Théâtre de sang
Titre original: Theatre of Blood
Genre: Horreur , Macabre
Année: 1973
Pays d'origine: Angleterre
Réalisateur: Douglas Hickox
Casting:
Vincent Price, Diana Rigg, Ian Hendry, Harry Andrews, Coral Browne, Robert Coote...
 

Ce film est un régal. Un joyau de la couronne britannique sur pellicule. Une petite perle du cinéma fantastique anglais avec un Vincent Price qui trouve, une fois de plus, un rôle à sa mesure. D'ailleurs, comment dire le contraire d'un film qui raconte la frénésie meurtrière d'un vieux comédien de théâtre, que tout le monde croyait mort, envers ses anciens ennemis jurés, les critiques ?
Etant prudent de nature, je ne me risquerais pas à salir la mémoire de Price pour ne pas encourir ses foudres et ne pas le voir revenir de la mort sous un habile déguisement, déclamant du Shakespeare tout en entreprenant de m'occire !

 


Je me contenterai de dire que l'intrigue ressemble étrangement à celle de "L'Abominable Docteur Phibes", les toubibs de l'un étant remplacés par des critiques, et les meurtres inspirés des douze plaies d'Egypte du premier étant cette fois puisés au coeur même des pièces du plus connu des dramaturges anglais.
Les policiers sont toujours aussi dépassés par les événements, les meurtres aussi réjouissants dans leur mise en scène excessive et baroque (dont un duel à l'épée sur trampoline tout à fait bondissant) et les acteurs aussi inspirés, et même plus, que dans le Phibes. Le grand Lionheart, qui a survécu a un plongeon de plusieurs dizaines de mètres dans la Tamise et s'est acoquiné à une bande de clochards avinés et prêts à tout pour leur dose de gnôle, va donc s'en donner à coeur joie, en suivant les intrigues de Jules César, Othello, Hamlet et de bien d'autres. La tragédie classique étant souvent tragique, ça tombe bien, les mises à mort seront bien sûr cruelles. Mais tout le charme du film vient de ce qu'elles sont toujours exécutées dans la joie et l'allégresse, par un acteur qui prend un plaisir visible à jouer et à se déguiser et dont le cabotinage éhonté est inscrit dans les gènes de son personnage.

 

 

Allez, une pensée quand même pour ces pauvres critiques lacérés, transpercés, décapités, brûlés vifs, au coeur arraché, etc., malheureux confrères au si noble métier mais à la bien ingrate réputation.
Et, si je peux me permettre, j'esquisserai quand même, en quelques lignes, des réserves bien légitimes et même, osons le dire, une critique argumenté : quand la fille du grand acteur déchu interprétée par Diana Rigg (les bottes de cuir de la série Chapeau melon) retrouve son père, on est bien obligé de dire que là, là, aaaaaaaaahhhhhhhhhhhhh...

 

 

Note : 8/10

 

Bigbonn
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