[M] [Critique & dvd] La poupée diabolique - 1964

 
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mallox
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MessagePosté le: Mer Mai 04, 2016 12:41 pm    Sujet du message: [M] [Critique & dvd] La poupée diabolique - 1964 Répondre en citant



La poupée diabolique - 1964
(The Devil Doll)

Origine : Grande-Bretagne
Genre : Epouvante / Horreur / Macabre / Fantastique

Réalisé par Lindsay Shonteff
Avec Bryant Haliday, William Sylvester, Yvonne Romain, Sandra Dorne, Nora Nicholson, Alan Gifford...

Autres titres : La poupée sanglante (Belgique) / El muñeco diabólico (Espagne) / Il mostro e le vergini (Italie)




A Londres, Mark English (William Sylvester) et Marianne Horn (Yvonne Romain) vont assister au spectacle du grand Vorelli (Bryant Haliday), marionnettiste et hypnotiseur. Marianne est choisie pour un numéro de magie. Quelques jours après, elle tombe malade et est victime d'étranges hallucinations. Mark entreprend alors une enquête auprès de ce mystérieux personnage. D'autant plus qu'à la fin du spectacle, il s'est aperçu que la marionnette, Hugo, saluait le public, sans aucun fil...





1963 est une petite date pour le romancier et nouvelliste Frederick E. Smith puisque ce dernier voit scénariser, outre l'un de ses romans d'aventures guerrières ("Mission 633" avec Cliff Robertson et George Chakiris), l'une de ses histoires qui fournira donc la base de "The Devil Doll".
Sorte de rip-off de Dead of Night dont même le prénom Hugo lui cligne de l’œil, "La poupée diabolique" se singularise par le fait que notre antihéros n'est pas seulement ventriloque mais également hypnotiseur, ayant par ailleurs la capacité de jeter des sorts.
Une grande part de l'histoire, et c'est l'un des énormes défauts du film, tient dans le fait qu'un sort est jeté sur Marianne (Yvonne Romain/Le fascinant capitaine Clegg, "La nuit du Loup-Garou") par notre ventriloque-hypnotiseur. Ce pendant de l'intrigue principale ne nous amènera nulle part au final : c'est avant tout l'antagonisme entre le ventriloque et la marionnette Hugo qui nous intéresse. Pourquoi Hugo est-il enchaîné dans une cage ? Que vont nous révéler les flash-back du film à ce propos ? Qui du ventriloque ou de la marionnette prendra l'âme de l'autre et pour quelles raisons ? ... On est en droit de juger qu'à force de surcharge, l'ensemble se mélange un peu les pédales et les ficelles de "The Devil Doll" s'avèrent être aussi visibles que celles d'un spectacle de marionnettes.
Bref, les scénaristes nous prendraient presque pour des guignols...





Du coup, le spectateur pourrait presque s'imaginer qu'il s'agit d'un simple rapport de jalousie entre une marionnette possessive et un ventriloque manipulateur aux intentions troubles, bien que nocives.
A charge encore, notre journaliste américain (dont le nom est Mark English), qui semble enquêter de façon légère et dilettante. Intrigué au début et désireux d'en savoir plus, il convie le ventriloque et son inséparable ami chez lui pour un spectacle privé, mettant en danger celle qu'il est censé convoiter. Cela nous vaut cependant quelques moments intrigants, dont notre marionnette sortant de sa cage, venant le voir la nuit afin de solliciter son aide.

A cet égard, la composition de William Sylvester reste assez pâle : trop candide pour être crédible, évoluant dans une intrigue annexe qui détourne l'histoire et le film avec, de son véritable enjeu dramatique et son récit de pure épouvante, ce au profit d'un fantastique factice.
Toujours concernant les acteurs et d'une manière plus globale, Yvonne Romain est parfaite tandis que Bryant Haliday ("La Tour du diable") en fait beaucoup trop dans le genre "habité par le mal", pour finalement composer un personnage sans nuance aucune.

Outre les défauts présents dans la version européenne, la version américaine semble plus absurde encore puisqu'une scène où l'une des protagonistes (Sandra Dorne/"Operation Murder") menace de révéler les exactions du "Grand Vorelli" fut purement et simplement supprimée au profit d'un numéro de strip-tease (voir la fiche dvd). En supprimant cette scène, la raison pour laquelle celle-ci est ensuite assassinée par Hugo disparait.





Ce qui sauve le film de la médiocrité et en fait, finalement, un spectacle honorable tient en partie dans sa sexualité latente, notamment lors d'une séquence où le pantin peut se voir comme un voyeur, rentrant alors dans la chambre à coucher où Magda dort, glanant presque à ce moment son statut d'humain tandis qu'il s'apprête à la tuer. En tout cas, "La poupée diabolique" ne méritait aucunement de subir les gloussements primates de MST3K (*).

