Pale Rider
Genre: Western
Année: 1985
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Clint Eastwood
Casting:
Clint Eastwood, Michael Moriarty, Carrie Snodgress, Chris Penn, Sydney Penny, Richard A. Dysart, Richard Kiel...
 

Dans l'Ouest sauvage, une petite colonie de chercheurs d'or est menacée par un promoteur sans scrupules, prêt à toutes les exactions pour exploiter le filon. Mais un étrange pasteur viendra redonner vigueur et courage au groupe de pionniers, tout en préparant une vendetta personnelle...

 

 

Avec un sujet pareil, on aurait pu craindre une lourde morale catholique et bien pensante, où l'homme trouve appui dans la religion. C'est oublier qu'à la caméra se trouve l'homme qui peut parler sans desserrer les dents, j'ai nommé le grand Clint Eastwood. Clint en 1985 a la cinquantaine bien tassée et deux ans auparavant aura fait le point avec un de ses personnages fétiches : l'Inspecteur Harry, à l'occasion du superbe Sudden Impact, où Dirty Harry devenu dinosaure évolue tant bien que mal dans un univers où il n'a plus sa place avant de régler ses comptes à l'ancienne.
Avec Pale Rider, Clint continue sur sa volonté de tout mettre à plat, nous livrant moins un énième film du genre qu'une forme de petit bilan de sa carrière westernienne. Fait éloquent, Clint ne signe là rien de moins que son avant-dernier western, le dernier, ultime pourrait-on dire, étant Impitoyable, chef d'oeuvre crépusculaire en forme de requiem du genre. Pale Rider, une agonie, suivie d'Impitoyable, la mort ? Disons que Pale Rider pourrait être pour Clint une sorte de testament, dernière trace écrite avant l'acte de décès.
En campant lui-même un énigmatique pasteur, inconnu taillé à la serpe, Clint renoue avec la tradition d'un western qui marqua ses débuts, celui des Italiens et de leurs figures quasi-mythologiques d'anti-héros sans noms. Approche transalpine qui s'entremêle avec la résolution d'inscrire ce western dans un patrimoine bien plus proche de ses origines directes. Ces racines américaines, nous les voyons au travers d'une love story qui se construit peu à peu, nous les voyons aussi dans le caractère "parlé" du film, le pasteur incarné par Clint se montrant plutôt loquace. Nous les voyons enfin dans cette histoire de pionniers en prise avec un homme d'affaire, intrigue on ne peut plus classique de la conquête de l'Ouest.

 

 

Dans ce contexte, la présence de sept pistoleros ne doit pas être un hasard de la numérologie. Mais Pale Rider pioche également dans le propre cinéma de Clint. Pale Rider reprend ainsi l'aspect quasi-fantastique de L'Homme des Hautes Plaines, par sa portée biblique et son plan final, où comme de bien entendu, le pasteur disparaît à l'horizon.
Comme dans Josey Whales Hors la Loi, Eastwood porte la barbe, tout en lui reprenant un petit revoler. Enfin, le film dans un sens annonce déjà cette violence "sale", dépourvue de tout aspect jouissif, qui trouvera bien entendu sa quintessence dans Impitoyable.
Pourtant, Pale Rider n'est pas le Mon Nom est Personne de son réalisateur, ni même le chef d'oeuvre qu'aurait pu donner sa thématique. La faute à quoi ? Ironie du sort, un certain classicisme peut-être. Si il est vrai que le cinéma de Clint n'a jamais été un modèle d'excentricité, Pale Rider manque un peu d'épaisseur par sa réalisation sobre et son intrigue quasiment cliché. Dommage, Pale Rider n'apparaît ainsi que comme un Eastwood mineur, bien qu’éminemment sympathique.

 

 

Avec Pale Rider, Clint offre un petit mélange du genre qui lui apporta la renommée, sans cynisme ni références trop visibles. Humble et traditionnel, il s'inscrit dans un sujet qui doucement deviendra prédilection de l'acteur devenu cinéaste : sa propre vieillesse, qui de l'Inspecteur Harry devenu obsolète (Sudden Impact) à l'entraîneur de Million Dollar Baby, n'en finit plus de se faire vaillante pour en remontrer aux jeunes générations...

 

Note : 7,5/10

Le Cénobite Cinglé !
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