[M] [Critique] Ultime Violence - 1977

 
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mallox
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MessagePosté le: Mar Nov 10, 2015 7:03 am    Sujet du message: [M] [Critique] Ultime Violence - 1977 Répondre en citant



Ultime Violence - 1977
(La belva col mitra)

Origine : Italie
Genre : Polar / Thriller

Réalisé par Sergio Grieco
Avec Helmut Berger, Marisa Mell, Richard Harrison, Francesco Bertuccioli...





Le tueur sadique Nanni Vitali et trois autres truands s'évadent de prison. Le quatuor se lance dans une folie meurtrière, commettant vols qualifiés, viols, assassinats et prises d'otages. Pendant ce temps, l'inspecteur de police Giulio Santini cherche par tous les moyens à arrêter l'abjecte Vitali. Il sera néanmoins freiné par sa grosse moustache, en témoigne une première course-poursuite où ce dernier finit par sauter de sa caisse pour la voir tomber puis exploser dans un ravin. L'inspecteur Clouzot peut dormir tranquille, il a trouvé pire que lui...






"Ultime Violence" est l'ultime film de Sergio Grieco qui décède la même année d'une crise cardiaque. Un réalisateur-artisan plutôt estimable à qui l'on doit de nombreux films d'aventures durant les années 50 et au début des années 60 avec, notamment, "Salammbô", "L'esclave de Rome" ou encore "Jules César contre les pirates". Sa carrière se tourne ensuite d'avantage vers des récits d'espionnage, mettant notamment en scène l'agent Dick Malloy.
Évidemment, comme nombre de ses confrères, lorsque le poliziesco ou, plus largement, le polar, a le vent en poupe au milieu des années 70, dans une Italie en proie à la violence, Grieco surfe alors sur le genre. Un genre violent, sadique, excessif, aux règlements de compte expéditifs et aux vengeances vigoureuses, carrées, définitives. Grieco se plonge donc dans le récit purement criminel dès 1975 avec "One Man Against the Organization" puis, l'année suivante, "La nuit des excitées". En 1977, il tourne donc ce qui sera son chant du cygne, ce "La belva col mitra", œuvre qui, coïncidence aidant, arbore par bien des aspects des airs crépusculaires, la violence, comme suggérée par le titre français ne connaît dès lors plus de limites et devrait logiquement se faire l'écho du chaos régnant au sein la société italienne....






Las, force est de constater que l'opus de Grieco a du mal, outre son apparente démesure, à tenir debout. Le début pourrait annoncer un nouveau "Cani arrabbiati" avec ces malfrats à bord d'une voiture et des otages qui en feront les frais. L'arrêt violent à une station service où ils laissent quasiment pour mort le pompiste confirme cette impression. Pourtant, il n'émane pas de la pellicule du réalisateur le nihilisme qui suintait du film de Bava. Difficile de suivre les pérégrinations de Vitali et de sa bande de frappes.

Leur chemin va d'abord croiser celui de Giuliana, campée par Marisa Mell, la compagne de l'informateur. La balance finira brûlée à la chaux-vive, enterrée juste après tandis que Giuliana se fait violer sous ses yeux. Dès lors, "Ultime violence" a beau enchaîner les scènes de violence ultime, celles-ci vont petit à petit tomber à plat.

Le récit bifurque dans le non-sens dès lors que Vitali décide d'embarquer cette même Giuliana dans son périple. Devenue de force sa compagne, Vitali l'assujettit, à la fois en lui déclarant sa flamme, mais aussi en la terrorisant, en la menaçant de mort. Aussi, alors que le commissaire Santini est sur ses traces et ce vice-versa puisque, on l'apprend assez vite, c'est le propre père du policier qui l'a jadis épinglé, il se livre à d'invraisemblables confidences concernant un hold-up crucial à venir.
Un hold-up qui tournera étonnement au cauchemar puisque, bien qu'averti dans les moindres détails, Santini et ses hommes se feront malgré tout avoir, les balles de mitraillettes fusant alors en pleine usine jusqu'à tuer à bout portant une vieille femme. Ce n'est qu'ensuite, à l'issue d'un barrage de police, que certains parmi les gangsters se feront tuer. Pourtant, dans un accès de fureur, Vitali réussira à passer tandis que Giuliana, comme débarrassée de la menace, tout du moins pour un temps, accourra vers le flic pour se blottir dans ses bras.






