Livres de Corum 4, Les - Le chêne et le Bélier
Titre original: The oak and the ram
Genre: Heroic Fantasy
Année: 2005
Pays d'origine: Angleterre
Editeur: Pocket
Auteur: Mickaël Moorcock
Traducteur:
Patrick Couton
 

En général quand on dit "Moorcock", les gens pensent "Elric". Pourtant ce n'est qu'une des facettes du champion éternel inventé par l'auteur, qui comprend d'autres avatars qui sont Corum, Erekosë et Hawkmoon qui sont moins connus. Je me suis toujours demandé pourquoi. En lisant le "Chêne et le Bélier" j'ai compris.

"Chêne et le Bélier" est le cinquième épisode de la série des Livres de Corum et le deuxième épisode du deuxième cycle intitulé "les chroniques de Corum" et donc l'avant-dernier épisode de la saga. Vous suivez ? (Alors pourquoi pas le premier ? Parce je suis une sale j'men foutiste et que j'ai acheté ce livre chez un bouquiniste un peu au pif, sans avoir vu qu'il appartenait à une série, et que je l'ai lu QUAND MEME...)

Grosso modo, Corum est le dernier représentant un peu amoché (un oeil et une main en moins) d'une race de surhommes, les Vadhagh, qui se sont fait dézingués par les Mabdens (que j'ai spontanément assimilé respectivement aux elfes et aux humains de Tolkien, ce qui ne ferait sûrement pas plaisir à Moorcock, hinhin !) et donc Corum n'est pas content. Dans le Chêne et le Bélier Corum est pourtant allié aux Mabdens pour les aider à se défendre contre les Fhoi Myore, le peuple du froid. Pour se faire il doit sauver le roi-druide Amergin, prisonnier des Fhoi Myore, et récupérer le Chêne d'or et le Bélier d'argent.

Une fois épurée l'artillerie Moorcockienne ça donne : un héros qui doit aider des gentils contre des méchants en sauvant un roi et en faisant une quête à la recherche de deux objets magiques. Ah ! Là tout de suite, ça en jette moins ! Et... comment dire ? C'est chiant.

 

Comme ils sont censés être les facettes d'un même personnage, je m'octroie le droit de comparer les aventures de Corum et de la référence Elric.

Laaaïdies and gentlemen : dans le coin bleu : homme torturé, dernier représentant d'une civilisation magnifique et perverse, invocateur de démons et victime de son épée démoniaque qui est à la fois sa transcendance et sa malédiction, anti-héros perdu dans les méandres de sa conscience qui passe doucement du clan du chaos à la cause de l'équilibre et lutte pour sa liberté en payant le lourd tribu des gens qui l'aiment, voyageur en errance parcourant des mondes oniriques à la fois merveilleux et sombres …. Eeeeelric de Melnibonéééééé.

Dans le coin rouge : un héros pétri de pouvoirs, dont j'ai pu à peine effleurer une once de psychologie qui se promène dans un univers aux airs de déjà vu : Corum Jhaelen Irsei.

Car il ne suffit pas de lui mettre un bandeau sur l'œil et une main en argent pour faire d'un personnage un héros charismatique. La profondeur de Corum, je la cherche encore. La faute peut-être aux dialogues shakespeariens du type "Je suis le méchant et je t'aime pas donc tu vas mourir dans d'atroces souffrances, gniark gniark.», "Je t'aime beaucoup, je veux pas te perdre", "C'est qui ça / C'est quoi ça" et "qu'est-ce qu'on fait main'nant?". Et il ne suffit pas de parsemer son histoire de noms bizarres pour en faire un univers fantasmagorique. Le monde de Corum perd presque toute son originalité car il s'inspire vraiment beaucoup du folklore celtique qui, de nos jours, a été usé jusqu'à la moelle; pas de bol.

 

J'ai aussi trouvé le scénario d'une platitude sans nom. Déjà la quête principale ne casse pas des briques on l'a vu, mais en plus elle se passe avec une facilité et une redondance déconcertante. En gros, quand Corum rencontre un obstacle, trois choix s'offre à lui : ou un compagnon salutaire apparaît, ou il bénéficie d'un artefact de tueur qui fait tout le boulot, ou il dézingue ses ennemis par dizaines avec ses propres pouvoirs sans se casser un ongle. Le sauvetage d'Amergin où Corum traverse sans encombre une forteresse ennemie grâce à un manteau qui le rend invisible, affronte 3 adversaires aussi doués que ceux d'un film de Schwarzenegger et un cerbère colossal avec une simple épée et en portant un mec assommé sur son dos sans le faire tomber -même avec des glissades !- et sans qu'il se réveille est juste épique ! Donc très vite, quand le héros se demande comment il va s'en sortir, on ne se fait plus vraiment avoir. Malheureusement cette suite de sauts d'obstacles constitue à peu près l'unique scénario entre l'intitulé de la quête et son accomplissement.

Déjà dès les premières pages je me suis dit : "Mince, c'est chiant" (mauvais signe), après quelques pages je me dis : "Attends ça va peut-être venir", après quelques chapitres je me dis : "Il serait temps que ça vienne, là", et aux 2/3 du livre j'ai laissé tomber. (Ah oui parce que je n'ai même pas fini le livre en plus ! ). J'ai quand même lu les quelques lignes de l'épilogue pour voir si j'avais raté quelque chose... R.A.S. : la fin attendue, cousue de fil blanc, un vieux happy end à la Disney où tout le monde il est content, il est pote et tout. A peine ai-je supposé qu'il avait du perdre sa fiancée en cours de route mais sans que ça ne me fasse regretter les pages que j'avais sauté.

Alors peut être que le fait de prendre une série en cours de route a contribué à vicier mon impression. Peut-être que si j'avais suivi l'évolution du personnage depuis le début je l'aurais trouvé super attachant et j'aurais suivi ses aventures avec passion. Peut-être que quand c'est sorti, Moorcock était un précurseur super innovant en la matière. N'empêche que le résultat de ma lecture c'est que je n'ai pas envie d'en savoir plus sur les aventures de Corum.

Conclusion personnelle : un livre qui sert à rien.

 

Note : 4/10

 

Hëlëne

 

A propos de ce livre :

 

- site de l'éditeur : http://www.pocket.fr

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