Avion de l'apocalypse, L'
Titre original: Incubo sulla città contaminata
Genre: Zombie , Horreur
Année: 1980
Pays d'origine: Italie / Mexique / Espagne
Réalisateur: Umberto Lenzi
Casting:
Hugo Stiglitz, Laura Trotter, Mel Ferrer, Francisco Rabal, Maria Rosaria Omaggio...
 

Un avion débarqué de nul part atterrit sur l'aéroport d'une grosse ville située on ne sait trop où. Sûrement est-il passé non loin de l'endroit où quelques pépins nucléaires sont récemment survenus, puisqu'il en sort un tas "d'infectés" : des hommes aux faciès en putréfaction qui s'en prennent à tous les gens normaux pour boire leur sang. L'épidémie a commencé, l'apocalypse se profile.

 

 

Malgré l'insistance d'Umberto Lenzi pour démontrer que son film ne relève pas entièrement de l'invasion de morts-vivants en vogue à l'époque, on peut affirmer sans se tromper que "L'Avion de l'apocalypse" surfe sur le succès du "Zombie" de Romero au-delà du raisonnable. Évidemment, ses "infectés" ont des capacités physiques supérieures à celles de n'importe quel zombie de supermarché (ils courent, ils grimpent des échelle, utilisent des armes à feu, des armes blanches et ils boivent de l'alcool), et ils savent également réfléchir à l'occasion, mais tout de même, leur objectif est rudement similaire, et le climat de fin du monde qui marque le film de Lenzi est à peu près le même que celui de Romero, avec militaires débordés, couples qui cherchent à s'enfuir, télévision prise d'assaut et même des vues d'hélicoptères donnant sur des champs envahis par ces énergumènes anthropophages.
En réalité, en faisant de ses infectés des êtres capables de gambader et de mitrailler, Lenzi ne fait que pallier assez efficacement à son manque de figurants. Comment aurait-il pu décrire la fin du monde si ses "méchants" assez peu nombreux s'étaient contentés de pousser des râles plaintifs en marchant à la vitesse petit V ? Difficile, et c'est sans doute pourquoi l'instauration d'un climat de danger passait par le dopage des gloutons radioactifs. De même, si le budget ne permettait probablement pas de financer des effets gores à foison (il reste malgré tout quelques beaux moments, comme cette énucléation certainement influencée par les travaux fulciens sur le sujet), le réalisateur de "La Rançon de la peur" trouva la parade : au lieu de jeter ses pseudos-zombies au cerveau du premier venu, il les lance contre les poitrines ou les cous, permettant d'une part de faire référence aux vampires autant qu'aux morts-vivants, et d'autre part de pouvoir dessaper en toute dignité ses actrices, aux chemisiers légers et souvent de mauvaise qualité.

 

 

Lenzi n'est pas avare en spectacle et livre une nouvelle fois un film répondant intégralement à ce que l'on peut en attendre sans dévier une seule fois vers des détails comme la psychologie ou la crédibilité. Comme souvent, y compris dans certains de ses polars les plus réussis, le scénario en pâtit. Mais ici, il faut bien admettre qu'il y est allé un peu fort, et qu'aussi généreux soit-il dans ses partis-pris, le réalisateur accumule les bêtises et les approximations techniques. Le montage, d'abord : en plus de faux raccords nombreux et grossiers, certains plans ou certaines scènes s'enchaînent en dépit du bon sens ou même de la logique. C'est la conséquence d'une relative surabondance de personnages isolés ou non, qui tous cherchent à lutter ou à s'enfuir, provoquant ainsi plein de petites sous-intrigues mal agencées. Il faut dire que les acteurs n'aident pas à corriger le tir, puisqu'aucun, pas même l'expérimenté Mel Ferrer, n'est vraiment digne de figurer au casting. Le pire étant certainement les figurants qui, planqués sous le masque raté des infectés (sorte de pizza trop cuite s'arrêtant au niveau du cou), se permettent de grimacer à outrance.

 

 

La rumeur dit que Tomas Milian et Fabio Testi furent un temps considérés pour le rôle principal (si on peut l'appeler ainsi). C'eut été assez amusant... Mais il faut bien faire avec ce que l'on a, et il faut donc se contenter d'acteurs surjouant assez atrocement chaque sentiment que leur personnage est censé ressentir. Peut-être est-ce dû à un emploi étrange de la musique de la part de Lenzi, qui sera capable de l'utiliser sur des scènes totalement anodines et de l'oublier complètement dans des moments plus importants.

Toujours est-il qu'avec ses défauts énormes, "L'Avion de l'apocalypse" peine à faire impression. Lenzi n'a pas changé, il reste toujours aussi généreux, prône toujours une morale aussi violente que peu subtile (les hommes : tous des cons, la science : de la merde, vive le naturel), mais cette fois, cela ne suffit pas à contrebalancer des handicaps trop présents. Niveau horrifique, cela reste cependant bien mieux que son médiocre "Cannibal ferox" ou que son atroce "Maison du Cauchemar", mais nous sommes tout de même loin des classiques.

 

 

Note : 6/10

 

Walter Paisley
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