Inutile d'aller plus loin, le scénario, outre ses invraisemblances, tombe alors dans une surcharge à la fois pompière et mélodramatique : le père et la sœur du flic en ligne de mire, Giuliana qui retrouvera un temps son père alors qu'ils ne se voyaient plus, la sœur de Vitali encore attachée à son jeune frère expliquant que celui-ci a toujours été "comme ça, turbulent et violent", des chemins de traverse censés humaniser des personnages dans un film où ceux-ci existent à peine.

Il est de plus difficile de croire au côté protecteur mollasson de Richard Harrison (arborant ici une tronche de camé) qui, outre dispenser la morale, semble faire bourde sur bourde, laissant échapper, comme en début de film, celui qu'il poursuit inlassablement.
Que dire d'un final où, après tant de meurtres, la morale du flicaillon voudra qu'au lieu de vouloir le tuer pour ses multiples massacres, il lui souhaitera de croupir en prison pour le restant de ses jours. On rappelle en passant que le personnage d'Helmut Berger en sort justement, qu'il s'en est évadé, et vu ce que la prison a fait de lui, un fou encore plus furieux qu'avant d'y rentrer (on souhaite bon courage aux autres prisonniers !), autant dire que c'est un choix pour le moins incongru, en plus d'un risque à prendre pour le moins étonnant.
C'est d'ailleurs à ce niveau que "La belva col mitra" échappe aux codes du Poliziesco où il est souvent rangé puisque jamais le personnage de Santini, pourtant meurtri lui aussi humainement, ne tombera dans l'auto-justice (par contre, ça ne le dérangera pas trop de prendre tant de risques de mettre ainsi en danger la vie d'autrui. Voir la scène de prise d'otages dans l'usine où il ne sourcille par un poil de cul d'avoir fait tuer par son incompétence une employée âgée).

Quant à Helmut Berger, déjà fadasse dans "Un papillon aux ailes ensanglantées" et malgré ce qu'en dit jadis son compagnon Luchino Visconti après l'avoir enculé, il est trop impénétrable ici pour qu'aucun de ses actes ne trouve sens. Du coup, au lieu de se faire l'écho ou le révélateur d'un chaos social existant, comme suggéré en début de chronique, "Ultime Violence" apparaît comme opportuniste et complaisant. Marisa Mell ("Objectif 500 millions"/"Danger Diabolik !"/"Perversion Story"), bien que plus touchante et crédible que le flic et le truand réunis, semble sacrifiée à l'aune du prétexte : celui d'un scénario facilement décryptable et d'une issue sans surprise.






Dommage, car dès son générique, lui-même agrémenté d'une efficace et obsédante musique de Umberto Smaila, il semblait mériter plus et mieux qu'une succession lassante de passages à tabac ainsi qu'une escalade sans vie dans l'enfer de la violence avec, en contrepoint, un flic aussi tarte et impuissant...









En rapport avec le film :

# Plutôt prisé des amateurs de cinéma Bis, pour un avis plus enthousiaste, je vous conseille de lire la chronique d'un certain Philippe Chouvel sur Sueurs Froides
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sigtuna
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MessagePosté le: Mar Nov 10, 2015 7:49 am    Sujet du message: Re: [Critique] Ultime Violence - 1977 Répondre en citant

mallox a écrit:

# Plutôt prisé des amateurs de cinéma Bis, pour un avis plus enthousiaste, je vous conseille de lire la chronique d'un certain Philippe Chouvel sur Sueurs Froides
Qui ?