Une autre des qualités de "The Devil Doll" est la mise en scène de Lindsay Shonteff qui, sans être transcendante, compose quelques scènes macabres de bonne facture. A ce titre, la femme-poupée ramenée par Vorelli à Hugo ne subira pas le même sort que la fiancée de Frankenstein, loin s'en faut, mais se verra purement et simplement écrasée à coups de talon par notre pantin. Un pantin par ailleurs très réussi, doté d'un rictus immuablement aimable et souriant, mais parvenant à susciter une réelle inquiétude, en tout cas bien plus que celui qui a priori semble parler pour lui et qui, selon Mark English, aurait transféré l'âme de son ancien assistant dans la marionnette...

En l'état, "The Devil Doll" reste dans la moyenne correcte des productions de Richard Gordon, responsable en amont de films tels que "Corridors of Blood", Des filles pour un vampire, La Griffe de Frankenstein, "La tour du diable" ou encore Inseminoid.








*



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MessagePosté le: Mer Mai 04, 2016 12:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Fiche dvd (directement sur le site )




La Poupée diabolique - Artus Films

Région : Zone 2 PAL

DVD-9 / Digipack

Editeur : Artus Films

Sortie film : Inédit à Paris (indéterminé en province)
Sortie dvd : 7 juin 2016

Durée : 77'

Format : 1.66:1 d'origine - (16/9 comp 4/3)/ Noir & blanc
Audio : Dolby Digital 2.0 Mono

Langues : français, anglais
Sous-titres : français


Bonus :
- Pantins et ventriloques, par Alain Petit
- Scène coupée
- Scène alternative
- Diaporama d’affiches et photos
- Films-annonces de la collection British Horror






Commentaire : Il n'y a pas grand-chose à reprocher à la copie présentée par Artus Films. Souffrant d'une compression légèrement trop forte, tendant à la lisser et à lui donner de fait un aspect plus numérique (il n'y a qu'à regarder les captures de la version américaine pour voir que le grain, propre au cinéma, y est d'avantage respecté), la qualité de l'image demeure malgré tout d'une fort bonne tenue.




Au niveau sonore, ça se gâte un peu avec la piste française, qui souffre d'un bruit de fond ressemblant à un vieux train roulant de nuit. Un souffle un brin agaçant parfois mais heureusement le plus souvent masqué par les dialogues. On privilégiera de fait la piste originale, moins caverneuse également et somme toute plus propre.




Le principal bonus est un entretien avec Alain Petit, mené par Thierry Lopez. Ce dernier demande à son hôte s'il peut dresser un panorama des pantins et ventriloques au cinéma et à la télévision. Alain Petit se prête donc au jeu sur l'air de "on va essayer", rappelant qu'à titre personnel, il les trouve inquiétants au point que les films les mettant en scène le font toujours "flipper". Il nous rappelle les ventriloques du début de siècle, carrément effrayants (voir captures *) et qui devaient bien plus inquiéter les enfants que les faire rire.
Bref, nous voici donc partis pour un long tour d'horizon de ces chiffons sur claquettes illustrés à l'écran, le petit comme le grand. Alain Petit (qu'on trouve donc facilement en bonus malgré son patronyme) nous rappelle que le premier film du genre fut Gabbo le ventriloque, coréalisé par James Cruze et Erich von Stroheim (ce dernier y campait le rôle principal).



Ça y est, on arrête plus un Alain Petit lancé ! Le voici qui enchaîne sur l'incontournable sketch "Le ventriloque" dans Au cœur de la nuit, nous remémorant dans un même temps que la production de ce "The Devil Doll" eut l'idée sympathique de reprendre le même prénom (Hugo) que le segment réalisé par Alberto Cavalcanti, ce avant de passer en revue, avec panache et décontraction, un pan finalement assez peu conséquent, notamment au cinéma. A la télévision, au contraire, les pantins sont bien plus nombreux et s'invitent même dans des séries connues telles que "Twilight Zone", "Chapeau melon et bottes de cuir", "Dr. Who" etc... Je ne vous ferai pas l'affront d'en dire plus, ni de vous révéler si une fiche se cache derrière le dos d'Alain Petit, le contraignant à réciter. Toujours est-il, et c'est bien là le principal, que ces 38 minutes fort bien articulées passent comme un polichinelle sortant de son tiroir. A noter tout de même, au sujet des "Ventriloquesploitation", l'évocation d'un film très rare : le canadien "Something's Rotten", réalisé en 1979 par un certain Harvey Frost.




