Anthropophagous
Titre original: Antropophagus
Genre: Horreur , Cannibalisme
Année: 1980
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Joe d'amato
Casting:
Tisa Farrow, Saverio Vallone, Serena Grandi, Margaret Mazzantini, Mark Bodin, Bob Larsen, Rubina Rey, Simone Baker, Mark Logan, George Eastman, Zora Kerova...
 

Une bande d'amis en vacances décide de louer un bateau pour rejoindre une petite île et y passer quelques jours. Arrivés sur place, ils constatent qu'il n'y plus âme qui vive...

 

 

Que faire lorsque l'un des joyeux lurons de la bande décide d'aller mettre le bateau à l'abri des vents et ne revient pas ? Ne pas s'inquiéter.


Que faire lorsque l'on débarque sur une île et que toute la population semble avoir disparu ? Y rester.


Que faire lorsque l'on trouve un cadavre momifié dans une maison ? Y dormir.


Comment organiser le couchage dans ce cas ? Faire sept groupes de un et se répartir dans toutes les pièces.


La situation est posée, notre cannibale préféré, j'ai nommé G. Eastman, va pouvoir se mettre à table.

 

 

Le film est somme toute d'une facture classique, regroupant tous les archétypes que ne manqueront pas de relever ceux qui le classeront trop vite parmi la ribambelle de films d'épouvante slasherisant oubliés au fur et à mesure qu'on les regarde. Pourtant nous sommes en présence d'un film peu commun et ce pour plusieurs raisons : d'abord grâce au charisme de l'anthropophage, géant à la calvitie naissante compensée par une longueur de cheveux déraisonnable et dont le visage sensé porter les stigmates d'une trop longue exposition au soleil fait plus penser à un tartinage de pâte à modeler.

Eastman en fait généralement peu, se déplace lentement, mange avec appétit cependant et ne manque pas de faire les gros yeux à ses victimes, déjà passablement effrayées d'y passer. Mais ce monstre, ce véritable zombie devenu fou après avoir mangé sa petite famille pour survivre sur un canoë en dérive, dégage une présence à l'écran indéniable, quand il se cache derrière la porte ou remonte lentement par l'échelle du puits attiré par la chair fraîche de ses victimes, on ne se sent pas aussi roublard que quand on se foutait de la gueule de son maquillage façon Playdo et de son front trop long (qui n’est pas sans évoquer les incroyables masques de Jacques Chirac que portait Patrick Sébastien à ses truculents débuts).
Sans doute est-ce grâce à la réalisation sans faille et aux plans étudiés de ce vieux briscard de Joe D'Amato décidément aussi à l'aise avec les cannibales qu'avec les nymphomanes en voyage en Afrique.

 

 

Anthropophagous est aussi riche en séquences d'anthologie : celle du foetus arraché aux entrailles de sa mère puis dévoré goulûment ou la séquence finale ne cesseront d’animer les discussions des amateurs comme des néophytes.

Mais les dialogues dans sa version française sont aussi un monument du genre :
- Face à une écorchure superficielle d'un des membres de la bande, l'étudiant en médecine croit bon de préciser qu'aucun organe vital n'a été touché.
- Lorsque l'un d'entre eux prend l'initiative d'aller amarrer le bateau plus au large après avoir débarqué notre troupe, il s'en trouve un pour expliquer qu'il est sans doute aller mettre le bateau à l'abri des vents un peu au large (!) alors qu’aucune tempête ne semble se profiler à l'horizon.
Je résiste tout de même à trop vous en dévoiler sur cette véritable perle cinématographique, un bis où les personnages sont parfois pris d'une connerie défiant la gravité et qu'ils payeront d'ailleurs très cher pour la plupart.
Alternant séquences hilarantes, invraisemblances, suspens, étripages et accouchement douloureux mémorable avec un professionnalisme qui force le respect, Anthropophagous se doit d'être vu par tout amateur du genre.

 

 

Plissken

 

 

A propos du film :

# A signaler un remake / suite, on ne sait pas vraiment, réalisé par le déjà fameux Andreas Schnaas et qui porte le titre opportuniste de Anthropophagous 2000.

# Je précise pour ceux qui ne se remettent pas de la scène du foetus, que c'est un vrai... non je plaisante, il s'agit en fait d'un lapin dépecé et que donc aucun enfant n'a été maltraité pendant le tournage de ce film.

# Le rôle de l'anthropophage est tenu par George Eastman, producteur du film et le reste du temps acteur, scénariste et même réalisateur dont on peut admirer la beauté dans le non moins culte Les guerriers du Bronx de Castellari.

 

En rapport avec le film :

# La fiche dvd Bach Films de Anthropophagous
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