Blague à part qu'un Richard Harrisson est pu faire carrière reste pour moi un mystère. frank_PDT_06
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Valor
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MessagePosté le: Mar Nov 10, 2015 8:52 am    Sujet du message: Répondre en citant



Il aurait pu être chanteur par contre !

mario
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mallox
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MessagePosté le: Mar Nov 10, 2015 9:19 am    Sujet du message: Répondre en citant

ico_mrgreen

Produit par Ninja Tune ! frank_PDT_10
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MessagePosté le: Mar Nov 10, 2015 9:56 am    Sujet du message: Répondre en citant

Personnellement un film que j'adore, que je ne connais que par la VHS. Le début est vraiment dingue avec un Helmut Berger en roue libre, cela se calme par la suite.
Un bon "bis" dont l'expression prend là tout son sens.
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mallox
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MessagePosté le: Mar Nov 10, 2015 10:55 am    Sujet du message: Répondre en citant

Si jamais ça peut te rassurer FX, à mon avis, je vais être bien seul sur ce coup là. Je suis resté hébété devant vu que j'en attendais bien mieux. A la fin, je me suis fait la réflexion qu'il faisait typiquement partie des films italiens avec lesquels on était bien plus tolérants que s'il s'était s'agit par exemple d'un polar britannique ou américain.

J'ai pensé à certains polizesco que j'apprécie bcp (notamment le Guerrieri chroniqué il y a un moment, aux "Chiens enragés", ou même à "La Proie de l'autostop" que j'aime aussi pas mal, tous des films bis pourtant, ben, rien à faire...

Enfin je ne vais pas lui en remettre une couche, prêt pour me faire lyncher ! frank_PDT_10
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flint
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MessagePosté le: Mer Nov 11, 2015 9:39 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'allais dire tout le bien que je pense de ce film quand tu m'as rappelé que j'avais écrit un texte sur ce polar (j'avais complètement oublié ! frank_PDT_10 ).

Ben, on a le droit de pas aimer non plus, c'est vrai que les personnages sont caricaturaux. Je ne l'ai pas revu depuis un moment. Là, je vois que les captures sont belles. Par rapport à la VHS (en plus, je crois bien que c'était Initial qui l'avait distribué), il y a un monde d'écart.
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Valor
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MessagePosté le: Mer Nov 11, 2015 10:55 am    Sujet du message: Répondre en citant

flint a écrit:
je crois bien que c'était Initial qui l'avait distribué

Sur leur sous-label Atlantic mais aussi Les Films du diamant... et Pep's Vidéo ! (jamais entendu parler !) frank_PDT_16

http://vhsdb.org/film.php?id=3379

Et sinon, j'ai retrouvé un plan coupé au montage :



mario
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mallox
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MessagePosté le: Mer Nov 11, 2015 11:35 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ce taré en slibard avec sa pelle qui fait le tour du net... Arf, j'adore ! frank_PDT_10



Dans Ultime Violence, il est plus efficace que Richard Harrison !
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Bigbonn
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MessagePosté le: Mer Nov 11, 2015 6:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

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flint
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MessagePosté le: Mer Nov 11, 2015 6:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'avoue que cette tronche d'ahuri en slip avec sa pelle, je ne m'en suis pas remis !
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igorfx
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MessagePosté le: Mer Nov 11, 2015 6:44 pm    Sujet du message: Répondre en citant

flint a écrit:
J'avoue que cette tronche d'ahuri en slip avec sa pelle, je ne m'en suis pas remis !


Oui se foutre de la gueule du français moyen c'est un sport national, il paraît même qu'il va inspirer Lucile Hadzihalilovic pour son prochain film icon_wink
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mallox
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MessagePosté le: Mer Nov 11, 2015 7:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Franchement, t'appelles ça un français moyen ? frank_PDT_16







mario
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