Enfer des zombies, L' - Artus Films |
Écrit par Flint |
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Commentaire : Cette édition de L'Enfer des zombies était attendue avec impatience par bon nombre de fans du film et de Lucio Fulci. Et à peine sorti, le mediabook n'a pas tardé à faire parler de lui, attirant d'un côté les honneurs et de l'autre la vindicte populaire. Plutôt étonnant quand on a l'objet entre les mains, se présentant comme un livre à couverture rigide, renfermant quatre-vingt pages couleur, un blu-ray et un dvd respectivement logés dans un compartiment cartonné faisant office de deuxième et troisième de couverture. Les questions soulevées, au nombre de cinq, ont suscité des critiques plus ou moins virulentes, par conviction ou dans un but précis.
Le logement des disques – Artus Films a opté pour un système vu préalablement chez d'autres éditeurs comme Carlotta ou HK Vidéo. A savoir que les disques sont insérés dans des logements en carton rigide, ce qui demande une manipulation afin de les sortir ou de les rentrer délicatement. Le problème soulevé par un certain nombre de personnes est que cela raye les disques. J'ai donc tenu à vérifier, sortant et rentrant dvd et blu-ray une bonne dizaine de fois, avec un minimum de précaution. Résultat : aucune micro-rayure n'a été décelée. Alors, s'il conviendrait donc de revenir à un système de logement plus classique pour les disques, ce que l'éditeur compte faire, l'argument des micro-rayures n'est quant à lui pas recevable.
La qualité des bonus – Là encore, la polémique fait rage. On aurait voulu des archives d'époque, on regrette les bonus de l'édition collector de Neo Publishing (une très belle édition au demeurant). Mais bon... Les archives, on en trouve peu, ce n'était pas monnaie courante à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Alors, est-il nécessaire de critiquer certains intervenants qui ont pourtant leur place, qu'il s'agisse de Dardano Sacchetti et Maurizio Trani (respectivement scénariste et maquilleur pour L'Enfer des zombies), ou de Lionel Grenier (créateur du site luciofulci.fr et très pointu sur tout ce qui concerne le réalisateur italien) et Alain Petit (historien du cinéma, collaborateur de Jean-Pierre Dionnet pour Quartier interdit sur Canal+) ? Faudrait-il aussi passer sous silence le contenu des 80 pages du recueil Fulci, zombies et opportunisme : Quand les morts-vivants ont envahi le cinéma italien ? Non, certainement pas, et ces bonus seront évoqués plus tard en détail.
Avant de revenir sur le contenu des bonus, il serait bon de rappeler une chose. Les éditeurs indépendants sur notre territoire, dans le marché du dvd et du blu-ray, sont pour la plupart des personnes qui font un maximum d'efforts le plus souvent récompensés par un minimum de recettes. Ceux qui pensent que Artus Films, Le Chat qui Fume, The Ecstasy of Films et j'en passe roulent sur l'or se mettent le doigt dans l'oeil. Un film édité à 1000 exemplaires, lorsqu'il est soigné, permet tout juste de rentrer dans ses frais. Et lorsque vous savez qu'il est quasiment impossible d'envisager des pressages supérieurs à 2000 exemplaires lorsque l'on est sur un marché hexagonal et spécialisé dans un créneau bien spécifique (le cinéma de genre), le calcul est vite fait. Il faut être passionné pour être un éditeur indépendant, ce qui signifie qu'un tel éditeur mettra tout en oeuvre pour proposer le produit dont il rêvait lui-même en tant que fan. Alors, messieurs les conspirateurs, vous qui jouez les inquisiteurs sur les réseaux sociaux, qui ne faites nullement preuve d'objectivité, par simple désir de nuire, je dirai ceci : Que ferez-vous le jour où tous ces éditeurs mettront la clé sous la porte, parce que vous aurez crié haro sur le baudet (tandis que sur Arrow vous vous esbaudissiez) ? Toute critique se doit d'être positive, justifiée et surtout... constructive. Revenons à présent sur les bonus et le livret.
Le premier module a pour intervenant Lionel Grenier, un choix légitime dans la mesure où il a conçu le site luciofulci.fr et a prouvé qu'il était sans conteste qualifié pour disserter sur le réalisateur. En l'espace d'une vingtaine de minutes riches en informations, Lionel Grenier nous présente le film tout en l'analysant. Il évoque l'influence du Zombie de Romero, le rôle joué par Dardano Sacchetti, le fait que L'Enfer des zombies fut d'abord proposé à d'autres réalisateurs, et précisant quelle était la situation de Lucio Fulci à l'époque (moralement et financièrement).
Après quoi nous faisons connaissance avec un spécialiste du maquillage (ce n'est pas souvent le cas), Maurizio Trani, qui revient sur son travail pour L'Enfer des zombies, avec également une bonne dose d'humour et quelques anecdotes croustillantes, notamment à propos de l'actrice Auretta Gay pour sa fameuse scène de plongée sous-marine, alors qu'elle ne savait pas nager. Rosario Prestopino (décédé en 2008) fait une brève intervention sous forme d'archive, dans laquelle il parle de son travail comme assistant de Trani. Maurizio Trani revient en détails sur certains truquages, notamment la conception des cous factices, la scène de l'oeil crevé d'Olga Karlatos, et la manière de préparer des zombies en un temps record. Des informations utiles, de la part d'un homme qui se consacra au film d'horreur pendant une dizaine d'années, avant de se tourner vers d'autres genres cinématographiques.
Enfin, Alain Petit, que l'on ne présente plus, revient sur l'époque bénie du Cinéma de quartier sur Canal+, et surtout de sa déclinaison créée pour les films interdits aux moins de 13 et 18 ans, Quartier interdit, comme ce fut le cas pour L'Enfer des zombies. Quelques anecdotes émaillent ce bref entretien, nous permettant d'apprendre que le film était passé en VF dans sa version censurée mais en version intégrale pour la VOSTF.
Le livre, à présent, se présentant au format 18,5 X 13,5 cm avec un grammage de qualité garantissant la solidité de chaque feuillet. Il contient 80 pages et se divise en quatre parties rédigées par autant d'intervenants : David Didelot (Vidéotopsie), Didier Lefèvre (Médusa Fanzine) et Gilles Vannier (psychovision.net), Lionel Grenier supervisant l'ensemble de l'ouvrage. Artus Films
*** Sur le site de l'éditeur :
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