Les bonus s'avèrent plus intéressants que de coutume puisque le menu nous propose à la carte et au choix, une scène coupée et une scène alternative.
- La scène coupée correspond à un montage légèrement érotisant destiné au marché américain ; il s'agit d'un numéro de strip-tease suivant une séance d'hypnose publique et se substituant à la scène - présente dans le montage européen - où Vorelli séduit puis assassine son assistante. Une scène par ailleurs complaisamment sympathique d'autant que le montage assez serré alterne le numéro (pour lequel la femme choisie au hasard dans la foule n'ira à l'époque pas plus loin que de montrer ses seins. A ce propos : Zuckerberg, si tu nous lis, va te faire pendre par un soutien-gorge !), les lueurs assassines du regard de Vorelli, ainsi que les regards des spectateurs avec, parmi eux, quelques pervers à barbiche avec la bave aux lèvres, dont un sosie aux yeux obscènes du salace Christian Valor.







- La scène jugée alternative correspond encore à ce montage américain où une femme se retrouve seins nus au lieu d'être un peu plus habillée dans le montage européen. Nullement indispensable, la séquence est en effet présente uniquement pour accroître le quota de nichons présents dans le film. Un quota relativement conséquent, en tout cas pour l'époque, puisqu'il existe déjà des scènes seins nus dans le montage européen.

Le montage européen :




Le montage américain :




Ajoutez à cela l'inévitable diaporama d'affiches et de photos, ainsi que les films-annonces de la collection British Horror, dont celle de "La Tour du diable" sortant le même jour, le tout joliment emballé dans un digipack très plaisant, et vous obtenez un dvd de fort bonne facture.





# Quelques captures supplémentaires :








* Les pantins de la mort du début du siècle :











* Sur le site
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Bigbonn
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MessagePosté le: Mer Mai 04, 2016 7:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

frank_PDT_16
Carrément flippantes en effet les marionnettes de ventriloque du début du siècle dernier !
L'épisode "La marionnette" (The Dummy en VO) de la quatrième dimension (The Twilight Zone), saison 3 était dans ce genre ventriloflip très réussi.
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sigtuna
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MessagePosté le: Sam Mai 07, 2016 8:38 am    Sujet du message: Répondre en citant

enaccord8
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MessagePosté le: Dim Juil 03, 2016 1:34 am    Sujet du message: Répondre en citant

Très bonne découverte pour ma part.

Premier bon point : un traitement de la ventriloquie qui diffère complètement par rapport à "Magic" ou autres classiques du genre.
Le film distille une ambiance vraiment bizarre. Voir ce pantin grimaçant en mouvement sur un accompagnement sonore proche du martèlement électronique : ça fait son p'tit effet et m'a rappelé fortement "Munecos infernales" (et un peu aussi l'Argento de "4 mouches de velours gris" et surtout une séquence clé des "Frissons de l'angoisse")

Je trouve au contraire la prestation de Bryan Haliday tout à fait convaincante. Il est dans le ton sans empiler 4 couches de jeu.

Réalisation quasi-expérimentale de Shonteff (notamment lors de la séquence finale) qui donne vraiment de voir ses autres thrillers de cette époque.
Un très bon horrifique dont la marginalité reste difficilement compréhensible. Suffit de voir la note épouvantable qu'il se paye sur Imdb.

(Par contre, Mallox, y'a pas un souci avec ton hébergeur d'images ? Toutes les captures ont sauté...un peu comme ton gif en signature)
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MessagePosté le: Dim Juil 03, 2016 5:00 am    Sujet du message: Répondre en citant

C'est vrai qu'il n'est pas mal du tout et je pense franchement avoir été trop dur avec cette muñeco diabólico. Découvert sans passion démesurée 2 mois avant la sortie du dvd, j'aurais dû le revoir pour bien faire. D'autant que contrairement à d'autres il me reste en mémoire, certaines scènes notamment, et me fait bien meilleure impression le temps passant.

Throma a écrit:
(Par contre, Mallox, y'a pas un souci avec ton hébergeur d'images ? Toutes les captures ont sauté...un peu comme ton gif en signature)


frank_PDT_10

C'est pénible. Il semble que mon hébergeur (hostingpics) va et vienne. Y a peu de temps ça a fait pareil et tout est redevenu normal dans les jours qui ont suivi. P't'être ben qu'il va imagesharkler lui aussi. frank_PDT_01
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flint
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MessagePosté le: Dim Juil 03, 2016 8:38 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai bien aimé, également. Bryant Haliday est flippant à souhait. Un climat malsain, avec ce rapport trouble entre le magicien et sa marionnette.
Et un final dont on se demande si Cronenberg ne s'en est pas inspiré pour le dénouement de "Scanners".
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