Anthropophagous - Bach Films
Écrit par Mallox   

 

Région : Zone 2 PAL

Editeur : Bach Films
Pays : France

Sortie au cinéma : 20 janvier 1982
Sortie dvd : 9 juillet 2014

Durée : 91 minutes
Image : 1.66 - (16/9ème compatible 4/3)
Audio : Mono

Langues : français, italien, anglais
Sous-titres : français

Bonus :
- 3 lobbycards collector
- Entretien avec Christophe Lemaire (12'28)
- Générique alternatif (1'43)
- Bandes-annonces

 

 

Commentaire : La sortie chez Bach Films de Anthropophagous, tout comme Horrible, est un événement en soi. Non pas que les amateurs de cinéma horrifique ou gore ne les connaissent pas, ne serait-ce que par le biais des VHS existantes (chez Virginia Distribution et Hyper Video), simplement il s'agit de la toute première édition en DVD en France de ces deux classiques de Joe D'Amato.
A noter avant tout qu'il s'agit là jusqu'à présent de l'édition la plus longue avec une durée de 91'02" contre 87'32" (PAL) pour l'édition de chez NSM Records (Autriche) qui faisait elle-même à peu près 12 secondes de plus que l'édition italienne...
Qui plus est, détail non négligeable, l'éditeur nous propose le choix entre trois langues, l'anglaise, l'italienne et la française, ce qui permet à la fois aux nostalgiques de la VHS de le savourer en français et aux autres de le (re)découvrir par exemple dans sa langue natale (l'italien).

 

 

Côté image, pas grand chose à redire sur la copie qui, soit, présente un grain d'époque, soit, n'est pas le top des top, mais qui peut également se voir comme une image respectée. A noter, malgré le 1.77:1 annoncé, que le film est ici présenté en 1.66:1, le même format que le dvd sorti chez Shriek Show en 2006. Rajoutons que le son respecte les profondeurs et ne présente aucune saturation notable, quelle que soit la langue choisie.

 

 

Niveau bonus, on ne peut pas dire que l'entretien avec Christophe Lemaire soit très instructif : après quelques mimiques censées imiter avec humour et légèreté un anthropophage mangeant sa chaussure, celui-ci nous apprend qu'il s'agit d'un film gore culte italien réalisé en 1980. Il enchaîne en affirmant que tous les fans d'horreur connaissent le film par cœur et rappelle que le film a cartonné partout à l'époque grâce à sa tagline : "L'homme qui se mange lui-même", racontant la fin du film dans le même temps, laquelle précède, à l'instar des films de la Hammer (sic), le mot "fin" de façon abrupte. L'entretien se fait un peu plus intéressant ensuite lorsque Christophe Lemaire remet le film dans son contexte, le situant au milieu d'une vague horrifico-gore italienne initiée par le Zombi 2 de Lucio Fulci. On aurait aimé, en lieu et place de nonchalance, un peu plus de rigueur de la part de l'homme que l'on sait pourtant talentueux et érudit, qui semble gêné, alternant regards vers la caméra et regards vers sa fiche. Nous apprenons dans la foulée que Joe D'Amato n'en était pas à son premier film gore puisque celui-ci en avait tourné deux auparavant : La nuit fantastique des morts-vivants et Blue Holocaust. Bref, cela ne va pas bien loin d'autant qu'on oublie au passage Emanuelle chez les cannibales. On retiendra surtout le moment où le journaliste évoque le manque de moyens pour un tournage en 16mm qui confère au film un côté réaliste, proche de Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper.
Il rappelle la singularité de Anthropophagous, qui se déroule en plein jour, contrairement à la plupart des films d'horreur de l'époque et qui, du coup, fait aussi penser à un film tel que Les révoltés de l'an 2000.
Enfin, il évoque le fait que la revue "culte" (mot usité à tout-va dans l'entretien) Monster Bis avait jadis rapproché le film de Joe D'Amato d'un autre film lui étant antérieur de dix ans : La tour du diable de Jim O'Connolly. Bref, un bonus en demi-teinte, parfois intéressant, parfois légèrement suffisant, parfois encore inconséquent.
L'auteur de ces lignes tient toutefois à marquer son accord avec l'intervenant quant au côté choquant de Anthropophagous qui, aujourd'hui, au regard de ses effets spéciaux rudimentaires, tient plus de l'idée barrée, dans un esprit fumetti, que choquante à proprement parler. Le temps a fait son oeuvre...

 

 

Restent les sympathiques lobbycards collector, les bandes-annonces du film lui-même ainsi que celle de Horrible (à noter que cette dernière apparaît déjà à la suite de celle de Anthropophagous pour être remise à part sur le dvd (probablement une petite erreur technique), ainsi qu'un générique alternatif identique à celui de la version ici proposée, à la différence que le générique y est en anglais.

Pour finir, l'éditeur aurait aisément pu se passer du diaporama des dvd édités par Crocofilms ("L'invasion des araignées géantes", "Deep Blood", Terreur extraterrestre, Le dernier dinosaure, Evil Toons", "The Refrigerator") qui sont des produits de faible qualité, non fiables, avec même des versions recadrées ou des versions originales sans sous-titres... Une erreur qu'on pardonnera toutefois facilement, après tout, chacun peut à sa guise passer ce segment, c'est d'ailleurs tout ce que l'auteur de ces petites lignes lui souhaite si celui-ci recherche un dvd un tantinet peaufiné.

Quoi qu'il en soit et malgré ces réserves, gageons que les amateurs, ne serait-ce que pour le film lui-même, ne rateront pas ce rendez-vous ! Ceux-ci pourront le voir en double-programme avec Horrible mais aussi avec Des filles pour le bourreau, ce pour une soirée dégustation de foetus entre amis.

 

 

En rapport avec le dvd :

# La critique du film Anthropophagous