ! Giant Monsters of the South Seas
 

Une capsule spatiale, Helio 7, est infiltrée par une entité extraterrestre qui la détourne et s'écrase ensuite près d'une île du Pacifique appelée Selzio. Un groupe de promoteurs immobiliers décide de construire un hôtel sur l'île et découvre qu'elle est peuplée par des monstres géants contrôlés par l'entité, dont le but est de contrôler le monde.

 

 

Le réalisateur Inoshiro Honda (1911-1993) est connu pour être non seulement le géniteur cinématographique du célèbre Godzilla, mais aussi l'inventeur d'un genre tout à fait spécifique au Japon : le kaiju eiga. Outre Godzilla, il donnera vie à diverses créatures comme Mothra, Rodan ou Baran. En dehors des "Kaiju", Inoshiro réalisera aussi quelques productions de science-fiction comme L'homme H, Matango, "Latitude Zero"... "Yog" sera son avant dernier film, il tournera encore "Mechagodzilla contre-attaque" (Mekagojira no gyakushu) en 1975, avant de se retirer. En semi retraite il aidera encore son ami Akira Kurosawa sur trois films : "Kagemusha, l'ombre du guerrier", "Rêves" (Yume) et "Madadayo".

De tout le bestiaire que le réalisateur Inoshiro Honda a pu mettre en scène tout au long de sa carrière, celui de "Yog" est sans doute le plus folklorique, voire le plus saugrenu. En effet, si nos amis les céphalopodes ont squatté nombre de films d'aventures et de productions fantastiques, aucun ne s'était fièrement dressé sur ses tentacules pour quitter son élément de prédilection, c'est-à-dire l'eau (sauf, peut-être, le brave "Octaman", petite gâterie réalisée en 1971 par Harry Essex). C'est pourtant ce que fait prestement le brave calamar de cette production qui, sous l'effet d'une mutation extraterrestre, atteint une taille honorable (une trentaine de mètres) et en profite pour mettre le boxon sur une île tropicale pleine d'indigènes effrayés, de journalistes réjouis et de promoteurs sans scrupules.

 

 

Le film comporte trois daikaiju (monstres géants). Le premier se nomme Gezora (tous les monstres des kaiju ont un petit nom), les deux autres Ganime (un crabe des rochers) et Kamoebas (une tortue Mata Mata). Par rapport aux autres films du genre, les trois bestioles ne sont pas issues d'une quelconque mutation due aux radiations ou autres crasses qui traînent sur notre planète, mais sont contrôlées par une entité extraterrestre qui les a fait muter, dans le but d'une invasion. Évidemment, lorsque l'on vient du fin fond de l'espace, on est peu au courant des singularités des différentes espèces qui peuplent les océans de notre belle planète bleue ; c'est sans doute pour cette raison que notre entité a jeté son dévolu sur un calamar (sympathique, mais peu effrayant quand il fait des galipettes). Le céphalopode peu commode se faisant griller par les héros au milieu du récit, l'entité (n'ayant guère gagné en clairvoyance) choisit alors comme futurs cobayes un crabe et une tortue. Tout cela est très bon avec une sauce tartare ou en soupe, mais très peu effrayant dans un kaiju. Dans sa quête de manipulation, l'entité finit quand même par posséder un membre de l'expédition. Mais la chance ne semble pas vouloir lui sourire, puisque son hôte, dans un moment de lucidité, se jette dans un volcan (!). Inutile de préciser que le pauvre Yog n'arrivera jamais à ses fins et que ses deux daikaiju finiront aussi grillés dans un volcan.

 

 

Pour faire vivre tout ce beau monde, on retrouve un autre spécialiste des kaiju eiga, le dénommé Sadamasa Arikawa (aussi crédité comme "Teisho" Arikawa). L'homme travailla longtemps au département des effets optiques, sous les ordres d'Eiji Tsuburaya, LE spécialiste des effets spéciaux des kaiju. Après la mort d'Eiji, il remplaça son mentor sur certaines productions. En 1978, il partit pour Hong Kong pour s'occuper des effets spéciaux du Colosse de Hong Kong. Sadamasa Arikawa ne réalisera qu'un seul film, "Phoenix", curieuse coproduction américano-thaïlandaise.
Le travail de Sadamasa est remarquable, notamment lors du prélude où il reconstitue en maquette le décollage d'une fusée (on dirait presque des images de la NASA). La suite, se déroulant dans l'espace, est du même niveau avec sa capsule spatiale et la fameuse entité extraterrestre. Le reste des effets spéciaux est plus convenu pour un kaiju (monstres + maquettes).


Outre la qualité de ses effets spéciaux, le film garde constamment un esprit bon enfant avec ses figurants déguisés en indigènes, les décors de jungle en studio et les rétroprojections... Bref, c'est kitsch et naïf à souhait, un vrai plaisir coupable qui devrait être remboursé par la sécurité sociale.

 

 

The Omega Man

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